La gouvernance démocratique à Madagascar est en déclin, avec une classe politique perçue comme corrompue et motivée par des intérêts personnels plutôt que par le bien commun. Les citoyens malagasy, désillusionnés, ne voient pas les bénéfices attendus de la démocratie et perdent confiance en leurs dirigeants, qui ne répondent pas à leurs préoccupations.
Aucun des objectifs louables d’un véritable régime démocratique ne pourra être atteint sans un engagement effectif et efficace en faveur de l’État de droit. En particulier, les dirigeants et les citoyens doivent être des citoyens égaux, soumis aux mêmes normes et attentes.
Les Malagasy espèrent désespérément pouvoir faire confiance à leur gouvernement. En retour, le gouvernement doit démontrer qu’il est digne de cette confiance. Mais les faits sont têtus : la motivation de la classe politique est souvent immorale et constitue un obstacle majeur à l’atteinte des objectifs de la démocratie et de l’intérêt général de la majorité des Malagasy.
La principale priorité des politiciens malagasy doit être de s’efforcer de changer l’impression selon laquelle les fonctions politiques n’existent que pour l’acquisition de richesses personnelles. Une des raisons pour lesquelles la majorité des Malagasy sont pauvres et continuent de transmettre cette pauvreté à leurs descendants est que les politiciens ont transformé l’État en une extension de leur propre famille politique – et vice-versa. Il va de soi que les citoyens ordinaires sont peu enclins à se sacrifier pour un État qui, à leurs yeux, ne leur appartient pas réellement.
Une frustration populaire croissante à l’égard du type de régime démocratique malagasy se manifeste de plus en plus. De nombreux analystes politiques dénoncent un schéma de « recul » démocratique, tandis que les citoyens ordinaires insistent sur le fait que la véritable démocratie se fait remarquer par son absence. Plus important encore, beaucoup regrettent que la gouvernance démocratique, pour la majorité des citoyens, ait été réduite à une loterie dans laquelle les politiciens malagasy et divers responsables sont les seuls gagnants, alors que les citoyens, qui n’ont vu aucun des « dividendes de la démocratie » tant vantés, sont les grands perdants.
Aujourd’hui, pour ces raisons et d’autres encore, de nombreux citoyens commencent à être à la fois méfiants et irrités à l’égard des deux têtes de l’exécutif malagasy, qu’ils accusent d’être des dirigeants égoïstes qui continuent de vider la gouvernance démocratique de son contenu moral. Quand la confiance sera-t-elle regagnée ? Les dirigeants de l’exécutif n’écoutent même pas les souhaits de la population en dehors de leur cercle politique, se contentant de promouvoir leur image personnelle auprès de leur propre famille politique. Ils n’écoutent pas, en particulier, les jeunes frustrés (ceux qui ne font pas partie du cercle politique du régime) et de plus en plus désespérés, une jeunesse qui réclame une plus grande responsabilité et une gestion judicieuse des ressources.
Cette situation a conduit à une insécurité généralisée. Cette pratique politique doit être changée rapidement pour rétablir une réelle stabilité politique et une confiance mutuelle entre l’État malagasy et les citoyens. Ce changement doit s’accompagner d’un engagement ferme et effectif à gouverner de manière transparente et efficace, afin de lutter contre la pauvreté matérielle de la majorité des Malagasy et de pallier la pauvreté des infrastructures physiques nécessaires à la création d’emplois. Cela passe par des investissements massifs dans des infrastructures telles que les routes, les ponts, l’électricité, etc.
D’après diverses enquêtes et analyses, les Malagasy veulent désespérément faire confiance à leur gouvernement. En retour, le gouvernement doit prouver qu’il est digne de cette confiance. C’est le prix d’une vraie démocratie !
Gardons espoir pour que l’avenir ne démente pas nos aspirations.
