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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Pratique politicienne : La place au culte traditionnel

La gazette de la grande île
28/07/20233 minute read

À la veille de l’élection présidentielle, les futurs candidats demandent la bénédiction des aînés aussi bien moraux ainsi que traditionnels, sans oublier les hazomanga, les olombe et les ancêtres… Mais ça ne reste pas là. Certains se déplacent même à l’étranger pour avoir les bénédictions des bailleurs et de la communauté internationale, voire d’autres pays, pour d’autres soutiens…

Ce comportement évoque l’importance des références traditionnelles en faveur de la vie politique. C’est une pratique très habituelle pour les politiciens malagasy. Ceci explique que la notion de « tso-drano » ou de bénédiction des êtres supérieurs et celle des ancêtres est importante pour cette élection.

Malgré le christianisme, en de tels moments importants, les candidats et les politiciens se reposent sur les cultes traditionnels. Ces derniers jouent un rôle significatif pour certains et ont une interaction et une influence pour l’obtention du pouvoir politique. Cette pratique traditionnelle se symbolise par des rituels liés à des croyances animistes, des rituels ancestraux et de vénération des ancêtres.

La perpétuation de cette pratique signifie que les candidats comprennent l’importance de la valeur malagasy, les liens entre et avec les Razana ou les ancêtres, ainsi que le Zanahary ou Andriananahary (dieu créateur). Selon les informations recueillies auprès de notre interlocuteur, ce rituel est nécessaire aux yeux des ancêtres et surtout pour renforcer leur légitimité aux yeux des communautés locales. Ainsi, ce culte joue un rôle d’intermédiaire entre les vivants et le Zanahary.

Par manque de confiance et surtout de valeur, la plupart d’entre eux ont recours au soutien des autorités religieuses traditionnelles telles que les guérisseurs traditionnels pour l’obtention de potions magiques. Le but en général c’est d’utiliser des symboles et des expressions issus de la religion traditionnelle pour établir une connexion avec la population et renforcer leur image auprès des électeurs.

Selon nos sources, c’est une approche et une pratique auxquelles de nombreuses personnes auprès de la Présidence ainsi que certains candidats ont recours pour avoir l’autorité et le pouvoir.  La plupart d’entre eux ont leur propre ombiasa et dadarabe, des devins-guérisseurs, ayant un pouvoir sacré. Sur ce, des offrandes, des sacrifices ainsi que des rituels spécifiques sont réalisés pour bénéficier de la faveur et de la bénédiction des êtres supérieurs. La soif de pouvoir ! Afin d’atteindre leur objectif, certains d’entre eux sont prêts à offrir et à faire des pactes pour avoir des résultats selon leur désir et leur attente.

A noter qu’il n’y a pas de mal à s’attacher à la valeur ou pratique traditionnelle malagasy, mais certains le pratiquent à des fins indignes, méchantes et indésirables à travers l’ensorcellement. Autrement dit, certains ne vont chez les guérisseurs traditionnels que pour jeter des sorts et rendre misérable la vie des autres, en s’assurant de leur défaite. Tout ceci est dû à la soif de pouvoir, la jalousie, mais aussi à la perception malgache qui n’a pas l’esprit compétitif, ni ouvert. Sur ce point, certains proverbes dévoilent notre perception des choses :  « raha maty aho, matesa rahavana, raha maty rahavana, matesa ra-omby » témoignant d’une hypocrisie et d’un certain égoïsme.

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