Le riz est l’aliment de base des Malagasy, quel que soit le recette utilisée, du vary maina, du vary Sosoa, du vary amin’anana, du mofo gasy, du ramanonaka…
Rajoelina SAFIOTRA est en train de promouvoir le business des semences de riz hybride chinois , en obligeant les riziculteurs à acheter demain ces semences de riz hybrides.
Et par voie de conséquence, une nouvelle dépendance et on s’éloigne de la souveraineté alimentaire.
Le riz hybride chinois et STOI
Cet extrait anodin du compte rendu du conseil des ministres du 13/11/2024 approuve l’achat de gré à gré de semences, d’engrais et de matériels agricoles, sans passer par un appel d’offres.
La ministre de l’économie et des finances a d’ailleurs confirmé que le gouvernement a bien prévu le budget correspondant d’un montant de 573 milliards ariary (123 millions de dollars) dans la Loi des finances de 2025. Tout en précisant qu’il s’agit de l’importation de semences de riz hybride.
Il semble clair que le marché de gré à gré des semences s’est fait avec Yuan’s Seed/STOI, ce qui semble logique dans la mesure où c’est le seul organisme produisant le riz hybride visé par le marché.
D’ailleurs, 200 tonnes de ces semences de riz hybride chinois seraient déjà arrivées au port de Toamasina.
Quant aux engrais et matériels post-récolte, des appels d’offres auraient dû être lancés, car de nombreux fournisseurs peuvent se mettre sur les rangs. Mais « Business is business », et il est fort probable que ces marchés ont été attribués aux mêmes adjudicataires. Toutes nos félicitations à la société STOI de Tovonanahary Rabetsitonta ! Cette fois-ci, il semble ne pas s’être fait doubler par Mamy Ravatomanga, comme dans le cas du fonds subsaharien. Un retour d’ascenseur ?
Pour la transparence, le gouvernement devrait malgré tout rendre publics les adjudicataires de ces marchés de gré à gré, même si les initiés le savent déjà.
STOI société d’agribusiness
Dans le cas de la production et de la distribution de produits agricoles, on parle d’agribusiness. Elle prend en compte l’agriculture, les technologies permettant le développement agricole, le stockage, le transport des matières, ainsi que la distribution et la vente.
De son côté, l’agrobusiness regroupe toutes les activités se rapportant à la transformation puis à la commercialisation des produits alimentaires issus de l’agriculture
STOI (Société Trading Océan Indien) fait donc de l’agribusiness et en septembre 2022, il signait un partenariat public privé avec le ministère de l’agriculture, dans le cadre du projet « Promotion de la promotion rizicole sur le territoire national pour la sécurité et l’autosuffisance alimentaire et un développement économique ».
STOI s’est associée avec la société chinoise Yuan’s Seed, pour la production et la vulgarisation de semences de riz hybride chinois. Dans un 1er temps, 2 000 hectares à Betsipotika (Morondava) étaient prévus recevoir ces semences de riz hybrides.
La 2ème phase concernerait 22 000 hectares, dont 1 130 ha dans la région Analamanga, 3 105 ha dans le Menabe et 2 280 ha dans le Vakinankaratra.
Couple Rajoelina et Yuan Dingan Longping Tahiana Razanamahefa et le riz hybride à la FIM 2021
Pour rappel, la secrétaire d’Etat chargée de la souveraineté alimentaire Razanamahefa Tahian’ny Avo (elle porte bien son prénom, car elle est rattachée directement à la Présidence et bénéficie donc de la bénédiction du chef suprême Rajoelina SAFIOTRA).
Doit-on rappeler que cette dame était colistière malheureuse d’Augustin Andriamananoro lors de législatives à Tana I ?
Enfin, elle avait été également directrice de la communication et relations publiques du groupe STOI.
Ainsi la boucle est bouclée !
Le business du riz hybride vs Variétés FOFIFA
Les Malagasy savent apprécier les saveurs de différentes variétés de riz, le tsipala, le makalioka, le vary mena, l’ali combo, le kiriminy, etc… ou plus récemment le basmati, le jasmin thaï ou le japonica du Japon.
Ceux qui ont goûté le riz hybride chinois ont trouvé qu’il a peu de saveur. Mais quand on meurt de faim, on ne peut évidemment pas faire la fine bouche.
Comme ils en avaient l’habitude, les paysans, qui ont semé ce riz hybride chinois, en avaient gardé une petite quantité pour servir de semences pour la saison suivante. Ils ont tous très vite déchanté, car le rendement est devenu nettement inférieur à celui des semences qu’ils utilisaient auparavant. Ils viennent donc d’apprendre à leur dépens qu’il faut acheter de nouvelles semences pour chaque saison culturale.
Le business est là ! Et la promotion de ces semences se fait aux frais de l’Etat. Tout est bénéfice pour STOI. Le marché est immense si les millions de riziculteurs malagasy se convertissent au riz hybride chinois, et le jackpot promet d’être au rendez-vous.
L’Etat malagasy devrait être transparent et avertir les riziculteurs de cette obligation d’achat de nouvelles semences pour chaque saison culturale.
Il est vrai que des recherches sont actuellement menées afin que la vigueur des semences puisse se reproduire à la seconde génération des semences hybrides. Une sorte de reproduction à l’identique ou clonage, mais on n’en est qu’au stade des recherches en laboratoire.
Ce projet plaît à Rajoelina SAFIOTRA, car il est très sensible à tout ce qui vient de l’Etranger (exemple : sa volonté d’importer des zèbres, des girafes et des éléphants, au lieu de protéger les tortues radiées, les lémuriens, les grenouilles endémiques , ou les baobabs qui vont être sacrifiés au bénéfice des actionnaires d’Energy Fuels du projet Base Toliara).
A ce sujet, pourquoi Rajoelina SAFIOTRA a donné des primes aux douaniers qui ont découvert la tentative d’exportation d’or et il n’a rien prévu pour ceux qui avaient arrêté l’exportation illicite de tortues radiées.
Rajoelina SAFIOTRA préfère donc promouvoir ces semences de riz hybride chinois, au lieu de s’appuyer sur les résultats des recherches de FOFIFA. Son mépris du « Vita Gasy » !
Pourtant cet organisme de recherche, malgré le faible budget accordé par l’Etat, a déjà pu mettre au point plusieurs variétés vulgarisables dans le cadre du projet FY VARY. Comme les 4 nouvelles variétés homologuées en 2019 (Fofifa 187, 188, 189 et 190) , avec les paquets technologiques pour la riziculture du Bas Mangoky. De petits matériels agricoles comme les batteuses, les vanneuse et les sarcleuse motorisées, avaient été distribués aux paysans.
Mais malheureusement pas autant de budget ni de tam tam que pour ce riz hybride des Chinois !
Programme de transformation agricole de Madagascar
Cet extrait du PV du conseil des ministres du 08 janvier 2025, retransmis en direct à la télévision, résume le programme du gouvernement pour la riziculture.
Aucune mention de l’irrigation ! Base de l’agriculture, notamment la culture du riz.
Soutien à l’agrobusiness, ou plutôt à l’agribusiness, le gouvernement ne semblant pas pouvoir faire la différence entre ces deux appellations.
Quant à l’objectif d’une production supplémentaire de 1 million de tonnes cette année 2025, nous prenons date. La saison pluvieuse semble bien tardive cette année ! Ce sera une promesse supplémentaire qui ne sera très probablement pas tenue.
Entre temps, tout le monde attend la promesse de la baisse du prix du kapoaka de riz. Grâce au don de 2 400 tonnes du gouvernement japonais ? Trop peu pour pouvoir influer sur les prix.
Les Karanas qui ont pris le quasi-monopole de l’importation de riz (Edgar a préféré aller à la COI et parler du vœu pieux de «Madagascar grenier de l’Océan Indien » et il n’importe plus de riz). Et on ne sait pas qui a remplacé Solo à la tête de la SPM, après son échec aux législatives. Ses proches disent qu’il aurait « fui » en France. Allez savoir pourquoi !