Les élections législatives à Madagascar se sont déroulées sans incident majeur. Mais le bon fonctionnement de notre démocratie ne se résume pas, tout simplement, pour les citoyens, à d’insérer un bulletin dans l’urne tous les cinq ans, de rester tranquille et de laisser libre cours à les dirigeants de faire la pluie et le beau temps. Le devoir du citoyen ne s’arrête pas là. Il est du devoir de chaque citoyen Malagasy de veiller à ce que les “politiciens”, qu’on a mis à la tête du pays, tiennent leurs promesses et rendent des comptes. Le jeu démocratique ne se résume pas à voter tous les 5 ans et à vite regretter son choix, à voter à nouveau pour celles et ceux qu’on avait rejetés quelques années auparavant et de recommencer à nouveau avec une nouvelle permutation au gré des caprices et intérêts ponctuels des soi-disant politiciens de fortune, on élise les représentants au Parlement afin de mener le pays à bon port, et c’est tout à fait normal qu’ils nous rendent des comptes régulièrement, car c’est de l’argent public qui est en jeu.
Généralement, la majorité de nos « politiciens » « élus » clame haut et fort pendant les campagnes électorales que l’heure est à l’effort collectif pour le développement tout en soutenant l’était de droit.! Mais au moment où il faut se serrer la ceinture et être solidaire, eux, ne font que se servir sans vergogne et en toute légalité dans les caisses du pays. Quand est-ce qu’on fera évoluer ce système, immobilisé par un agenda politique pervers contraire à l’intérêt général. Ce système, « ce mode de fonctionnement », a donné naissance à des dérives illicites ou légales et des fois toujours totalement immorales ! Si peu d’élus ne sont pas pourris, beaucoup sont complices.
Madagascar a souffert et risque encore de souffrir pendant des années de tous les abus légaux dans lesquels se vautre sans vergognes une grande partie de la classe politique Malagasy : salaires exorbitants, exonération d’impôts, passe-droits et autres petits arrangements entre amis, le tout dans l’impunité totale et dans le cadre de loi faite sur mesure pour défendre leur statut et qu’ils connaissent sur le bout des doigts.
Le summum du ridicule et de l’indécence ayant été atteint après la proclamation des résultats de la dernière législative, une quarantaine de soi-disant “politiciens indépendants” élus qui avaient clamé faire de la politique autrement, qui, “au matin”, aurait promis l’allégeance à une alliance pour se ressaisir “l’après-midi” et jurer fidélité au leader d’une autre alliance. Cela s’apparente à se vendre au plus offrant ! Leur seule préoccupation est comment accéder au pouvoir au prix de contorsions inimaginables et dès qu’ils sont au pouvoir, comment y rester au mépris de tout le reste, même s’il faut renier leurs convictions profondes et leurs promesses.
L’histoire nous a montré que s’en remettre complètement à un pouvoir et à nos politiciens, croyant qu’ils vont remédier à nos problèmes, n’a jamais servi nos intérêts, mais bien plus les leurs. La plupart d’entre eux ont perdu de leur pouvoir d’indignation. La plupart ont été happées par le système pervers actuel et sont rentrées dans les rangs.