La population malgache sombre de jour en jour dans l’extrême pauvreté, une réalité qui pousse à la criminalité. Récemment, un père de famille a été surpris en train de voler deux paquets de cahiers, un acte désespéré qui reflète l’alarmante réalité à laquelle la population malgache est confrontée.
Pris en flagrant délit par les habitants de Majunga, ce père de famille a été contraint de s’agenouiller et de se repentir après avoir dérobé les deux paquets de cahiers. Devant la foule, il a expliqué : « La rentrée scolaire approche et je n’ai pas les moyens d’acheter des fournitures pour mes enfants. » Habituellement, on pourrait condamner cet acte et affirmer que le vol n’est jamais la solution, quelle que soit la raison. Cependant, la situation est exceptionnelle. La pauvreté touche actuellement toute la population, une misère imposée par les dirigeants du pays. Pendant que la population sombre davantage dans la pauvreté, les dirigeants s’enrichissent illégalement et abusent de leur pouvoir, laissant leurs compatriotes dans l’oubli.
Ce père de famille a volé deux paquets de cahiers afin de pouvoir envoyer ses enfants à l’école, dans un pays où Andry Ratsivahiny, le député d’Astimondrano, menace un enseignant pour avoir fait son travail. Dans un pays où le Président de la République cherche à obtenir la nationalité française pour envoyer ses propres enfants étudier à l’étranger, où les budgets de l’État sont dépensés pour construire des salles de classe vides, mais où le coût de la scolarisation dans une école publique est excessivement élevé, poussant ainsi un père de famille au désespoir.
Le vol est indéniablement un crime, mais la motivation qui a poussé ce père de famille à dérober ces cahiers est compréhensible. Pendant ce temps, des scandales de corruption secouent le pays : Lanto Rakotomanga profite de son statut de député pour trafiquer du bois précieux, 36 kilos d’or disparaissent du ministère des mines, Romy Voos tente de corrompre la société Gemfield en se prévalant de son titre de Directrice de Cabinet de la Présidence, Tiana Razafimahefa détourne les fonds de la lutte contre la pandémie de Covid-19 en favorisant la société où travaillait sa femme pour l’obtention d’un marché public, etc. Nos dirigeants volent pour le plaisir personnel, tandis que des individus sont contraints de voler pour permettre à leurs enfants d’aller à l’école. Un acte désespéré visant à assurer un avenir pour leurs enfants, afin que ces derniers ne soient pas amenés à voler dans leur propre futur.
La pauvreté se généralise à Madagascar. Il est à noter que depuis cinq mois, les anciens employés de La Gazette de la Grande île sont au chômage. Environ cinquante personnes, comprenant des pères de famille qui doivent subvenir aux besoins de leur famille, des mères de famille et des jeunes s’occupant de parents vulnérables, ont perdu leur emploi à cause d’un régime autoritaire qui ne tolère pas la démocratie.