Dans les récentes discussions à l’Assemblée nationale, le sujet principal a tourné autour d’une question flagrante : « Comment chaque député peut-il maximiser ses avantages ? » Toutes les autres questions sont restées secondaires, orbitant autour de ce noyau égocentrique. Cette fixation sur les gains personnels a éclipsé le devoir fondamental des députés de servir le peuple qu’ils représentent.
Il est désolant de constater qu’aucun député ne priorise le bien-être de la population. Le titre de « Solombavam-bahoaka », qui se traduit par « représentant du peuple », est une étiquette vide de sens. La préoccupation principale de ces législateurs est de savoir comment exploiter leurs nouvelles fonctions pour bénéficier eux-mêmes ainsi que leurs proches.
Un exemple flagrant de cette mentalité égoïste est la récente résolution visant à doubler le nombre de conseillers parlementaires. Cette mesure, soi-disant pour améliorer l’efficacité législative, est en réalité une stratégie flagrante pour étendre les privilèges de fonction à un maximum d’alliés.
La discussion a également abordé la fourniture de véhicules tout-terrain aux députés et le renforcement de leur immunité, garantissant qu’ils restent intouchables quelles que soient les infractions commises durant leur mandat. Cette proposition souligne une tendance préoccupante : au lieu de se concentrer sur les besoins du peuple, les députés sont préoccupés par la sécurisation de privilèges et de protections pour eux-mêmes.
Les débats font rage sur le statut des groupes parlementaires, non pas pour mieux servir l’électorat, mais pour délimiter qui recevra les récompenses les plus généreuses. La compétition pour ces récompenses est féroce et le sens du devoir envers les électeurs est totalement oublié.
Ne vous attendez pas à ce que ces députés contribuent à l’amélioration de votre quotidien. Leur présence à l’Assemblée est motivée par des gains personnels, financiers et matériels, ainsi que par un désir d’immunité. La notion de service public est réduite à une farce, l’intérêt personnel prenant le pas sur la véritable gouvernance.
Dans une démocratie idéale, les élus sont censés respecter la confiance que le peuple leur accorde. Ils doivent légiférer dans le meilleur intérêt de leurs concitoyens, en s’efforçant d’améliorer la qualité de vie pour tous. Cependant, le scénario actuel à l’Assemblée nationale malgache peint un tableau sombre de trahison et d’avidité.
Le peuple malgache mérite des représentants véritablement engagés à son bien-être. Il est grand temps qu’un changement de paradigme s’opère dans le paysage politique, où l’intégrité, la responsabilité et le service public retrouvent leur place légitime. Jusqu’à ce que cela se produise, les ambitions égoïstes des législateurs actuels continueront d’être une épine dans le pied du progrès et du développement à Madagascar.