La coupe est pleine : c’en est trop, cela suffit ! L’exaspération, l’indignation est à son comble et la limite de la tolérance ont été dépassées.
Nombreux sont les Tananariviens dont le gagne-pain dépend de la disponibilité de l’électricité, et qui ont maintenant du mal à survivre, et même à trouver de quoi nourrir leurs enfants. Ventre affamé n’a point d’oreilles et cette population n’entend plus les discours apaisants appelant à la patience.
Il faut dire que TGV (Tandrametaka Gaboraraka Vendrana) a dépassé les bornes et ses beaux discours ne prennent plus.
TGV n’avait-il pas dit le 28 avril 2019 : « Je comprends que la population soit en colère contre les agissements de la Jirama. Je vous fais le pari qu’en 5 ans, si nous n’avons actuellement que 400 MW, nous allons le porter à 800 MW. Et je vais commencer dès aujourd’hui » : https://www.facebook.com/share/p/L6jvoCptnDLsrWvb/
Début janvier 2024, n’avait-il pas encore annoncé, avec beaucoup de soupirs de soulagement, qu’après plus d’un ana de travaux d’extension, la centrale thermique d’Ambohimanambola se prépare à entrer en service. Cette centrale, composée de 7 moteurs fonctionnant au fuel lourd (HFO) d’une puissance de 15 MW chacun, devrait être opérationnelle d’ici fin janvier 2024, voire au plus tard en février 2024.
Et la population fit encore preuve de patience.
Nous voilà 10 mois plus tard ! Un atterrissage brutal et le désespoir total.
La population vient enfin de se rendre compte que TGV n’a pas d’autre solution, que de brûler des cierges et prier pour qu’enfin il pleuve, ou même qu’un cyclone puisse ramener suffisamment d’eau pour Andekaleka ou Farahantsana.
Et comme pour appuyer ses prières, il s’est même affublé des vêtements d’un ecclésiastique.
Dommage pour lui qu’il ait oublié de cacher sa montre de luxe PATEK d’une valeur de plus de 35 000 euros ( 175 millions ariary) !
« Cela suffit« , chanté par Bodo Razafindrazaka, traduit l’exaspération de la population malagasy : https://www.youtube.com/watch?v=rZqk-U9486E
Ou encore « Assez ! Assez ! Assez ! Assez ! » de Vahombey (traduction libre des paroles : Regard hagard, traits tirés, mine défaite, en haillons … Silhouette squelettique. Quitté par sa femme, expulsé par son propriétaire sans état d’âme. Demander l’aumône à ses amis, ravalant sa fierté, à la merci des créanciers, des huissiers.
Quelqu’un d’instruit pourtant, quelqu’un d’intelligent et d’avisé auparavant.
La crise malgache l’a détruit, le chômage l’a anéanti et tout ce qu’il était, s’est tari.
Son bon sens moral l’a trahi dans un pays où la corruption devient banale.
Pauvre pays où pour pouvoir travailler, il faut d’abord payer.
Comme il ne s’y fera jamais, il ne lui reste qu’à crever.
Assez ! Assez ! Assez ! Assez !) : https://www.youtube.com/watch?v=uZISPmhoYq0
Gros titre d’un quotidien de la place, pourtant non catalogué de partisan de l’opposition « Manifestations contre le Délestage : Risque de contestation généralisée« . Et ce ne sont pas les interventions de plus en plus violentes des forces de l’ordre qui arriveront à y mettre fin.
Lundi soir encore, au tour des habitants d’Ankadindramamy et à la Rocade Est, d’Itaosy Hopitaly, et même d’Ambohidratrimo de manifester. Et cela ne s’arrêtera pas !
Ci-après les tableaux de délestage tournant publié par la Jirama, pour la journée du 29 octobre :
C’est la crise de confiance, et pour la plupart des Tananariviens, TGV n’est plus l’homme de la situation. La population est à la recherche de l’homme providentiel qui les mènera au combat. Et « Sika niara nisotro ny aleoko maty » comme le fredonne la chorale Feon’Anjomara Paris: https://www.youtube.com/watch?v=uoNjixuk0aI .
Cette expression malagasy signifie qu’on n’a plus le choix, on doit agir même si c’est au prix de sa vie. Et il s’agit bien de ça, quand on regarde ce programme des délestages tournants publiés quotidiennement par la Jirama, et qui est de surcroît loin d’être respecté !
Nombre d’entreprises ne peuvent pas indéfiniment payer leurs employés à ne rien faire, et seront obligées de mettre tout ou partie de leur personnel au chômage technique. Avant de procéder d’ici quelque temps à des licenciements de masse, et peut-être de mettre la clé sous le paillasson.
Sans oublier les entreprises individuelles comme les cyber-cafés, les salons de coiffure, les confectionneurs de clés !
Et même les caissiers de la Jirama font tout à la main, entraînant de longues queues de clients venus payer, de peur des 5% additionnels ! Le comble de l’ironie !
Voilà ce qui pend au nez de la population d’Antananarivo, et TGV n’aucune solution sinon envoyer les forces de l’ordre mâter les manifestants.
TGV doit maintenant la vérité à la population, il ne peut plus la cacher indéfiniment à l’aide des mensonges ou promesses fallacieuses dont il est coutumier : la situation ne s’améliorera que lorsqu’il y aura suffisamment d’eau de pluie pour les barrages d’Andekaleka ou de Farahantsana.
D’autre part, le Trésor n’a pas suffisamment d’argent à donner à la Jirama pour acheter du carburant pour les centrales thermiques, compte tenu des engagements pris dans le cadre de la FEC limitant le déficit des opérations globales du Trésor.
Heureusement que certains Malagasy ont de l’humour et ont lancé sur les réseaux sociaux l’invitation ci-dessous :
Laissez les gens manifester, car c’est une soupape qui évitera peut-être au couvercle de sauter !
Reconnaissez -le ! Vous n’y arrivez pas. Ne détournez pas l’attention du peuple sur votre histoire ridicule de choléra aux Comores et de fermeture des frontières.
Le flyer ci-dessus de Black Nadia était accompagné de la publication d’un certain Abdullah Zhao Shuai : » Mr le ministre des affaires étrangères du gouvernement MALAGASY, si vous laissez Black Nadia venir aux Comores, je vous prie de bien vouloir fermer les frontières aériennes et nous la laisser ici aux Comores. Les Comores ont besoin des star comme Black Nadia.
Puisque vous êtes d’accord que le virus du cholera n’a pas assez d’argent pour prendre l’avion jusqu’à Madagascar, nous comoriens allons demander à la société Acadie de se procurer d’un avion AIR ACADIE qui fera les ligne Moroni – Antananarivo – Mahajanga à la place de la compagnie fantôme Malagasy Air Madagascar qui a détourné l’argent des passagers comoriens pour liquider ses grands fournisseurs comme FUEL, AIR FRANCE….
Mr le ministre, veuillez revoir vos études scientifiques qui vous font croire que le cholera peut prendre le bateau mais pas l’avion.
Heureusement que le ridicule ne tue pas.
Rendez-nous l’argent AIR MADAGASCAR «
Alors, M. TGV : soit jetez le gant, soit tendez enfin la main à tous les Malagasy de bonne volonté, y compris ceux de l’opposition, au lieu de compter sur vos compatriotes Vazaha, à commencer par votre conseiller incompétent Gérard Perceau.
