Les valeurs de l’enseignement et de l’éducation ont largement péri depuis l’accession au pouvoir du régime Rajoelina. Les fraudes et autres tricheries sont mises en avant au détriment de l’éthique.
Les jeunes Malgaches ne visent plus la connaissance, mais seulement le diplôme. Les dirigeants ont donné le mauvais exemple en prônant l’idée que l’obtention du diplôme est plus importante que les moyens pour y parvenir. L’exemple le plus marquant est l’achat de faux diplômes par Tinoka Roberto, ministre et consul sous le régime Rajoelina.
Le régime a également inculqué aux jeunes Malgaches que les infrastructures, c’est-à-dire l’image extérieure, sont plus importantes que les instructeurs, les enseignants et le personnel administratif. On construit de nouveaux bâtiments sans s’assurer de la présence d’enseignants et d’élèves, et les salaires des enseignants ne sont pas payés. Les universités sont repeintes en rose et orange, les couleurs du parti de Rajoelina, mais les bourses des étudiants ne sont pas versées. La préparation des examens officiels est négligée et des points bonus sont accordés aux élèves pour pallier les manquements.
Tout est facilité et les diplômes ne sont plus que de simples bouts de carton dénués de valeur avec ce régime. Les universités publiques sont actuellement en grève en raison d’une dizaine de revendications restées sans réponse de la part du régime. Les enseignants-chercheurs ne réclament que leurs droits. Les nouveaux bacheliers se demandent s’ils pourront être accueillis dans les universités publiques. L’avenir des étudiants Malgaches est incertain.
Récemment, des étudiants de l’Université d’Antananarivo ont exprimé leur désarroi en brandissant des banderoles sollicitant l’intervention de l’armée russe pour résoudre le problème. Cet acte démontre clairement que ces jeunes n’ont plus de leaders. Personne ne les a avertis des implications diplomatiques d’une telle sollicitation. C’est un acte de désespoir flagrant.
Si l’on continue dans la voie actuelle, l’éducation et l’enseignement n’auront plus aucune valeur à Madagascar. Le régime actuel a véhiculé l’idée que l’éducation est inutile. On montre aux jeunes Malgaches que des individus malhonnêtes et sans scrupules peuvent accéder à des postes de dirigeants d’un pays.
Les correcteurs du Baccalauréat en grève, les enseignants-chercheurs en grève, les enseignants vacataires en grève, les instructeurs FRAM en grève, etc., tous les piliers de l’éducation et de l’enseignement à Madagascar sont actuellement en grève.