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Le Journal de l'île Rouge
Société

« Pan ! Pan ! Dans les bois de Tana : la grande aventure de Naina et les tireurs fantômes »

La gazette de la grande île
09/06/20253 minute read

Ah, novembre 2022… la saison des pluies, des feuilles mortes et des tentatives d’assassinat en 4×4 blindé. Ce dimanche 13 novembre-là, pendant que la majorité des Tananariviens savouraient leur café ou tentaient de fuir les nids-de-poule, super Naina publiait un message digne d’un scénario hollywoodien sur sa page Facebook.

« Ma personne physique a été prise pour cible… »

Oui, il parle bien de lui-même à la troisième personne, façon chef d’État en exil ou rappeur mégalo. Deux mystérieux hommes en scooter, casqués et vêtus de noir, auraient mitraillé sa voiture. Pas de panique, la bête est blindée, comme dans les films d’action où le héros s’en sort toujours sans une égratignure. Même pas une coupe de cheveux décoiffée.

Le tout se serait passé « lors d’une descente sur terrain », quelque part… dans les bois. Rien que ça. Un 4×4 à vitres pare-balles qui traîne dans un endroit paumé à l’aube un dimanche, sans escorte, sans témoin, sans caméra. C’est à se demander si ce n’est pas le pitch de Fast and Furious: Tana Drift.

Coïncidence troublante : cette tentative d’assassinat survient alors que l’affaire Apollo 21 — un vrai complot à la sauce Rajoelina — faisait encore frémir les médias. Et voilà que Naina, maire de la capitale, surgit avec son propre petit complot perso, histoire de ne pas être en reste.

Le mystère du scooter noir

Le détail le plus croustillant ? Ces deux lascars en scooter noir, fusils en main, qui attaquent un véhicule blindé… puis disparaissent comme des ninjas urbains. Pas de plaque, pas de caméra, pas de témoin. Juste une voiture « criblée de balles », mais que personne n’a jamais vraiment vue. Aucun rapport d’enquête publié. Le silence radio.

Depuis ? Plus rien. Pas un mot. Pas de suspects arrêtés, pas de procès, pas même un petit communiqué officiel pour dire « l’enquête suit son cours ». On aurait presque cru que le dimanche matin était trop humide pour laisser des empreintes.

Un coup de com ou un court-métrage ?

À croire que cette « tentative d’assassinat » était un one-shot promotionnel, une bande-annonce d’un film jamais sorti. Car enfin, si la menace avait été réelle, Naina-le-déterminé n’aurait-il pas remué ciel et terre pour coincer ses agresseurs ? Lui qui aime tant le terrain, les projecteurs, les caméras, aurait-il vraiment laissé filer une si belle occasion de jouer au justicier de la République ?

Bref, une affaire aussi crédible qu’un zébu qui ferait du roller à Analakely. Un fait divers imaginaire ou un storytelling mal ficelé, tombé dans les oubliettes aussi vite qu’il en est sorti. Et nous voilà, deux ans plus tard, à en rire encore.

Moralité ? Quand on se perd dans les bois un dimanche matin, mieux vaut croiser un sanglier qu’un scooter noir… surtout si on n’a pas de page Facebook pour le raconter.

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