Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a récemment publié un rapport préoccupant sur la situation des droits de l’Homme, dans le cadre de la 48ᵉ session du groupe de travail de l’examen périodique universel qui s’est tenue à Genève du 20 au 31 janvier 2025. Ce document met en lumière de nombreuses violations des libertés fondamentales, notamment à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme et des journalistes. Parmi les cas emblématiques évoqués, celui de Lola Rasoamaharo, PDG de la Gazette de la Grande Île, illustre de manière frappante la répression des voix dissidentes dans le pays.
Le cas emblématique de Lola Rasoamaharo
Lola Rasoamaharo est emprisonné depuis plus de deux ans à la prison d’Antanimora, une détention qui illustre le musellement de la presse indépendante.
Sous sa direction, la Gazette de la Grande Île était reconnue pour ses enquêtes critiques envers le pouvoir en place. Depuis son arrestation, plusieurs anciens journalistes du journal subissent encore des intimidations et des pressions les empêchant de vivre librement.
Au-delà de son cas, le rapport des Nations unies met en évidence l’accès immédiat des forces de l’ordre aux discussions privées des citoyens sans mandat de perquisition. Bien que ces éléments soient juridiquement irrecevables devant les tribunaux, ils sont fréquemment utilisés comme arguments de poursuite, renforçant ainsi un climat de surveillance et de répression.
Une liberté d’expression menacée
Les lois nationales, bien qu’autorisant une large diffusion de l’information à travers la presse et les médias sociaux, permettent au gouvernement de suspendre des autorisations médiatiques, de saisir des équipements et d’imposer des amendes aux organes de presse jugés trop critiques. Par ailleurs, un projet de loi visant à protéger les défenseurs des droits de l’Homme et les lanceurs d’alerte n’a toujours pas été adopté, laissant ces derniers sans protection face aux menaces et intimidations.
Des inquiétudes pour l’avenir des droits de l’Homme
Le rapport du Haut-Commissariat des Nations unies dresse ainsi un tableau inquiétant de la situation des droits de l’Homme à Madagascar. L’affaire Lola Rasoamaharo illustre les pressions exercées sur la presse indépendante et les atteintes à la liberté d’expression. La communauté internationale appelle à des réformes urgentes et à la libération des personnes emprisonnées arbitrairement afin de restaurer un climat démocratique plus respectueux des libertés fondamentales.