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Le Journal de l'île Rouge
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Andry Nirina Rajoelina : La grande honte des Merina

La gazette de la grande île
02/05/20235 minute read

 

« Ny adalan’ny hafa hono ihomehezana, fa ny adalan’ny tena tafian-damba ». Ce proverbe est la version malgache de l’adage médiéval latin « Qui bene amat, bene castigat » ou « Qui aime bien, châtie bien ». Les Anglophones disent plutôt « Spare the rod, spoil the child ».

Le patron de la Gazette de la Grande Ile paye actuellement de sa personne pour avoir osé dévoiler cette mythomanie, la maladie psychiatrique dont souffre Andry Rajoelina. Elle devient hélas de plus en plus visible chaque jour, et sa famille désespère d’arriver à la canaliser. Et son entourage, dont son premier cercle, n’améliore pas son état avec leur déférence soumise ou leurs « Merci Président ».

Lorsque Rajoelina avait fait la promotion de l’artémisia avec son CVO (Covid organics) pour lutter contre la covid-19 (pour donner corps aux « révélations » de la prophétesse brésilienne Johanna, malgré l’absence d’études préalables sur son efficacité), certains ont pensé que c’était par pur mercantilisme. Car sa belle-famille est une des grandes exportatrices de plantes médicinales. Il est même allé jusqu’à exhorter les paysans malgaches à privilégier la culture de l’artémisia beaucoup plus rémunératrice, à ses yeux, que la riziculture! Quelle vision erronée déplacée !

Cerise sur le gâteau, des présidents africains ont envoyé des avions pour se procurer la fameuse décoction CVO. Quelle consécration, Rajoelina en sauveur du monde!

Qu’en est-il resté ? Tapez « Covid Organics » dans Google, et vous verrez que Rajoelina est devenu la risée du monde entier, et particulièrement du monde scientifique. Oui, comme le dit si bien le proverbe malgache « Ny adalan’ny hafa ihomehezana », on rigole bien de la puérilité ou de la naïveté de ceux étrangers à sa famille.

Déjà durant la journée de reboisement du côté de Vatomandry, il avait dit que grâce à son « fou..fou…fou… » (version malgache d’abracadabra…), le temps s’est dégagé et a permis à son hélico de décoller. Le weekend dernier, il a dit que c’est grâce à lui et à sa venue que la pluie est tombée dans l’Androy, réputée plutôt par sa sécheresse.

Pendant la campagne électorale de 2018, quand quelqu’un lui a soufflé de parler du « coton de Tuléar », cette race canine de renommée mondiale, Rajoelina avait répondu qu’évidemment il allait tout faire pour développer la culture du coton !

Pour illustrer davantage son inculture et sa méconnaissance des réalités du pays, il avait dit qu’il faut deux années entre la semaille et la récolte du riz, pour essayer de justifier la nécessité d’en importer immédiatement.

Sans oublier ses approximations en arithmétique, comme le 10 X 100 = 10 000 ou le 13 + 6 = 18 que personne de son entourage n’a osé relever, « Cachez ce sein que je ne saurais voir », et les Merinas préfèrent regarder ailleurs, ne sachant comment dissimuler leur honte.

Certes, Ra8 était le 1er président merina élu et c’était un laitier sans diplôme.

Mais il a su s’entourer et le PIB par tête qui était de 311 dollars en 2002 est monté à 455 dollars en 2009. Les Karanas ne tenaient pas tous les leviers économiques.

Le PIB par habitant qui était de 512 dollars en 2018 a baissé à 500 dollars en 2022, avec un taux de pauvreté de 81%, reléguant le pays au cinquième rang mondial des pays les plus pauvres. Des chiffres qui résument à eux seuls la situation catastrophique dans laquelle se trouve la population malgache.

S’y ajoutent la gouvernance hypercentralisée aux seules mains de Rajoelina et les projets budgétivores et jugés non prioritaires comme le Colisée, le stade Barea ou le téléphérique, au détriment des connections entre les districts que réclamait le député d’Ikongo Brunelle. Cela suffit-il à expliquer ce regain actuel de tribalisme anti-Merina?

S’il est vrai que ce sont les voix côtières qui ont fait élire le Merina Rajoelina, ce ne seront pas les voix merinas qui le feront réélire si par malheur il ose se représenter malgré son bilan désastreux et surtout sa perte de la nationalité malgache. Les Merinas sont tellement pressés de tourner la page Rajoelina qui leur fait tant honte, à l’instar du vieux Ratsirahonana et de Hajo Randrianainarivelo qui lui avaient apporté leur soutien dès le 1er tour des présidentielles de 2018. Le Merina Rossy a également précisé qu’il tiendra parole en l’accompagnant jusqu’à l’arrivée (fin de mandat), sous entendant qu’il ne faudra plus compter sur lui après.

Restent les inconditionnels comme Lalatiana alias Mamasosy, Rinah la voleuse impunie du SMMC et fossoyeuse d’Air Madagascar, le général retraité Ravalomanana, le nabot Raholdina, Lanto Rakotomanga la dealeuse de palissandre, l’actuel président du Sénat transparent comme le PM Ntsay alias Tyson, pour ne citer que ceux-là. Des gens en qui ne se reconnaissent nullement les Merinas et qui leur font plutôt honte. Ils ne pèsent pas lourd, ne serait-ce que parce qu’ils n’ont jamais affronté les urnes (excepté la députée Lanto).

En résumé, la volonté des côtiers de « récupérer » la présidence après trois quinquennats de président merina est compréhensible. Elle rejoint le désir refoulé des Merinas de faire oublier leur mauvais tocard. Ce n’est pas pour autant que les Merinas vont miser sur les deux autres candidats potentiels Ra8 ou Rajaonarimampianina. Ils préfèreront sans doute passer ce tour-ci, d’autant plus qu’aucun candidat Merina d’une certaine envergure ne semble émerger pour l’instant.

Mais qui sait? Personne n’avait vu Ra8 en 2002 ou Rajoelina en 2009 !

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