Que l’on veuille ou non, Andry Rajoelina a influencé les votes de la majorité de la population lors du scrutin du 29 mai dernier, et cela avec l’utilisation des pouvoirs publics et des agents publics. Peu importe s’il s’agit de réception d’infrastructures ou d’inaugurations, avec ou sans coupure de rubans ni de plaques d’inauguration, le Président de la République a assisté à des cérémonies officielles en pleine période de campagne électorale. Lors de sa tournée, ses discours se sont orientés vers le choix des Députés que le peuple devait choisir, non leur qualité mais leur couleur politique.
En interminable quête de légitimité
Il vient de souffler ses 40 bougies, mais il n’est pas du tout mature malgré son âge. On dirait qu’il est constamment en campagne électorale : promesses, animations, piques contre ses adversaires. Pour un président élu dès le premier tour, tous les voyants sont au rouge.
Le comportement d’Andry Rajoelina inquiète la scène politique car il remplit progressivement les conditions d’immaturité : il n’assume « jamais » ses responsabilités comme il l’a fait publiquement lors du débat télévisé en novembre 2023 ; il manque de recul et n’arrive pas à comprendre les conséquences de ses actions à long terme ; il agit pour ses propres intérêts et pense principalement à ses désirs, sans considération pour les autres ; et enfin, avec son impulsivité, il prend des décisions hâtives sans réflexion préalable. Ses proches mais également les collaborateurs souffrent à cause de ces comportements, particulièrement les Directeurs Administratifs et Financiers ainsi que les Personnes Responsables des Marchés Publics des ministères et institutions. Si les grandes décisions de construction sont prises à l’improviste, quel est l’intérêt d’étudier et d’élaborer les lois de finances? De plus la Loi de finances rectificative prévoit un budget strict et serré pour chaque département ministériel. L’on se demande ainsi avec quels moyens fonctionnera l’exécutif pour « exécuter » les caprices du président. Ayant comme mission de mettre en œuvre les lois et conduire la politique nationale, l’exécutif est en difficulté sans organisation bien définie et un minimum de clarté. Comment oser annoncer de construire un bâtiment au bon milieu d’un discours, serait-ce sous l’influence de l’euphorie de l’assistance ? Malheureusement, la vie de la nation n’est pas un show, et avec la vitesse d’un TGV comme il le prétend, il devrait comprendre plus rapidement les procédures à suivre pour réaliser ces promesses. Ziad K. Abdelnour disait « Ne promettez pas quand vous êtes heureux, ne répondez pas quand vous êtes en colère et ne décidez pas quand vous êtes triste.«