Il y a douze ans, je n’étais qu’un simple journaliste de passage à Madagascar. J’y suis revenu récemment et voulais écrire cet article.
Une chose est sûre, pendant mon séjour au pays, par peur des représailles, je n’aurais jamais eu le courage de vous témoigner par ce billet ce que j’ai vécu durant quelques jours lors de mon dernier passage à Antananarivo : « la ville aux mille traîtres ».
En 2012, je disais à mon confrère Lola Rasoamaharo, patron du titre La Gazette de la Grande Île : «… Je ne le sens pas trop ton le gars là-bas près de …. », lequel, me réprimandait-il, « l’avocat, maître Disaine » répondais-je. Lola Rasoamaharo ne boit pas d’alcool, c’est avec une certitude fascinante qu’il me répliquait avec son regard transperçant comme son sabre de Kendo : « tu es fou, l’homme en qui j’ai confiance totale ici, c’est lui, il est fidèle ».
Et il m’avait laissé en plant là pour ne revenir que vers la fin de la petite réception pour me dire que l’homme, maître Disaine est aussi non seulement actionnaire du groupe DGI, mais il est surtout un ami, rétorquait-il. Après, je n’osais plus aborder ce sujet, car je ne vous mentirai pas si dès ma première rencontre avec Mamy Ravatomanga, présenté toujours par mon confrère Lola Rasoamaharo, je sentais qu’entre les deux soi-disant aussi très potes, j’ai vu que Mamy Ravatomanga « PDG » était quelqu’un de très méfiant et un être d’une froideur pesante on dirait je vous dis, un BCBG de type Al Capone, d’Al Pacino dans le parrain qui en serrant leur main, on est déjà conditionné par le mal qu’ils incarnent.
De là, déjà, je voyais que mon confrère n’était qu’un moyen ostentatoire pour se montrer à la société que c’est lui, Mamy Ravatomanga qui est le maître et qui maîtrise la situation et que Lola Rasoamaharo n’était que le baron des médias invités à sa table, ceci avec son air hautain qui vous toise de la tête aux pieds.
Je voulais l’avertir, mais je m’étais vite tu, car là, c’est un autre niveau, d’autant plus, je ne pouvais pas deviner comment allait-il réagir après mon « warning », il est calme, zen, mais capable de resurgir et bondir comme un lion et ça je ne voulais pas gâcher notre amitié, je me suis vite retenu.
Les années se sont écoulées, douze ans après, Lola Rasoamaharo par les truchements manipulateurs et pernicieux de Mamy Ravatomanga loge à la prison d’Antanimora . Maître Disaine Phillipe, l’homme de confiance, associé et avocat de la Gazette de la Grande île, devenu l’homme à tout faire et proche de Mamy Ravatomanga. Quelle trahison!!
Je n’aimerais pas être à la place de Lola Rasoamaharo, ce bougre, et naïf a complètement écarté de sa philosophie que les opportunistes n’ont pas d’amis sauf l’argent et le pouvoir ; ils sont souvent des gens, sans cœur, sans pitié, sans état d’âme, des êtres qui n’ont pas d’éthiques encore moins des valeurs morales à respecter. Les arrivistes sont capables de tout : trahir, éliminer, emprisonner et tuer font partie de leur mode opératoire classique.
Ma première rencontre avec Disaine Phillipe était significative, mais celle avec Mamy Ravatomanga était glaciale, frigide et funèbre. Une chose sur laquelle je m’en veux (voilà pourquoi j’écris ce témoignage) : « J’aurais pu avertir à mon ami Lola Rasoamaharo qu’il fréquentait l’homme (Mamy Ravatomanga) par qui son malheur viendra. »
Mes amitiés.