En décidant d’augmenter la caution à 200 000 000 Ar pour les candidats à la Présidentielle de cette année, l’État malgache s’est justifié en annonçant que c’était pour couvrir les dépenses techniques de l’élection, comme le bulletin unique. Cependant, il est évident que cette justification est mensongère, car les bailleurs de fonds se sont exprimés devant le CENI et tous les partis politiques avant-hier, affirmant qu’ils prendraient en charge ces dépenses. La véritable raison derrière cette augmentation considérable de la caution a été mise au grand jour : il s’agit d’éliminer les potentiels candidats qui n’ont pas les moyens financiers, mais qui ont des idées capables de convaincre la population.
En effet, fatiguée des candidats dépensant des budgets importants en propagande, mais dénués de toute substance intellectuelle, la population malgache recherche actuellement un renouveau. Elle souhaite un candidat qui apportera un véritable changement. Or, ce candidat potentiel provient d’un milieu modeste, n’ayant jamais été impliqué dans des affaires douteuses pour amasser des milliards.
Les membres du gouvernement tentent également de justifier cette augmentation en prétendant qu’elle vise à éliminer les candidats non sérieux. Mais depuis quand le critère financier est-il devenu l’unique mesure de la sérieux d’un candidat ? En réalité, cela pourrait être tout le contraire, car un candidat disposant de telles sommes d’argent est souvent lié à des activités louches.
La condition la plus logique à imposer aux candidats serait d’avoir au moins le baccalauréat. Dans ce cas, de nombreux candidats seraient éliminés, à commencer par Mamimbahoaka Mena Sofina. Un candidat ne pouvant pas fournir cette caution de 200 000 000 Ar signifie simplement qu’il n’a pas conclu de compromis avec une puissance mondiale qui exigerait ensuite sa part du contrat une fois que le candidat serait élu.
Le régime écarte ainsi les potentiels candidats aux idées novatrices, tout en accumulant une somme colossale d’argent grâce à l’imposition de cette caution de 200 000 000 Ar. Il s’agit là d’une arnaque de haut niveau qui profite à nos dirigeants.