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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Rajoelina n’arrive pas à motiver et « enrôler » des Malagasy compétents.

La gazette de la grande île
22/03/20248 minute read

A l’école de la gendarmerie nationale à Ambositra (EGNA), 1 200 élèves de la 78ème promotion, baptisée JORO, viennent d’être officiellement intégrés dans le corps des gendarmes. Ils ont passé avec succès les 3 mois de formation élémentaire tactique et technique de toutes armes.

La photo ci-dessus, montrant les grands pontes de la gendarmerie ne sachant même pas marcher ensemble au pas, a passablement irrité un vieux gendarme à la retraite qui disait « Tout fout le camp, même à la Gendarmerie » ! Quel spectacle affligeant donné à ces élèves gendarmes !
Cette semaine, le chef Maminirina Patrick Randriamamonjy gendarme de 2ème classe a péri noyé lors de la traversée de la rivière Manambolo/Miandrivazo. Tout comme les gendarmes Tris Zafindramara, Florent Jean Marie Ramarolahy et Fidèle Lucien Randrianarison ont perdu la vie dans la rivière Itomampy lorsque la pirogue les transportant a chaviré à cause d’un vent fort. Apparemment, « apprendre à nager » ne figure même pas dans le cursus normal d’un élève gendarme ! Ou mieux, cela ne devrait-il pas figurer parmi les matières éliminatoires du concours d’entrée ?
Si cette école en est bien à la 78ème promotion, elle avait alors été créée durant la période coloniale. Et depuis, nos grosses têtes de la gendarmerie n’ont même pas pensé à intégrer la natation dans le cursus normal de l’élève gendarme.
Peut-être même que ces grands chefs ne savent pas nager non plus ? Sauf dans les eaux troubles de la politique malagasy ? Quelle honte !

Le hardware privilégié au software !

Ce régime Rajoelina a toujours privilégié le paraître en préférant la construction de sekoly manarapenitra à la formation des maîtres, des instituteurs et des professeurs. Beaucoup plus facile de faire du werawera lors des poses de 1ère pierre ou des inaugurations de ces « machins » manarapenitra.

Mettre en place un programme de formation, de maîtres Fram par exemple, est beaucoup moins visible et porteur (sur le court terme) en matière de communication politique.
Et pourtant, lors du 1er conseil des ministre de ce 2ème mandat, Rajoelina a essayé donner un coup de jeune à son IEM et des 13 veliranos de l’ex-candidat n°13 avec la nouvelle « Politique Générale de l’Etat » : Ainsi, cette politique reposerait sur 3 grands piliers (en référence évidemment avec l’ex-candidat n°3) à savoir « le capital humain, l’industrialisation et la transformation économique, la bonne gouvernance ». Le volet agriculture et élevage n’y est pas mentionné, même si cela concerne plus de 75% de la population!
Il faut bien se rendre à l’évidence, « Qui se ressemble s’assemble » et Rajoelina n’est entouré que de gens de son niveau, traduisant son complexe d’infériorité. Ceux qui le connaissent disent tous qu’il ne supporte pas les critiques, surtout venant d’intellectuels.
Le 1er à avoir subi les conséquences de ce complexe d’infériorité fut Benja Razafimahaleo,1er ministre des finances et du budget nommé sur la place du 13 mai pendant la transition.

Benja, frère de Herizo Razafimahaleo
Le centralien Benja Razafimahaleo a osé contredire publiquement le président de la HAT Rajoelina lors d’un conseil des ministres.
Il ne tarda pas à être limogé et remplacé par Hery Rajaonarimampianina.
Rajoelina préfère plutôt s’entourer de fidèles comme l’ancien chauffeur livreur Augustin Andriamananoro, ou le danseur de salon Haja Resampa. Ceux-là au moins n’ont pas les bagages intellectuels pouvant rivaliser avec ceux de Rajoelina (si tant est qu’il en a un petit peu ! Vu qu’il ne sait même pas faire une addition simple comme 13 + 6)

Des postes d’ambassadeurs toujours vacants

En novembre 2021, l’ex-ministre Lala sy Noro, alias LLNBV (en référence à un gros mot malagasy que Patrick Rajoelina adorait utiliser pour montrer qu’il maîtrisait la langue Malagasy) avait lancé un appel à candidatures aux postes d’ambassadeurs et de représentants de la République de Madagascar auprès des organisations internationales https://www.diplomatie.gov.mg/images/Appel_Cand_AMBASSADEURS_v2.pdf .
Maîtriser la langue malagasy n’était même pas exigé. Malgré cela, chou blanc : aucun nouvel ambassadeur n’a été nommé, excepté Yvette Sylla dont on a gardé le poste bien au chaud pendant son bref passage au ministère des affaires étranges en remplacement de l’ex-ministre des finances Randriamandranto Richard.
C’est ainsi que jusqu’à maintenant il n’y a toujours pas d’ambassadeur malagasy en poste au Japon, malgré l’importance de ce pays pour la coopération avec Madagascar.
Cette difficulté à trouver des personnalités au profil adéquat n’empêche pas Rajoelina à vouloir ouvrir de nouveaux ambassades (encore le hardware pour le werawera). Ainsi, on peut lire dans le compte rendu du conseil des ministres du 21 février 2024 « Il est ressorti lors du voyage à Dubaï que l’ambassade de Madagascar aux Emirats Arabes Unis devait être implantée au plus vite afin d’accélérer ces différents projets dans le cadre de l’accord de coopération entre les deux pays« .
Un accord de coopération, prévoyant l’ouverture d’une ambassade à Ankara, avait été signé le 2 mars 2024 au Forum diplomatique d’Antalya.
Ce sera une ambassade sans ambassadeur de plus.

Appel aux cerveaux

On se souvient de ce qu’on a appelé à l’époque les « cerveaux ». La seule intellectuelle à être rentrée à Madagascar fut Baomiavotse Vahinala Raharinirina Douguet.

Elle fut nommée ministre de l’environnement, puis on lui a « collé » une vice-ministre de la reforestation Haingosoa Hortencia Antoinésie, mais cela n’a pas du tout « collé ». Elle fut débranchée, puis nommée Dircab de Rajoelina, dégommée de nouveau. Elle a été nommée, depuis avril 2023, conseillère spéciale de Rajoelina chargée des affaires économiques et du secteur privé.

Les Malagasy ont appris mercredi soir que Rajoelina avait envoyé en 2009 son shadow cabinet, alias PB, à Paris. Sa mission réussie était de convaincre le député Rossy de rentrer à Madagascar, afin d’aider Rajoelina à conquérir le pouvoir des mains de Ra8. Maintenant que Rajoelina a semblé préféré les gros bras du TMH et de Jean Nirina Rafanomezantsoa de l’association Hafari, Rossy demande à ce que Rajoelina le ramène en France, là où il est venu chercher son aide.

 

Jean Nirina Rafanomezantsoa, Rafidimanana Désiré de TMH, le rappeur dit Raboussa

En fait le gros problème de Rajoelina, c’est que les Malagasy compétents ne sont pas du tout motivés pour travailler avec lui. Et Madagascar continuera à plonger de plus en plus dans les abysses de la pauvreté, les Malagasy redevenant des indigènes dans leur propre pays.
Sans une remise en cause de sa personne par Rajoelina lui-même, et de sa prise de conscience de la nécessité de faire appel à tous les Malagasy pour commencer le redressement du pays, il n’y a rien à espérer.
Il a bien essayé de faire appel à ses amis étrangers, comme ce grand manitou Gérard Perceau qui a fait perdre des milliards de dollars à Madagascar. Pire encore, il a fait perdre à Madagascar des années d’énergie électrique à bon marché en sabotant (il n’y a pas d’autres mots, même s’il ne l’a pas fait consciemment mais par incompétence) les projets Sahofika et Volobe faisant fuir de grandes sociétés comme Eiffage ou Scatec! On ne sait pas jusqu’ici si les due diligences faites par EDF sont positives et vont l’amener à accepter de reprendre le projet Volobe.
Le vendeur de vins Thierry de Bailleul ou Rothschild n’ont pas fait mieux chez Madagascar Airlines qui demande actuellement la garantie souveraine de l’Etat Malagasy.
Ra8 avait fait appel à Lahmeyer, mais au moins la Jirama fonctionnait bien. Il avait également fait appel à Lufthansa consulting, et Air Madagascar n’avait alorsaucun besoin de subvention.

Apaisement politique

Sans un apaisement politique préalable comme le président Macky Sall vient de le faire au Sénégal, les Malagasy compétents ne viendront pas apporter leur collaboration.
Rajoelina sera-t-il le Nelson Mandela qui avait réussi à réconcilier Blancs et Noirs derrière le maillot de l’équipe de rugby sud-africain le 24 juin 1995 (le rugby était un sport réservé aux Blancs) ? Un épisode immortalité par le film INVICTUS réalisé par Clint Eastwood en 2009.

Ou bien Rajoelina va-t-il se recroqueviller sur lui-même, en se contentant du ralliement des Pety, des Bevata, des Paul Rabary, des Ny Hasina Andriamanjato ou des Pierrot Rajaonarivelo ?
Dédaignant l’apport d’intellectuels, comme par exemple celui deZafera Rabesa, qui est un des rares Malagasy à avoir déposé des brevets sur le tamotamohazo (Radamaea Montana) un cicatrisant majeur et un anti asthmatique.

Il est vrai que c’est autre chose que l’artemisia ou le CVO, et le complexe d’infériorité est toujours là.

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