Avec les élections municipales prévues pour le 11 décembre 2024, Madagascar se dirige vers l’instauration de nouvelles autorités municipales qui gouverneront les collectivités territoriales de base. Il est plus que jamais temps d’adopter une gouvernance responsable et de renforcer la démocratie participative. Madagascar a besoin d’institutions et de processus politiques pacifiques, impartiaux et véritablement engagés envers le bien-être de la majorité des Malgaches, fatigués d’être instrumentalisés au profit d’une minorité.
Notre ouverture au monde devrait être une opportunité de modernisation, un moteur de progrès. Si nos dirigeants avaient instauré un environnement socio-économique propice, un système de dialogue transparent et inclusif, ainsi que des institutions capables de générer un processus vertueux de création de richesse, de refonte institutionnelle et de renforcement pacifique des liens entre Malgaches, les biens communs auraient été développés et entretenus, et un bien-être collectif aurait été atteint depuis longtemps.
Aujourd’hui, il est évident que cette ouverture supposée apporter le bonheur aux Malgaches n’a pas tenu ses promesses. Elle a permis, au contraire, la prédation économique par une minorité, conduisant la majorité à une pauvreté croissante et à des inégalités criantes entre ceux qui détiennent le pouvoir politique et financier et le reste de la population. Depuis plusieurs décennies, cette minorité semble plus préoccupée par la préservation de ses privilèges que par l’intérêt du plus grand nombre.
Les conséquences sont graves : notre culture, nos traditions et nos solidarités se dégradent chaque jour davantage. Il y a soixante ans, peu auraient envisagé une telle érosion des valeurs et de l’identité malgaches. Aujourd’hui, le ressentiment et la colère montent face à une précarité économique sans précédent, accentuée par une gouvernance et des discours politiques qui attisent les tensions et la haine, au lieu de promouvoir l’apaisement.
Seule une gouvernance vertueuse, fondée sur le dialogue, permettra de résoudre les désaccords, d’éliminer les antagonismes et de renforcer une compréhension mutuelle des défis à venir pour toutes les générations, actuelles et futures, de Madagascar. C’est un choix urgent et un prix à payer pour que le peuple malgache puisse continuer d’exister et de prospérer.