Depuis l’avènement du régime d’Andry Rajoelina en 2019, Madagascar a sombré dans une série de problèmes aux proportions inquiétantes. Des questions de légitimité présidentielle à une gestion économique catastrophique, en passant par une insécurité grandissante et une corruption généralisée, les chiffres témoignent d’une réalité amère à Madagascar.
L’une des premières ombres au tableau est la contestation de la légitimité de la présidence d’Andry Rajoelina. En 2018, il s’est présenté à la présidence malgache, malgré l’absence de nationalité malgache, enfreignant ainsi la constitution. La validation de sa candidature par Jean Eric Rakotoarisoa, le Président de la Haute Cour Constitutionnelle de l’époque, le place comme complice et premier responsable de cette manigance. Une élection truquée en 2019 a encore renforcé les doutes quant à la légitimité de son mandat.
La question de la gestion des ressources naturelles est tout aussi préoccupante sous le règne de Rajoelina. Des quantités considérables d’or, comme les 73 kilo en Afrique du Sud fin 2019, ont été interceptées en provenance de Madagascar, mettant en évidence le pillage des richesses du pays. En outre, des scandales tels que la disparition de 36 kilos d’or des coffres du ministère des mines sous la direction de Ntsay Christian et Fidiniavo Ravokatra ont accentué la méfiance du public.
Le tableau économique est sombre, avec des chiffres alarmants. L’inflation atteint un taux vertigineux de 12 % en 2023, tandis que les prix du carburant ont grimpé de 40 % en 2022, ce qui a eu un impact direct sur la vie des Malgaches. La production rizicole a décliné de manière dramatique, entraînant une augmentation de 13 % du prix du riz sur le marché. Les exportations de vanille ont chuté de moitié, tandis que le prix du kilo de vanille verte s’est effondré de manière vertigineuse, passant de 300 000 à 3 000 ariary.
La monnaie nationale, l’ariary, a perdu de sa valeur de façon spectaculaire. En cinq ans, sa dévaluation s’est accentuée, mettant une pression énorme sur le pouvoir d’achat des Malgaches. Les chiffres économiques incontestables confirment l’ampleur du désastre, alors que le taux de pauvreté a grimpé de 77 % en 2018 à un époustouflant 82 % en 2023.
L’insécurité a également atteint des niveaux alarmants. L’introduction de drogues dures, notamment l’héroïne et la cocaïne, en 2019, a alimenté une consommation généralisée et conduit à une flambée d’activités criminelles. Madagascar est devenu un terrain de jeu pour l’extorsion, les enlèvements et les exécutions, sapant la confiance du public envers les forces de l’ordre et le système judiciaire.
Des allégations de corruption dans le système judiciaire ont également éclaté, remettant en question l’équité des verdicts. La mainmise d’un homme d’affaires sur le tribunal de première instance a fait peser des soupçons sur l’indépendance de la justice.
À l’approche des prochaines élections présidentielles, Madagascar est à un tournant crucial. Les chiffres impitoyables révèlent une réalité amère sous le régime Rajoelina, et une réforme en profondeur des institutions est nécessaire pour redonner espoir à la population malgache.
Il est impératif de mettre en lumière ces problèmes cruciaux et d’œuvrer pour des solutions qui permettront à Madagascar de surmonter les défis actuels et de construire un avenir meilleur pour ses citoyens. Les prochaines élections doivent se dérouler de manière intègre et transparente pour offrir un nouvel horizon après cette période tumultueuse de l’histoire du pays.