C’était dit avec une telle force de conviction par ce DJ, que n’importe lequel de ses auditeurs en avait les larmes aux yeux. Oui, il disait même être prêt à sacrifier sa vie pour sa patrie, à l’image de ces patriotes martyres des Français pendant la colonisation, en particulier ceux de 1947.
Oui, la population continue à le croire sur parole, malgré les couleuvres qu’elle a déjà avalées avec ses nombreux mensonges passés, qui lui avaient valu le surnom peu enviable de RAINILAINGA.
Mais il faut reconnaître que c’est un comédien professionnel, un illusionniste qui sait user de ses talents de bonimenteur professionnel pour arriver à subjuguer son auditoire, encore et encore. Jusqu’à utiliser de nombreux artifices comme les poses de 1ère pierre et maquettes diverses, pour dissimuler et maquiller ses mensonges !
Quelle mère patrie ? Madagascar ou la France ?
Nul n’a le choix de sa nationalité de naissance, héritage de sa filiation et/ou du droit du sol.
Le musée Rajoelina
En 2013, en étant chef de la Transition, sa nationalité malagasy ne lui semblant pas sans doute à la hauteur de ses ambitions démesurées, il a pris la décision de demander une autre nationalité, la nationalité française celle des ancien colonisateurs.
« C’est mon choix » comme la célèbre émission de télévision d’Evelyne Thomas sur France télévision.
Un chef d’Etat qui demande la nationalité d’un autre pays ? Comment qualifier cette demande d’une nationalité autre que celle du pays dont on est chef d’Etat, sinon de HAUTE TRAHISON ?
Et en temps de guerre, cela mérite une condamnation à mort !
Ainsi donc, c’est la nationalité française qu’a choisie volontairement Rainilainga de son propre chef, car la nationalité malagasy n’était qu’un héritage dont il n’avait pas le choix. La patrie de son choix, c’est la France, et son cœur bat pour cette nouvelle patrie.
Est-ce en reconnaissance de ce qu’a fait pour lui Nicolas Sarkozy, alors président de la République Française ? Ce dernier l’avait reçu officiellement en audience en 2011 comme le nouveau chef d’Etat de transition . « Une transition crédible, appuyée par la communauté internationale, est actuellement installée à Madagascar. Raison qui m’a amené à vous recevoir, ici au Palais de l’Elysée, en tant que chef d’État. C’est en ami que je vous reçois aujourd’hui », avait dit Sarkozy à l’issue de leur tête à tête.
En 2011, Rolly Mercia était encore un des bras droits de Cédric
Le 19 janvier 2019, Nicolas Sarkozy avait même fait le déplacement à Madagascar pour l’investiture de Cédric Rainilainga. Il a été reçu avec tous les honneurs, contrairement aux Ampanjaka et Sojabe présents à Mahamasina (pardon, stade Barea !), mais interdits d’entrée à Iavoloha pour le banquet officiel par l’une des amazones Rinah Rakotomanga.
Cela ne faisait que montrer quels dignitaires Cédric Rainilainga respectaient, les Français plutôt que les Malagasy.
Investiture en janvier 2019
On comprend beaucoup mieux maintenant le pourquoi : il était déjà français depuis novembre 2014, mais l’avait soigneusement caché aux Malagasy. Seules étaient au courant sa famille et les autorités françaises, notamment le PM français Manuel Valls et son ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui avaient signé les décret de naturalisation.
La nationalité malagasy
Cédric Rainilainga était bien né de père et de mère malagasy, donc né malagasy.
Les amazones ont essayé de défendre maladroitement l’acquisition de la nationalité française par « affiliation » malgré la publication du décret de naturalisation.
Cédric Rainilainga a finalement dû monter aux créneaux pour se défendre lui-même et a expliqué qu’il a demandé cette nationalité par amour filial : il ne voulait pas que ses pauvres enfants aient à faire la queue devant les préfectures françaises , afin d’obtenir la fameuse carte de séjour. Quel téléspectateur malagasy résisterait à l’aveu de cet amour filial, oubliant momentanément que Cédric Rainilainga faisait donc passer les intérêts de ses enfants avant ceux du peuple malagasy ?
L’utilisation de cette fibre filiale, associée à un gros mensonge et à la minimisation de cet acte en parlant de la carte de 8 cm dans la poche de sa veste, allait suffire une fois de plus à faire illusion, pensait-il ?
En effet, le décret de naturalisation paru dans le journal officiel mentionnait que son fils aîné était né le 11 juin 2001 et avait donc 12 ans en 2013, au moment de sa demande de nationalité.
En France, un mineur n’a pas besoin de carte de séjour pour pouvoir suivre des études. Donc UN ENORME MENSONGE ! Mais plus c’est gros, mieux ça passe !
Appel aux militaires
Il a profité de cet interview pour marteler que personne ne pourra lui enlever son amour pour sa patrie. Sous-entendu, Madagascar évidemment !
Pour essayer de convaincre ceux qui en doutaient encore, il a fait transformer en musée un appartement de l’Académie militaire « nilatsahan’ny tavoniny » (où il était né).
Instrumentaliser ainsi un site militaire où l’on forme les officiers malagasy futurs patrons de l’armée symbole de l’INDEPENDANCE ? Il fallait oser et il a osé.
Incompréhensible qu’une telle décision du chef suprême de l’armée n’ait fait l’objet d’aucune contestation publique des militaires (même si c’est la Grande Muette !), bien qu’il existe déjà un musée à l’académie militaire, depuis sa création par le décret n°66-222 du 10 mai 1966 !
Exemples d’artilleries au musée de l’ACMIL
C’est hélas à l’image de ces généraux béni oui oui, et de ces centaines de colonels qui semblent ne plus respecter aucune valeur et ne font qu’attendre impatiemment leurs deux étoiles.
Le 12 janvier 1967, les 40 premiers élèves officiers malagasy ont intégré l’ACMIL et cette 1ère promotion, dont le parrain était le Président Tsiranana et Ramandazafy Louis Arthur l’Ombimanga (major de promotion) sortait le 16 septembre 1969).
Place du 12 janvier à l’ACMIL, où des soldats sont tombés pendant la colonisation
Faisait également partie de cette promotion le Général Monibou qui n’est plus à présenter. Et à l’époque, certaines valeurs, dont la discipline, tout comme certains lieux sacrés étaient encore respectés.
Général Ramandazafy Louis Arthur
Pour chaque promotion, avant le passage du drapeau, le Commandant de l’Ecole prononce le traditionnel message en retraçant le parcours effectué par la promotion avant d’en arriver à ce moment historique : « Vous avez choisi le métier des armes, celui d’un chef, d’un officier, vous venez de passer les dures épreuves qui vous ont aguerris et fait naitre en vous le dévouement et l’amour du métier… la défense de la souveraineté nationale».
L’article 45 de la Constitution dit « Le Président de la République veille à la sauvegarde et au respect de la souveraineté nationale tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il est garant de l’unité nationale ». Le président actuel étant français est manifestement incapable de respecter ces dispositions de la Constitution. Sa nationalité française lui pose une question de conscience et de loyauté, et ne lui laisse pas les mains libres pour défendre les seuls intérêts de Madagascar. Sa nouvelle candidature aux présidentielles divise la population et nuit gravement à l’unité nationale.
En dernier ressort, compte tenu des défaillances de Cédric Rainilainga, c’est à l’armée de prendre ses responsabilités et de défendre la souveraineté nationale ainsi que de préserver l’unité nationale.
Comme l’avait dit Gérard Andrialemirovason, ancien Directeur Général de la Présidence du temps du Président Ratsiraka, « le peuple malagasy ne veut plus d’un Français à la tête du pays. Si vous militaires acceptez encore d’avoir un Français comme chef suprême de l »Armée, alors rentrez dans vos camps, abaissez le drapeau malgache et levez à la place le drapeau français ».
Si vos aînés ne veulent pas prendre leurs responsabilités, vous les jeunes officiers prenez les vôtres . Au Burkina Faso, c’est actuellement un officier subalterne le capitaine Ibrahim Traoré qi est à la tête de l’Etat. Il vient d’ailleurs de citer à la télévision burkinabè la lutte actuelle du peuple malagasy.
La 44ème promotion de l’ACMIL a été baptisée Amiral Didier Ratsiraka, connu pour son patriotisme ombrageux sans faille, et à l’origine des nouveaux accords de coopération avec la France en 1973, du départ des troupes françaises de la base aéronavale de Diégo Suarez, ainsi que de la Nasa d’Imerintsiatosika, site actuel de Tanamasoandro II.
Faites honneur à votre parrain et prenez vos responsabilités, car » Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années ». Ne laissez pas des militaires, et notamment la gendarmerie, blesser vos compatriotes et les empêcher de manifester contre un Président Vazaha.
Ces manifestants militent également afin que votre chef suprême ne soit plus un Vazaha, ce qui est une insulte suprême à vos valeurs et au symbole de l’indépendance que représente l’armée. A minima, n’écoutez pas vos chefs et laissez les manifester pacifiquement.