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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Nouveaux ministres : les boucs émissaires de l’échec de Rajoelina

La gazette de la grande île
27/08/20243 minute read
ce n’est pas en remplaçant les ministres que les problèmes fondamentaux de Madagascar seront résolus, mais en changeant de leadership.

Andry Radomelina, a récemment adressé une lettre aux membres de son gouvernement, insistant sur leur obligation de résultats et leur devoir de servir la nation avec intégrité. Il a précisé que des démissions immédiates seraient attendues en cas d’échecs. Cette démarche pourrait sembler être une incitation à l’efficacité, mais elle cache peut-être une réalité plus cynique : une anticipation de l’échec de ce nouveau gouvernement et une tentative de décharger Rajoelina de toute responsabilité.

Depuis son accession au pouvoir en 2009, Rajoelina a dirigé Madagascar d’une main de fer, promettant des réformes ambitieuses et un développement économique rapide. Cependant, plus de dix ans plus tard, les résultats sont décevants. Le pays stagne, avec des indicateurs de développement humain parmi les plus bas au monde, une pauvreté endémique, et une dépendance toujours croissante à l’aide internationale.

.Aujourd’hui, en désignant les ministres comme les seuls responsables des éventuels échecs des projets prioritaires, tels que l’accès à l’eau potable pour 3,4 millions de personnes ou l’identification de 100 000 hectares de rizières pour l’autosuffisance alimentaire, Rajoelina  veut se dédouaner de ses propres responsabilités. En réalité, toute forme d’échec devrait d’abord être attribuée à celui qui dirige le pays depuis plus d’une décennie. Les ministres viennent à peine d’être nommés, mais la situation dans laquelle ils doivent opérer est le résultat direct des décisions et des politiques mises en place par Rajoelina lui-même.

Plutôt que de chercher des boucs émissaires, il est crucial de reconnaître que le premier responsable de la situation actuelle n’est autre que Rajoelina. C’est lui qui doit rendre des comptes pour la lente régression de Madagascar sous son règne. Ce gouvernement ne peut pas porter seul le fardeau des échecs passés et présents. Si le pays doit aller de l’avant, il est peut-être temps pour Rajoelina de reconnaître ses propres responsabilités et de prendre une décision qui servirait réellement la nation : céder sa place pour permettre un renouveau politique capable de sortir Madagascar de l’impasse actuelle.

En définitive, ce n’est pas en remplaçant les ministres que les problèmes fondamentaux de Madagascar seront résolus, mais en changeant de leadership. Rajoelina, en tant qu’élément central de ce système défaillant, devrait être le premier à se remettre en question.

 

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