Raholdina, député connu pour ses frasques verbales, a encore frappé, mais cette fois-ci, il pourrait bien avoir franchi la ligne rouge. Dans une déclaration aussi absurde qu’inopportune, il a exigé publiquement le départ du Directeur Général de la Jirama, Ron Weiss. Avec un sens de la diplomatie proche du zéro, Raholdina a affirmé que Weiss devait « dégager » car il nuisait à son image dans son arrondissement, ainsi qu’à celle du président Andry Rajoelina, à cause des délestages fréquents. Et pour enfoncer le clou de l’absurde, Raholdina a ajouté que, « même si c’est un Vazaha be (étranger), il doit dégager car il est moins payé qu’un député, donc il n’a pas plus d’importance ».
Cette sortie ridicule met en lumière l’amateurisme et l’incohérence de certains représentants du régime en place. En s’attaquant à Ron Weiss, un ingénieur israélien de renom recruté pour sauver une Jirama en pleine débâcle, Raholdina ne fait que démontrer son ignorance des enjeux et des défis que doit affronter la compagnie nationale. Weiss, qui a dirigé avec succès la compagnie rwandaise de production et de distribution d’électricité, a été sélectionné précisément pour ses compétences, dans le cadre d’un accord soutenu par la Banque Mondiale.
Raholdina, qui se prend pour un justicier national, ridiculise non seulement lui-même mais aussi le régime qu’il représente. Il semble oublier que son propre président, Andry Rajoelina, a dû adopter un ton conciliant en affirmant que « Les Rwandais ont réussi à redresser leur société de production d’électricité, et je suis convaincu que Ron Weiss saura relever ce défi avec succès ici à Madagascar ». Ce contraste entre les propos diplomatiques de Rajoelina et les absurdités de Raholdina montre à quel point ce dernier est déconnecté des réalités.
Sous la direction de Ron Weiss, la Jirama a amorcé un tournant crucial avec un plan de redressement ambitieux. Ce plan prévoit la réorganisation de la compagnie avec la création de nouvelles structures pour chaque secteur clé, comme l’électricité, l’eau, les carburants, et les finances. De plus, Weiss a obtenu un soutien financier international important, notamment 5,5 millions d’euros de la Banque Mondiale pour des projets d’urgence dans le secteur de l’électricité, et 10 millions d’euros pour le secteur de l’eau.
Mais au lieu de soutenir ces efforts vitaux pour le redressement de la Jirama, Raholdina préfère jeter de l’huile sur le feu, sapant le travail déjà engagé par Weiss et risquant de compromettre le soutien international indispensable. Avec ses déclarations absurdes, Raholdina ne fait qu’affaiblir davantage l’image du régime et montrer à quel point les incohérences internes peuvent saboter les efforts de redressement national.