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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Rajoelina Vazaha coulé par ses copains-coquins

La gazette de la grande île
21/05/202410 minute read

« There’s absolutely nothing hidden. The thing is, I used to work with him for 27 years now, and there is my work in terms of supporting the government and the country in terms of development,and I stick to that. But therer is also my work of, you know, earning my life. So let’ve very clear on that. Once we introduce you to the boss, well, before we introduce you to the boss, and this is something that we’re working on, we need to get the field ready, which means we need to work on who is Gemfields, and why would we choose Gemfields, and the… I’m very honest, but also very humble. The value of my words is what the boss is listening to. May I just tell you, because I believe there’s a misunderstanding, but ir’s important that we keep transparency and direct conversation between us, because what I read in the contract was 10 for both of us. And what I was saying when I met you was ten per capita. For Philippe and myself. Be sure one thing he won’t sign, if Romy doesn’t say sign. Exactly ».

Tel est le contenu d’une partie de l’enregistrement de Romy Voos par les services du NCA (National Crime Agency), dont ci-après une traduction libre pour nos lecteurs non anglophones :

« Il n’y a absolument rien de caché. Le fait est que je travaille avec lui depuis 27 ans maintenant, et mon travail consiste à soutenir le gouvernement et le pays en termes de développement, et je m’en tiens à cela. Mais il y a aussi mon travail, vous savez, celui de gagner ma vie. Alors soyons très clairs là-dessus. Une fois que nous vous aurons présenté le patron, eh bien, avant de vous présenter le patron, et c’est quelque chose sur lequel nous travaillons, nous devons préparer le terrain, ce qui signifie que nous devons travailler sur qui est Gemfields et pourquoi choisirions-nous Gemfields, et le… Je suis très honnête, mais aussi très humble. La valeur de mes paroles est ce que le patron écoute. Puis-je simplement vous le dire, car je pense qu’il y a un malentendu, mais il est important que nous gardions la transparence et une conversation directe entre nous, car ce que j’ai lu dans le contrat était de 10 pour nous deux. Et ce que je disais quand je vous ai rencontré, c’était dix par tête. Pour Philippe et moi. Soyez sûr d’une chose qu’il ne signera pas tant que Romy ne lui dit pas de signer. Exactement« .

Cette fois, Romy Voos avait usé de ce qu’il convient d’appeler « Trafic d’influence » qui consiste pour une personne chargée d’une mission de service public en contrepartie d’un avantage quelconque(argent, cadeau, promesse..) d’abuser de son influence pour obtenir une faveur ou une décision favorable à celui qui lui a accordé cet avantage.
Malgré cela, aucune enquête judiciaire n’a été ouverte à Madagascar.

Alors que, pour avoir publié l’agenda de propagande (pudiquement appelé descente sur terrain) de Rajoelina Vazaha, le journaliste investigateur Patrick Raharimanana, dont c’est le métier, est en garde à vue depuis plusieurs jours. Une fois la garde à vue à la Gestapo chez les gendarmes, il est de nouveau en garde à vue à la brigade criminelle de la Police à Anosy pour la même affaire.

Le cas Sylvain Rabetsaroana

Après la déchéance de Herimanana Razafimahefa, Sylvain Rabetsaroana a pris sa place le 7 mai 2024.

Rabetsaroana avait été candidat aux élections présidentielles de 2013, présenté par la Plateforme Nationale des Jeunes (PNJ-Mazava), et son programme de 166 pages était intitulé « POUR UNE REVOLUTION DOUCE A MADAGASCAR« , que le lecteur pourra télécharger ici : https://tanikomadagascar.com/wp-content/uploads/2016/05/rabetsaroana.pdf .
Le chapitre I « Main basse sur Madagascar » et le chapitre II « Un pays au fond du gouffre » sont intructifs. Parlant des anciens présidents de la République : « Parce que le problème de base des cinq hommes en question, c’est qu’ils n’ont jamais été, tous les cinq, que des leaders de circonstances. Je veux dire qu’ils ne se sont pas hissés au sommet de l’État par leurs qualités personnelles, leurs formations ou leurs carrières. Ils n’étaient pas vraiment « prêts » à assumer d’aussi hautes

fonctions. Quant à se montrer intègres…Que voulez-vous ? La plupart manquaient d’une volonté forte :  celle d’agir dans le sens du bien public. Les seuls chemins qui s’offraient à eux étaient ceux de

la facilité. Qui sont pavés, comme chacun le sait, de tous les vices de l’humanité : cynisme, cupidité, lâcheté, arrogance, etc. La porte étroite, celle qui impose des contraintes, ça n’était pas pour eux. Du moins, pour la plupart d’entre eux…Cinq présidents, presque autant d’« erreurs de casting », comme on dit, si l’on veut bien faire une exception pour Didier Ratsiraka. Celui-là, sa stratégie politique

était erronée, certes. Mais l’homme, au moins, était intelligent, cultivé, courtois, avec une réelle élévation d’esprit. Rajoelina aussi est un homme courtois. Et il est animé d’un réel désir de bien faire, malheureusement réduit à néant par son entourage« .

Cette dernière phrase, prémonitoire, résume tout le problème actuel de Rajoelina. Nous reproduisons ci-après un article de notre confrère Africa Intelligence intitulé « Exportation d’or : l’ex-sénateur Sylvain Rabetsaroana en quête d’un partenaire financier ».

On y apprend que ce sénateur possède la société dubaïote TDS International. Il offre 3% du capital de cette société en contrepartie d’un prêt à sa société SOA Gold pour 12 mois d’un montant de 1 250 000 euros (environ 6 milliards ariary). Cette somme permettrait d’acheter 20 kg d’or  par mois et de l’exporter, à partir de 4 sites miniers dont celui d’Antanifotsy.
En conclusion de son appel à partenariat, Rabetsaroana affirme disposer d’un réseau clé pour accélérer les procédures administratives, d’un contact continu avec l’ANOR (qui vient de perdre malheureusement son DG Tiavina Oméga Ranoroharisoa. Il précise également être accompagné de politiques très puissants. Bref, rien ne serait laissé au hasard !

Nous sommes bien loin de son programme présidentiel de 2013 et c’est bien dommage ! On ne sait pas si Rajoelina Vazaha a lu ce programme qui le décrit comme « un homme courtois, mais réduit à néant par son entourage« . Nous sommes également un peu déçus qu’il ait eu besoin de se montrer à nu pour n’emprunter que 6 milliards ariary, avec un taux d’intérêt de 180 000/1 250 000 soit 14,4% par an.

Il est vrai qu’il a les bonnes connexions politiques, puisque sa société SOA Gold figure parmi les 6 sociétés agréées par le conseil des ministres pour l’exportation d’or. D’ailleurs, ce type d’agrément ne devrait pas relever du conseil des ministres, si seulement un décret d’application du code minier précisait les conditions à respecter par les sociétés qui souhaitent exporter de l’or. Auquel cas, accorder un tel agrément peut alors relever d’un simple service du ministère des mines, en application des textes.
C’est une des raisons pour laquelle la Banque Mondiale a posé la sortie de ce décret parmi les conditionnalités avant de débloquer la 2ème tranche de l’appui budgétaire. Ceci évitera ce type de décision arbitraire à la tête du client, terreau des trafics d’influence.

https://www.africaintelligence.fr/afrique-australe-et-iles/2024/05/21/exportation-d-or–l-ex-senateur-sylvain-rabetsaroana-en-quete-d-un-partenaire-financier,110227534-art

Exportation d’or : l’ex-sénateur Sylvain Rabetsaroana en quête d’un partenaire financier

Proche de l’homme d’affaires Maminiaina Ravatomanga, l’éminence grise du président Rajoelina, Sylvain Rabetsaroana est à la recherche d’un investisseur pour développer l’activité de sa société SOA Gold.

Publié le 21.05.2024

Plus de six mois après avoir obtenu son agrément de comptoir d’or auprès de l’État malgache, l’ex-sénateur Sylvain Rabetsaroana cherche actuellement des partenaires pour financer l’activité commerciale de son entreprise SOA Gold, qu’il a fondée en 2021 (AI du 17/03/21). Cette dernière faisait partie d’une short-list de six sociétés qui ont obtenu le précieux sésame en octobre 2023 (AI du 08/02/24). Sylvain Rabetsaroana compte bien jouer de sa proximité avec le très influent Maminiaina Ravatomanga (AI du 29/09/23), éminence grise du président Andry Rajoelina, pour tirer une rentabilité maximale de SOA Gold.

D’après un projet d’appel à partenariat, rédigé par le directeur commercial de l’entreprise, le Français Pierre Poirier, et qu’Africa Intelligence a pu consulter, le politique reconverti dans les affaires recherche actuellement un investisseur capable de lui apporter 1 250 000 euros pour l’achat d’or brut. Pour ce faire, la société dubaïote TDS International, également propriété de Sylvain Rabetsaroana, ouvrirait son capital à hauteur de 3 % au futur investisseur. Ce partenaire n’aurait plus qu’à prêter la somme à SOA Gold sur une période allant de douze à treize mois, pour financer neuf expéditions de métal précieux issu de quatre sites miniers, dont celui d’Antanifotsy, à 110 km au sud d’Antananarivo. La production totale de ces gisements est estimée à 1 200 kg par l’entreprise.

Rentabilité élevée

Toujours d’après le même document, Sylvain Rabetsaroana et Pierre Poirier tablent sur une exportation de 180 kg d’or malgache chaque année – soit 20 kg mensuels pendant neuf mois, en tenant compte des trois mois de saison des pluies. Très optimistes, ils comptent sur une marge brute de 900 000 euros par an pour SOA Gold (soit 5 000 euros par kilo au minimum), dont 180 000 euros pour l’investisseur-prêteur. Au global, l’objectif de rentabilité – extrêmement ambitieux – se situerait aux alentours des 20 % de marge nette. « Les premiers investisseurs qui me suivront et qui me font confiance pourront rester dans cet investissement à la fois ‘père de famille’ (risque minimum) et dynamique (rentabilité élevée) le temps qu’ils le souhaitent », écrit Pierre Poirier en guise d’argument imparable en conclusion de son projet d’appel à partenaire.

Pour atteindre ces projections fructueuses pour SOA Gold, Pierre Poirier et Sylvain Rabetsaroana, étant donné le contexte logistique et politique mouvant sur la Grande Île (AI du 19/03/24) et (AI du 09/02/23), mettent en avant dans leur appel à investisseur les relations de l’ex-sénateur. Ce dernier dispose en effet d’un « réseau clé pour accélérer les procédures administratives », ainsi que d’un « contact continu » avec l’Agence nationale de la filière or (ANOR). L’entrepreneur malgache précise être « accompagné de politiques très puissants », affirmant n’avoir « rien laissé au hasard ». Bien que Maminiaina Ravatomanga ne soit pas nommé dans le document, ses connexions avec Sylvain Rabetsaroana sont notoires. Les deux hommes, qui fréquentent les mêmes greens de golf malgaches (AI du 23/11/20), s’étaient déjà alliés sur une opération immobilière.

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