Après l’exportation du KILALAKA ou KILALAKY, , musique et danse traditionnelle du Menabe dont les origines sont partagées entre monarchie Sakalave et coutumes de Dahalo, Radomelina Vazaha va retrouver la pauvreté des Malagasy et devoir enfin former le nouveau gouvernement.
Le choix des députés IRMAR
D’aucuns ne comprenaient le choix de Radomelina Vazaha de nommer de nouveau Mike Tyson comme PM. Pour une fois, il avait accepté bon gré malgré de respecter les dispositions de la Constitution en son article 54 « Le Président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale ».
Radomelina Vazaha n’avait pas à choisir parmi deux ou trois propositions des députés, il ne peut que nommer LE PM présenté par l’IRMAR. Les députés IRMAR et les « Indépendants » qui se sont ralliés à Radomelina Vazaha, ont donc présenté Mike Tyson et sont uniques responsables de sa reconduction.
Radomelina Vazaha avait précisé « Je suis convaincu que la personne que vous avez proposée au poste du Premier ministre est une personne de confiance, droite mais surtout loyale ».
Le même article 54 de la Constitution dit que « Il met fin aux fonctions du Premier ministre, soit sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement, soit en cas de faute grave ou de défaillance manifeste.
Sur proposition du Premier ministre, il nomme les membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions ».
Lors de la nomination le 12 juillet 2024 de Mike Tyson, Radomelina Vazaha disait vouloir bien réfléchir, ne pas se précipiter et prendre son temps avant la formation du nouveau gouvernement. Qu’attendre de ces 3 semaines de réflexion bien remplies (entretien avec Macron, jeux olympiques, kilalaka à Bissao, visite à Luanda)? L’alinéa 9 de l’article 65 de la Constitution précise que « Le PM assure la sécurité, la paix et la stabilité sur toute l’étendue du territoire national dans le respect de l’unité nationale ; à cette fin, il dispose de toutes les forces chargées de la police, du maintien de l’ordre, de la sécurité intérieure et de la défense« .
7 années après Ntsay Mike Tyson à la primature, l’insécurité n’a jamais été aussi flagrante et scandaleuse que maintenant. Nous n’oublions pas les conséquences néfastes des délestages et des queues de bidons jaunes.
Ces 3 semaines de réflexion ont-elles réveillé l’instinct de conservation de Radomelina Vazaha , et vont-elles l’amener à mettre fin aux fonctions du PM pour défaillance manifeste ? Autrement, ce PM continuera à tirer ce pays vers le bas et à entraînerRadomelina Vazaha dans sa chute inéluctable?
Arrêtons de rêver ? De toutes façons, Radomelina Vazaha et son futur gouvernement ont les pieds et poings liés par leurs engagements envers le FMI (pas envers la population ni ses électeurs).
Les engagements du FEC et de la FRD
Radomelina Vazaha n’a jamais eu le souci de la redevabilité vis-à-vis de ses électeurs, encore moins de la population Malagasy. Il ne leur a jamais expliqué les engagements que son régime a dû prendre dans le cadre de la nouvelle FEC. Sans cette FEC, dont la contre-valeur va abonder le budget, adieu la 2ème tranche de 100 millions de dollars de la Banque Mondiale et les 132 millions de dollars d’aide budgétaire de la BAD !
Sans la FEC et avec les diverses réductions du budget prévues dans la LFR, ce régime aurait du mal à boucler son budget et même à payer ses fonctionnaires. Ce gouvernement n’arrive même pas payer aux étudiants leurs bourses dont le montant mensuel est inférieure à 7 euros (oui, vous avez bien lu, sept euros à comparer aux 153 000 euros coûts des études du fils ainé Rajoelina à l’école hôtelière de Lausanne https://blogs.mediapart.fr/goodmorningmada/blog/301020/les-couteuses-etudes-d-arena-rajoelina-fils-aine-du-president-malgache ).
Nous avons eu du mal pour trouver les 208 page de la version française, dans laquelle figure la lettre d’intention du gouvernement adressée au FMI, le mémorandum de politiques économiques et financières, ainsi que le protocole d’accord technique.
Vous pouvez le télécharger en cliquant sur « Rapport du FMI n°24/205 du 7 juillet 2024 : https://www.imf.org/fr/Search#q=IMF%20Country%20Report%20No.%2024%2F205&sort=relevancy .
On y apprend par exemple que, sans ce programme, les réserves de change chuteraient à 4, 7 mois d’importation en 2027 au lieu d 6,3 mois en 2024 (estimations).
La lecture de la partie « Rapport des services du FMI » est fort instructive, et montre pourquoi le gouvernement malagasy n’a plus aucune marge de manœuvre.
Le calendrier des mesures à prendre au titre de la FRD est détaillé à la page 60, et l’analyse des risques intérieurs et extérieurs en page 67 et 68. Ainsi, on lit » Risques élevés : La persistance des problèmes de gouvernance, l’insécurité alimentaire et l’absence de progrès des réformes structurelles pourraient attiser le mécontentement populaire et déclencher à nouveau des troubles sociaux en amont des élections législatives.
L’absence de progrès en matière de réformes structurelles (notamment pour la JIRAMA) continuerait de peser sur les finances publiques, compromettrait l’apport d’aides concessionnelles supplémentaires et compliquerait les négociations avec les fournisseurs de carburant, provoquant l’accumulation continue d’arriérés« .
En page 95, on apprend que la supervision de la CEC et de la FRD sera assurée conjointement par le FMI et la Banque Mondiale.
La fameuse lettre d’intention du gouvernement commence en page 113, suivie en page 116 du mémorandum de politiques économiques et financières.
De la page 145 à la page 153, » Dans le cadre de l’accord au titre de la FEC, le programme fera l’objet d’une revue semestrielle et sera évalué sur la base des critères de performances périodiques et continus, des objectifs indicatifs et une clause de consultation sur la politique monétaire« .
Le protocole d’accord technique commence en page 154. On voit par exemple en page 161 que la gestion de la Jirama est scrutée à la loupe, y compris les appels d’offres et leur résultat, ainsi que les contrats d’achats de carburants.
En page 164, on note que certaines données doivent même être transmises au FMI QUOTIDIENNEMENT.
Quant au recours à un financement sur le marché international, il faut l’oublier malgré la notation inaugurale de B-/B Standard & Poor obtenue en avril 2022.
Aucune marge de manœuvre pour les ministres
On comprend que le gouvernement ne veut pas rendre public ce document par lequel il engage le gouvernement. Ce n’est ni plus ni moins qu’une mise sous tutelle du FMI et de la Banque Mondiale. Le choix des ministres n’y changera pas grand-chose, et nous plaignons ceux qui seront en charge de respecter ces engagements.
On comprend que Radomelina Vazaha récompensera plutôt la fidélité et la loyauté. La compétence ne pourra pas changer les conditionnalités imposées par le FMI et la Banque Mondiale.
Ces têtes qu’on n’aimerait plus revoir au gouvernement
Néanmoins, il serait mal venu que Radomelina Vazaha puisse reprendre des ministres dont les incompétences l’ont obligé à faire une descente à l’aéroport d’Ivato : les ministres des finances, du transport, du tourisme, de la police, de la gendarmerie, le DG de l’ACM et de Ravinala Airports (distribution inconsidérée de macarons).
Quant au ministre Ravokatra, tout le monde est au courant de la trentaine de kilos d’or dans le coffre du ministère, qui se sont transformés en « plomb » (il est vrai qu’on ne sait qui de Ntsay Mike Tyson et lui en est le responsable). Ses résultats exécrables en tant que ministre de l’eau sont tellement flagrants ! Et il vient d’aggraver son cas en assurant l’intérim du ministère de l’enseignement supérieur, avec le non-paiement des bourses des étudiants et cet étudiant gravement blessé aux yeux à Vontovorona.