La situation socio-économique dans laquelle Madagascar est plongé actuellement est déjà un scénario que La Gazette de la Grande Île a prédit dans ses lignes depuis des années. En effet, dès que Andry Rajoelina a pris le pouvoir, nous avons dit que le Plan Émergence de Madagascar (PEM) qu’il allait utiliser comme plan de redressement de l’île était défaillant et que cela ne ferait qu’aggraver la situation. Quatre ans plus tard, tous nos doutes se sont réalisés.
Le PEM ou IME, peu importe comment ils le nomment, est un plan foireux. Il ne comporte que des projets futiles sans réel impact sur le développement à long terme de l’île. En 2019, nous avons écrit que le prix du carburant allait grimper de façon trop brusque pour la population si l’État n’appliquait pas progressivement l’augmentation, tout en cherchant un moyen d’exploiter convenablement les gisements de pétrole de Madagascar pour équilibrer les prix. Personne ne nous a écoutés et en 2022, l’État a dû procéder à une augmentation de 40% du prix à la pompe, chamboulant complètement le quotidien des Malgaches. À cette époque, nous avions encore mis en garde en écrivant que le prix allait encore augmenter et qu’il fallait trouver un moyen de stabiliser son impact sur le quotidien des Malgaches en migrant petit à petit vers l’énergie renouvelable et surtout en mettant en avant les exploitations locales. Vers la fin de l’année 2022, nous avons écrit que l’augmentation du prix à la pompe du carburant était inévitable vers la moitié de l’année 2023 et que cela allait entraîner un autre bouleversement du quotidien de la population. Encore une fois, personne ne nous a écoutés et en ce moment, cette augmentation est imminente.
En octobre 2022, nous avons écrit que si le mode de gouvernance économique de nos dirigeants ne changeait pas, l’inflation atteindrait les 12% vers la moitié de l’année 2023, ce qui aurait pour conséquence l’augmentation généralisée du coût de la vie des Malgaches et de facto l’aggravation de la crise déjà interminable. Actuellement, l’inflation atteint les 12%. L’augmentation du prix de tous les produits sur le marché est généralisée. En privilégiant l’importation et en délaissant la production locale, les dirigeants ont tué l’économie. Les producteurs locaux se retrouvent avec un système fiscal désavantageux pour la transformation locale et les riziculteurs sont concurrencés par l’État avec le riz stock bon marché importé d’Asie.
Face aux coupures incessantes de l’électricité, nous avons mis en garde que la situation allait empirer et qu’il fallait trouver des alternatives renouvelables. Nous avons répété plusieurs fois dans nos lignes que Madagascar possédait les atouts naturels pour être indépendant énergétiquement. Avec du soleil toute l’année, du vent et des cours d’eau capables de produire suffisamment d’énergie pour se passer des énergies fossiles. Encore une fois, ils n’ont pas écouté et actuellement, les problèmes de coupures vont entraîner la chute de ce régime.
Il y a deux semaines, nous avons dit que la promesse du Président et du Ministre de l’Énergie, appuyée par le journal Free News, sur la fin du délestage n’était qu’un mensonge. On nous a pris pour des fauteurs de trouble et actuellement, les coupures sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues.
Si nous avons toujours mis en garde, tout en apportant des suggestions pour améliorer la situation, ce n’était pas pour critiquer bêtement, mais pour anticiper le pire. Pourtant, au lieu de nous écouter, le régime nous a pris pour une menace. Au lieu de prendre nos critiques constructives comme des éléments de changement, ils ont préféré nous persécuter. En ce moment, ils sont rattrapés par leurs propres erreurs. C’est à la population de les juger. Ils auraient pu éviter cette situation désastreuse s’ils nous avaient écoutés.
