Dans une publication qui n’est pas passée inaperçue, la sénatrice Lalatiana Andriatongarivo, ancienne ministre de la Communication, a publiquement interpellé les autorités sur la multiplication des déplacements officiels jugés coûteux et peu productifs pour la population. Elle évoque un besoin urgent de transparence, soulignant que les missions doivent être accompagnées de résultats concrets et non de simples effets d’annonce.
Ce coup de projecteur arrive dans un contexte tendu, où les critiques sur les dépenses publiques et les engagements d’austérité du gouvernement se multiplient. De Majunga à Tuléar, puis à Nosy Be Hell-Ville, pour enfin atterrir à Dubaï, les récents conseils des ministres et déplacements à l’étranger suscitent des interrogations, notamment sur leur réelle utilité pour le pays. La présence systématique d’Andry Rajoelina entouré de sa famille lors de ces missions officielles alimente également les débats.
Mais au-delà de la revendication apparente de bonne gouvernance, certains y voient un sous-texte plus personnel. Car depuis son départ du gouvernement, Lalatiana ne bénéficie plus des privilèges liés aux fonctions exécutives. De ministre, elle est devenue sénatrice dans une institution que le président lui-même qualifiait autrefois « d’inutile ». Une placardisation politique ?.
Loin des projecteurs ces derniers mois, même lors de la visite officielle d’Emmanuel Macron à Madagascar, Lalatiana brillait par son absence. Un détail qui en dit long sur sa perte d’influence au sein du cercle présidentiel. Aujourd’hui, son retour dans le débat public est perçu comme une tentative de réaffirmer son existence politique, voire de régler des comptes.
Ce qui est sûr, c’est que cette prise de parole soulève un double enjeu : celui de la légitimité des dépenses publiques dans un contexte socio-économique difficile, et celui des luttes d’influence au sommet de l’État. Entre appel sincère à la transparence et amertume d’une ancienne proche du pouvoir désormais reléguée, l’intervention de Lalatiana Andriatongarivo ne manque pas de faire réagir. Et probablement pas pour la dernière fois.
