À défaut des îles éparses, 3 crânes de guerriers Sakalava vont être restitués par la France
Oui, à défaut de pain, Madagascar ne va-t-il recevoir que des miettes ?
Au crédit de Ra8, c’est son régime qui avait entamé en 2004 les négociations avec la France, en vue de la restitution du crâne, Vestige du roi Toera. 20 ans de guérilla avec la France pour la restitution de ces reliques royales !
En 1897, les troupes coloniales françaises avaient décapité des Sakalava, dont le roi Toera, afin de mater une rébellion à Ambiky, ancienne capitale royale du Menabe. 3 crânes, dont celui supposé du roi Toera, avaient été conservés à Paris, comme trophées de guerre, au Musée de l’Homme. Le roi Toera est un symbole de la résistance malagasy à la colonisation, et revêt une importance symbolique et patrimoniale, notamment aux yeux de la dynastie Sakalava.
En 2017, le président Emmanuel Macron avait affiché au sommet de Ouagadougou sa volonté d’avancer sur sa volonté des restitutions d’œuvres d’art ou de restes humains. Ce n’est cependant qu’en juillet 2020 qu’a eu lieu la 1 ère restitution, celle de 24 crânes de résistants algériens décapités au XIXᵉ siècle par les troupes coloniales françaises.
TGV et le président Emmanuel Macron envisagent de profiter de la venue de ce dernier à Nosy Be pour le sommet de la COI en 2025, pour la restitution des 3 crânes.
Patatras
Ce beau programme va-t-il tomber à l’eau ? Il semblerait que les tests ADN n’avaient pas été positifs.
Les Sakalava ne diront certainement pas non au retour de ces 3 crânes. Mais se contenteront-ils du « faisceau d’indices » pour désigner un des 3 crânes comme celui du roi Toera ? Si oui, comment choisir parmi les 3.
À ce sujet ci-après un article de notre confrère Africa Intelligence : https://www.africaintelligence.fr/le-continent/2024/11/14/denis-sassou-nguesso-nadia-fettah-rachida-dati,110339062-art
» La directrice des collections du Muséum d’histoire naturelle rappelée à l’ordre par Rachida Dati
Rachida Dati n’a pas apprécié que Christine Lefèvre, directrice des collections au Muséum national d’histoire naturelle et au Musée de l’homme, en France, ainsi que co-présidente de la commission mixte sur les reliques royales que la France projette de rendre à Madagascar, remette sur la table la question de leur authenticité. L’agenda de cette restitution est porté depuis peu par Emmanuel Macron et l’Élysée.
Le 3 octobre, lors de l’ouverture des travaux conjoints de la commission mixte, composée de spécialistes français et malgaches, Christine Lefèvre a fait remarquer que les tests ADN n’avaient pas permis de prouver formellement que ces restes humains appartenaient au roi Toera, un monarque sakalave décapité par les Français pendant la colonisation, et dont les ossements sont conservés au Musée de l’homme (AI du 27/02/24). Selon elle, une telle incertitude est de nature à remettre en cause le projet de restitution.
En coulisses, cette sortie a valu à la directrice des collections une verte remontrance de la part du cabinet de la ministre de la culture française, dirigé par Gaëtan Bruel. Il lui a été rappelé qu’en dépit des tests ADN, tout un faisceau d’indices existait et qu’Antananarivo réclamait ces reliques depuis un peu plus de vingt ans ».