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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Air Austral sauvera-t-il Air Madagascar une 2ème fois ?

La gazette de la grande île
14/09/202410 minute read

Un article de notre confrère Tourmag paru ce 13 septembre 2024 parle du futur successeur de l’actuel DG d’Air Austral.

Après la crise Covid, Air Austral semble naviguer dans des turbulences, et il est question de remplacer l’équipe dirigeante. L’actuel Directeur Général Joseph Brema serait sur le départ et quitterait Air Austral dans les prochaines semaines.

Quatre candidats sont pressentis pour ce poste, dont le comte Thierry de Bailleul, actuel DG de Madagascar Airlines. En tout cas, il aurait été auditionné et selon l’article de Tourmag, les actionnaires d’Air Austral auraient été impressionnés par son passé professionnel prestigieux. Le comte « semble avoir de nombreux atouts pour rafler la mise ».

Croisons les doigts ou touchons du bois, commence à se dire un patron du GEM. Beaucoup espèrent que sa candidature sera retenue, ce qui permettra de nommer quelqu’un de plus compétent. Les quelques mois passés à la tête de Madagascar Airlines ont montré ses lacunes, au point d’avoir dû s’adjoindre plusieurs consultants payés à prix d’or, tant beaucoup de domaines étaient hors de sa compétence. Alors qu’il n’avait qu’un malheureux ETR72 à faire voler !

Privatisation d’Air Madagascar

Air Austral avait raflé la mise à l’époque de la privatisation d’Air Madagascar en 2017, alors que Rajaonarimampianina était président de la République. La naissance de Tsaradia était l’œuvre de cette coopération.
Selon un ancien d’Air Madagascar, tous les chefs-lieux de province autres que Fianarantsoa étaient desservis quotidiennement. Toliara et Taolagnaro étaient reliés à la Réunion sans avoir à passer par Antananarivo. Et les vols vers la Chine avaient repris. Le remplacement des A340 était dans les tuyaux, ces avions introduits pendant la transition par Rajoelina étant trop gourmands en kérosène et en maintenance.
Dès l’arrivée de Vazaha Ratandrametaka, le gouvernement a marqué sa volonté de reprendre la maîtrise d’Air Madagascar et Rinah avait été mandatée pour ce faire. Lors de la privatisation d’Air Madagascar, il y avait eu des participations croisées entre Air Austral, Air Madagascar, et la Cnaps. Cette dernière avait pris une participation chez Air Austral, et en contrepartie Air Austral avait pris une participation du même montant dans Air Madagascar. L’opération inverse a été effectuée afin de permettre aux Malagasy de reprendre totalement la main dans Air Madagascar. La Cnaps a échangé sa participation dans Air Austral, contre la participation d’Air Austral dans Air Madagascar.

Ainsi la Cnaps est devenu actionnaire d’Air Madagascar aux côtés de l’Etat Malagasy qui détenait 51% du capital.  Septembre 2020, fin de l’épisode Air Austral dans Air Madagascar !

Air Austral embauchera-t-il le compte de Bailleul, ce qui permettra à Madagascar Airlines de s’en débarrasser, au grand plaisir de Rinah ? On le saura d’ici quelques semaines. Ce qui est certain, c’est qu’il a été auditionné. Cela signifie que Madagascar Airlines n’est qu’un pis-aller pour lui en attendant mieux. Il est vrai qu’Air Austral a 3 B777, 2 B787 et 3 A220 sans parler de sa filiale EWA qui a des ATR 72 600 et non un vieux ATR 72 500 comme Madagascar Airlines !

L’article de Tourmag

https://www.tourmag.com/Air-Austral-qui-pour-succeder-a-Joseph-Brema-%F0%9F%94%91_a123964.html

Air Austral : qui pour succéder à Joseph Bréma ?

Un départ programmé depuis le début de l’été 2024 ?

Un temps pressenti comme le président qu’il fallait à Air Austral, l’homme censé apporter sérénité et écoute à des salariés désabusés et inquiets, l’avenir de Joseph Bréma s’inscrit désormais en pointillés. Quatre personnalités ont été auditionnées, pour lui succéder, selon nos informations. Un nom se détache… Voici les profils des candidats.

Rédigé par Romain POMMIER le Vendredi 13 Septembre 2024

Il aura tenu 2 ans dans le réacteur d’Air Austral.
Joseph Bréma, et ses presque 37 ans de vol chez Air Austral, quitterait dans les prochaines semaines la compagnie réunionnaise.
A la faveur du départ fracassant de Marie-Joseph Malé, à la demande des investisseurs locaux qui ont sauvé le transporteur, celui qui était alors directeur général adjoint aux finances, reprenait la présidence par intérim.
Quelques mois plus tard, les nouveaux actionnaires le confirmaient à ce poste.
« Certains disent que le costume est trop grand pour moi, j’ai envie de leur répondre que le costume est parfaitement adapté à ma taille. Même si le costume que me taillent quelques personnes est un peu plus grand ».

Après il est vrai que c’est une autre facette de la compagnie et un autre métier, » nous confiait le principal intéressé lors de la dernière édition de l’IFTM Top Resa ».

Depuis, le costume s’est dangereusement distendu. A tel point que la situation financière catastrophique a poussé ces mêmes investisseurs à retourner leurs vestes.

Joseph Bréma devrait passer la main, au plus tard courant octobre.

Air Austral : Pourquoi ce changement soudain ?

Une décision qui intervient après l’alerte émise par Aerogestion, au début d’année.
Le cabinet de conseil de Marc Rochet avait tiré la sonnette d’alarme en raison d’un risque de défaut qui pointait le bout du nez « à très court terme, en semaine voire en jours. »

Une conclusion alarmiste alors même qu’Air Austral venait de s’offrir une bouffée d’air frais, grâce aux 50 millions d’euros de son nouveau tour de table. Une somme qui aurait fondu comme neige sur la plage des Roches Noires.

En interne, des dissensions entre actionnaires se seraient fait ressentir, la Région se positionnant plutôt contre l’éviction d’un profil historique de la compagnie.

« Ce qui tracasse le plus Huguette Bello dans cette affaire c’est que Joseph Bréma est un Réunionnais créole. Donner les clés du fleuron du territoire à un « zoreille » ça passe pas très bien. Face aux choix des investisseurs, chacun a avancé ses pions, » nous explique un proche du dossier.

Ce n’est pas juste le président qui changera, mais bel et bien une grande partie du directoire !

Nous savons que tout au long de l’été des entretiens ont été menés dans l’objectif de trouver très rapidement un nouveau patron.

Entre temps, l’été n’a pas été très bon d’un point de vue économique et opérationnel, puis une descente de police a eu lieu au siège. Pas moins de 10 enquêteurs de la brigade financière ont déboulé mardi 3 septembre au matin, dans le cadre de potentielles fausses factures concernant la filiale en charge du centre de formation de la compagnie aérienne. Rien de bien grave, au regard des montants de l’éventuelle fraude détectée. Ce dossier traduit l’ambiance au plus haut niveau d’Air Austral.

Laurent Recoura : le cost killer au service d’Air Austral ?

Autant de points qui expliqueraient le retard pris pour remplacer l’actuel président.
Parmi les 4 principaux profils auditionnés, nous retrouvons un nom bien connu des lecteurs de TourMaG.com à savoir Laurent Recoura. Si le principal intéressé, n’a pas répondu à nos sollicitations, plusieurs sources nous confirment sa candidature.
L’ancien directeur commercial et PDG par intérim d’Air Mauritius a bien passé un entretien.
Fort de son expérience de 34 ans au sein de différentes compagnies aériennes, il connait très bien le secteur et notamment les sociétés en difficulté.
Il a opéré au sein de Philippine Airlines, Malaysia Airlines, Jet Airways ou encore Oman Air. En l’espace de 10 ans, Laurent Recoura est devenu un serial redresseur de l’aérien.
« J’ai travaillé chez pas mal de compagnies et elles avaient toutes, un dénominateur commun : une structure de coût complexe. Nous n’arrivons pas à nous réformer en profondeur.

J’ai passé 20 ans au sein de Continental Airlines et le 1er briefing a été sur l’importance du contrôle des coûts, c’est un lavage de cerveau. Il nous fallait penser « coût » en permanence. Sauf que d’autres compagnies ont découvert cela sur le tard, » nous expliquait dans une interview, celui qui est devenu un véritable cost-killer.

Thierry de Bailleul : Après le redressement d’Air Madagascar, celui d’Air Austral ?

Un autre profil est en poste dans la région toute proche : Thierry de Bailleul.
Après de nombreuses expériences chez Emirates, Qatar Airways ou encore Air France – KLM, Thierry de Bailleul a été nommé en décembre 2022, PDG de Madagascar Airlines.

« Il nous faut un manager de crise qui sache gérer la crise et redresser notre entreprise. Je n’ai pas hésité. Il a beaucoup d’expérience, » avait alors commenté le président de la République de l’île, au moment d’annoncer la nomination du Français.

Pour l’ancien vice-président des ventes d’Air France, cette mission au sein d’une compagnie en très grande difficulté est tout simplement « l’une des plus difficiles de sa carrière. » Bien que le plan Phénix 2030 ne soit pas finalisé et que la compagnie ait tout juste réintégré IATA, son PDG a été auditionné pour prendre en main les destinées d’une de ses concurrentes. Thierry de Bailleul n’a pas souhaité commenter l’information, ni dans un sens ni dans l’autre. Il ne fait pas de doute que les actionnaires ont été séduits par le passé prestigieux du dirigeant, mais aussi par sa capacité à prendre des décisions fortes.

En novembre 2023, Air Madagascar a annoncé l’arrêt de ses vols long-courriers pour se consacrer à la desserte interne du territoire. La suspension pourrait s’étendre jusqu’en 2026. La situation financière préoccupante a conduit Thierry de Bailleul à couper dans les lignes qui apportaient sans doute le plus de recettes à l’entreprise. Il a dû aussi réduire le personnel pour répondre au nouveau dimensionnement de la société.

Au regard de l’ambiance tendue à la Réunion, l’actuel PDG de la compagnie malgache semble avoir de nombreux atouts pour rafler la mise.

Air Austral : Guillaume Branlat entendu… Hugues Marchessaux est le grand favori !

Un autre profil a été mis en haut de la pile des prétendants, celui d’un responsable de l’aéroport de La Réunion Roland Garros. Cette personnalité pourrait être Guillaume Branlat.

Il a passé un entretien, mais n’aurait pas donné satisfaction.

Enfin, le 4e profil et grandissime favori ne serait autre que Hugues Marchessaux.

Ce dernier est sans doute le nom, le moins connu de la sélection et pourtant c’est lui qui pourrait décrocher la timbale. L’ancien de Corsair, Bolloré Transport et Logistics, mais aussi ASL Airlines France, a derrière lui une solide expérience dans l’aérien.

Contrairement aux dirigeants cités plus haut, il a assez peu connu de situations de crise et de fonction dans lesquelles, il devait manager près de 1 000 salariés. Bien que passé par Air Caraïbes, l’homme n’est pas nécessairement dans les petits papiers de Marc Rochet. Hugues Marchessaux a aussi été en charge des opérations au sein de la compagnie aérienne de la CMA-CGM en charge du cargo.

Une chose est sûre : le prochain dirigeant du transporteur devra faire face à de nombreux chantiers et challenges.

Après les problèmes, toujours non résolus sur les moteurs des A220, Air Austral doit composer avec l’arrêt successif des A787. Autant de stop and go qui pèsent énormément sur les finances de la compagnie.

A cela s’ajoute le boycott des Réunionnais contre les tarifs des billets.

Le nouveau président devra faire face à une crise opérationnelle, aux structures tarifaires et à la défiance des clients et des actionnaires…

Vaste programme, dirait un général !

Recoura                     de Bailleul                Branlat                       Marchexaux

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