Comme si on assistait à la scène finale d’un film…Non seulement c’est palpitant, mais c’est surtout triste et honteux. La Compagnie aérienne Nationale a procédé à une compression de personnel en avril dernier, malgré qu’on parle de temps en temps de « redressement ». Sur les 807 salariés, presque la moitié a été affectée par cette décision et contrainte de prendre une retraite anticipée. Même si le Directeur Général de Madagascar Airlines, Thierry de Bailleul, a affirmé qu’il s’agissait d’une option proposée et non une obligation, vu la précarité de la situation, les employés ont accepté l’offre.
Parmi les Sociétés nationales victimes de « Tantely afa-drakotra » ou le miel sans protection, seule FANALAMANGA a pu sortir la tête de l’eau. Madagascar Airlines, elle, avait une chance et nous y sommes maintenant, malgré le fait que nous soyons en début de saison. Si au Salon ITM édition 2024, Madagascar Airlines a lancé les voyages à crédit, c’est-à-dire, des billets dont le paiement pourra être échelonné sur une période allant jusqu’à 60 mois, le Ministre des Transports et de la Météorologie a réuni les acteurs des régions Sud avec l’Aviation Civile de Madagascar pour discuter de la possibilité pour d’autres compagnies aériennes telles qu’Air Mauritius et Airlink d’assurer les liaisons internationales et régionales, un point sur lequel le Syndicat des pilotes de la Compagnie Nationale ne serait jamais d’accord.
Lors de son discours à l’ouverture du Salon ITM au CCI Ivato, Andry Rajoelina a annoncé la nouvelle liaison aérienne entre Madagascar et les Émirats Arabes Unis, la ligne reliant Dubaï à Antananarivo est ainsi prévue le 03 septembre 2024. Le Ministre du Tourisme, quant à lui, a annoncé un vol charter direct en provenance de Tel Aviv, Turquie pour Nosy Be, en décembre. Tout cela s’annonce prometteur et que « Nous sommes sur la bonne voie » comme l’a affirmé le DG de Madagascar Airlines. Des vols directs vers les destinations phares comme Nosy Be, Fort-Dauphin ou Sainte-Marie contribuent effectivement à la promotion de la destination Madagascar et à l’affluence des touristes. Néanmoins, faire appel à des compagnies aériennes étrangères pour assurer les vols intérieurs, au détriment de Tsaradia, serait semblable à inviter des inconnus à s’occuper de son foyer voire des devoirs conjugaux. Notre si belle île n’est quand même pas comparable à un couple libertin.
Mieux organiser pour mieux gérer
L’Etat s’est fixé comme objectif d’attirer et accueillir 1 million de touristes d’ici 2025 et nous savons pertinemment que le transport aérien joue un rôle crucial en matière de développement touristique. Afin d’atteindre cet objectif, faudrait-il une certaine concordance entre les secteurs concernés, notamment le tourisme et le transport puisque, l’objectif étant commun, le public perçoit une discordance entre le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, d’une part et le Ministère des Transports et de la Météorologie, d’autre part. A la veille d’un remaniement du gouvernement, il est peut-être envisageable de fusionner les deux départements ministériels et de créer des Directions Générales et des Directions spécifiques au sein de ce seul ministère.