La population d’âge scolaire, c’est-à-dire de 3 à 24 ans devrait passer de 12,8 millions en 2015 à 17,6 millions en 2030. C’est l’objectif général à atteindre. À Madagascar, la politique de l’éducation est en proie à de multiples défis qui entravent sa capacité à garantir une éducation inclusive et de qualité pour tous. Alors que le pays s’efforce de répondre aux objectifs de développement durable, notamment l’Objectif 4 (ODD 4) qui vise à assurer l’accès de tous à une éducation de qualité sur un pied d’égalité, les partenaires financiers et les approches actuelles semblent contrecarrer ces ambitions.
L’un des problèmes majeurs dans le système éducatif malagasy réside dans la difficulté pour de nombreux élèves de bénéficier d’une scolarisation régulière. Les effectifs par classe, en particulier dans les collèges, sont souvent excessifs, compromettant la qualité de l’enseignement. De plus, le personnel enseignant vieillissant et la difficulté à recruter de jeunes enseignants qualifiés sont des défis persistants. Le système éducatif local souffre chroniquement d’un sous-financement. Les budgets alloués à l’éducation ne sont souvent pas suffisants pour couvrir les besoins en infrastructures, en matériels didactiques, en formation des enseignants et en salaires décents.
L’atelier intitulé « Revue Sectorielle Thématique », qui se tient actuellement, les 12 et 13 septembre, au Radisson Blu Antananarivo, suscite des inquiétudes quant à sa pertinence et son adéquation avec la réalité locale. Les attentes des bailleurs de fonds semblent ne pas toujours refléter les besoins spécifiques du pays.
Plusieurs points ont été soulevés : la formation des enseignants est également une préoccupation. Le nouveau système éducatif exige une adaptation et une formation adéquate, mais ces besoins ne sont pas toujours comblés. L’éducation inclusive qui devrait englober tous les élèves, y compris ceux ayant des besoins spéciaux, souffre du manque de ressources, qu’il s’agisse de manuels adaptés, d’infrastructures appropriées ou de formations pour les enseignants.
Le financement de l’éducation est un autre point de discorde. Le budget alloué ne suffit pas à atteindre les objectifs fixés par le Plan Sectoriel de l’Éducation 2018-2022 (PSE). La politique en matière d’enseignants supérieurs et de transfert de connaissances reste floue, ce qui entrave le développement des compétences nécessaires à une éducation de qualité.
Le manque d’infrastructures adéquates est un obstacle supplémentaire, en particulier dans un contexte où l’insécurité alimentaire, le paludisme et les risques climatiques tels que les cyclones, les inondations et les sécheresses représentent des contraintes majeures pour le système éducatif.
Pour progresser dans le domaine de l’éducation, Madagascar doit s’efforcer de mettre en place une politique éducative solide, ancrée dans la réalité locale, tout en veillant à mobiliser les ressources nécessaires pour répondre aux besoins des élèves et des enseignants. L’atteinte des objectifs de développement durable dépend en grande partie de la qualité de l’éducation offerte aux jeunes générations, un investissement essentiel pour l’avenir du pays.
Politique de l’Éducation à Madagascar Un chemin semé d’obstacles
La gazette de la grande île
13/09/2023•3 minute read
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