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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Masquer la pauvreté derrière des artifices : le développement selon Rajoelina

La gazette de la grande île
31/07/20232 minute read

« Mihaingo ambony tsikoko », ou littéralement « s’habiller en toute élégance sur la saleté », est un vieux proverbe malgache qui définit la manière dont Andry Rajoelina dirige le pays.

Le régime dirigé par Andry Rajoelina utilise des tactiques pour détourner l’attention de la population afin d’éviter qu’elle ne se focalise sur la triste réalité à laquelle elle est confrontée. Ces tactiques sont présentées comme étant le développement du pays, mais elles masquent en réalité la pauvreté croissante.

Parmi ces artifices, on retrouve la construction d’un système de circulation par câble ou téléphérique suspendu au-dessus de la ville la plus sale au monde et l’une des plus encombrées par les embouteillages. Ériger des stades pour des spectacles dans un pays où plus de 82% de la population vit avec moins de 9 601,88 Ar par jour, et qui se classe parmi les cinq pays les plus pauvres du monde.

Le gouvernement fait la publicité d’une autoroute controversée reliant Antananarivo à Tamatave pour faire oublier que plus de 90% de la Route Nationale 2 reliant ces deux villes est actuellement détruite. De plus, il importe du riz d’Asie pour cacher le fait que Madagascar, comptant plus de 80% de paysans parmi sa population active, n’arrive plus à s’autosuffire en aliment de base.

Des établissements flamboyants sont construits pour masquer le fait que les enseignants à Madagascar n’ont pas perçu de salaire depuis 2019, que les bourses d’études sont en retard de plusieurs mois et que les professeurs menacent de ne plus travailler sous les ordres d’un Président de la République illettré.

Le régime met l’accent sur les spectacles et les tours de passe-passe pour faire croire que Madagascar se développe. Cependant, la population est bernée par les feux d’artifice, la distribution de t-shirts et les spectacles. En réalité, le développement selon Rajoelina est un pays qui sombre de jour en jour dans une pauvreté extrême, mais qui organise les plus grands spectacles au monde.

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