Le 5 août 2024, la Société Générale a annoncé la cession de sa filiale malgache, Société Générale Madagasikara, à la BRED Banque Populaire. Cet accord marque une étape significative dans le désengagement progressif du groupe français du continent africain. Mais ce qui retient particulièrement l’attention, c’est que cette décision confirme les prévisions faites il y a des années par La Gazette, un média local souvent accusé de désinformation.
Le passé : prédictions et démentis
Il y a plusieurs années, La Gazette avait déjà émis des alertes concernant la situation financière délicate de Société Générale Madagasikara. Le journal avait publié des articles indiquant que la banque était en difficulté et cherchait désespérément des investisseurs pour maintenir ses opérations à flot. À l’époque, ces révélations avaient été vivement contestées par la banque, qui les avait qualifiées de « fausses informations ».
Société Générale avait alors insisté sur sa solidité financière, assurant ses clients et partenaires que la banque continuait d’opérer normalement. Cependant, la vérité a finalement éclaté, et les faits sont désormais indéniables. Le groupe a confirmé qu’il allait céder 70 % de ses parts dans Société Générale Madagasikara à la BRED Banque Populaire, mettant ainsi un terme à des années de spéculations et de rumeurs.
Une réalité difficile à accepter
Le communiqué officiel de Société Générale indique que la BRED Banque Populaire reprendra l’intégralité des activités, des portefeuilles clients et du personnel de la filiale malgache. Cette transaction est cependant soumise aux conditions suspensives habituelles, y compris l’approbation des autorités financières et réglementaires, en particulier la Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF).
Cette cession s’inscrit dans une stratégie plus large de retrait du continent africain, après des désinvestissements similaires au Congo, au Tchad, au Mozambique, au Burkina Faso et au Maroc. En dépit de ces désengagements successifs, le réseau de 70 agences de Société Générale Madagasikara, employant près de 1000 personnes, a été un acteur majeur du secteur bancaire malgache.
La Gazette avait raison
Cette annonce est un coup dur pour Société Générale, mais aussi une vindication pour La Gazette, qui avait osé rapporter la vérité malgré les menaces de démentis. Cette affaire rappelle l’importance de la liberté de la presse et du journalisme d’investigation, essentiels pour maintenir la transparence et la responsabilité, même face à des institutions puissantes.
Alors que la BRED Banque Populaire se prépare à prendre les rênes, l’avenir du secteur bancaire malgache est incertain. La transition sera-t-elle fluide ? Les employés et les clients seront-ils protégés ? Ces questions restent ouvertes, mais une chose est sûre : La Gazette avait vu juste, et ses avertissements auraient peut-être mérité plus d’attention.