Après un bref répit durant le week-end de la Pentecôte, le délestage fait son retour en force. Cinq heures de coupure par jour, huit ou dix. La Jirama fait la pluie ou le beau temps tant dans la capitale que dans les autres régions. Il n’y a aucun horaire de coupure ou du moins, aucun respect du programme de coupure. Si vous croyez que cela ne peut pas être pire, vous vous mettez les doigts dans l’œil. Depuis mercredi, c’est le coup de gueule des abonnés contre la Jirama. Les coupures deviennent de plus en plus fréquentes et durent de plus en plus longtemps. Hier par exemple dans le quartier d’Ambohibao, la coupure est intervenue à 17h jusqu’à 7h du matin le lendemain, soit quatorze heures de coupure de suite. De telles coupures, ce sont de nombreux quartiers d’Antananarivo entre autres qui les subissent.
« A quelle heure sommes-nous supposés travailler, surtout à l’approche de la fête des mères. Hier, on a compté cinq heures de coupure de l’électricité. Sachant que c’est long, on croyait qu’on a eu notre dose de la journée, mais non, la coupure a repris durant la nuit alors que j’ai décidé de veiller pour rattraper le retard pris dans la journée. En me réveillant le matin, toujours pas d’électricité. J’en ai marre. Je suis à bout. Je serai certainement contrainte de rembourser les avances des clients », a publié la pâtissière Jade, hier sur sa page Facebook.
Jade n’est pas la seule à faire des coups de gueule sur les réseaux sociaux. Un autre témoignage de Tiana : « Depuis hier, il n’y a eu que deux heures d’alimentation en courant de la Jirama. J’ai eu recours à toutes les possibilités possibles : utilisation d’une lampe torche pour que les clients arrivent à me voir en appel vidéo, recours à un powerbank, à de l’énergie solaire, à ma connexion personnelle, mais rien n’y a fait. La Jirama devrait rembourser les dépenses extra que je vais devoir supporter à cause de ses conneries. Sans oublier les pertes de temps et la régression de mon activité ».
Tout est dit. L’électricité est indispensable au développement ou du moins à la survie de nombreuses activités génératrices de revenus de plusieurs ménages pour ne pas dire tous les ménages. Les coupures de leur côté, paralysent les moyens de revenus de ces familles. Plusieurs entreprises, petites et grandes se plaignent de ces coupures incessantes qui les font suffoquer économiquement. Une solution est proposée sur le marché, mais cela a un coût que très peu de gens peuvent se permettre. Pour un kit anti-délestage (oui c’est exactement ainsi que la société nomme son produit) doté d’une capacité de stockage de 1280Wh et offrant la possibilité de consommer 250W en continu pendant quatre heures (six heures pour un ordinateur portable, selon le commercial), ce prix est de six millions d’ariary. C’est la solution que choisissent les petits et moyens centres d’appel.
Pour d’autres abonnés de la Jirama, la solution est la résignation. Selon Randria, « Nous acceptons le délestage et nous nous résignons. On nous impose ces coupures incessantes. Et si nous décidons d’exploser cette colère, c’est la prison qui nous attend. Ainsi, tout ce que je demande, c’est que la Jirama respecte le programme de coupure pour que nous puissions nous organiser. La Jirama communique une coupure entre 18 à 21h alors que la coupure intervient entre 12h30 et 14h pour reprendre entre 15h à 19h ». Bref, peu importe ce que ce régime et sa médiocrité font subir aux citoyens, ces derniers doivent se résigner sous peine d’un emprisonnement.