À la veille de l’élection présidentielle prévue demain, le 16 novembre, une préoccupation majeure émerge : l’absence de programme clairement défini en faveur des quelque 25 millions de Malgaches. Les discours des candidats sur les projets à mettre en œuvre au cours des cinq prochaines années, en cas de victoire, manquent de clarté. Plus précisément, les détails des activités ou des projets pour les cinq prochaines années demeurent flous.
Les candidats semblent privilégier les spectacles et les animations pour convaincre les citoyens, laissant ainsi les Malgaches dans une situation délicate. Un exemple frappant est le récent rassemblement du candidat numéro 3, Andry Rajoelina, à Antsonjombe, dimanche dernier. Seulement environ 15 minutes ont été consacrées aux activités qu’il envisage de mener s’il est élu, le reste des cinq heures ayant été dévolu à un spectacle.
Le candidat numéro 13, Siteny Andrianasoloniaiko, ne présente pas non plus son programme de manière réaliste et précise. Les candidats numéro 3 et 13 semblent plus préoccupés par des querelles et des divergences de visions que par des propositions concrètes.
Quant au candidat numéro 11, Sendrison Daniela Raderanirina, il se focalise et répète à plusieurs reprises la nécessité de solliciter l’avis des citoyens avant de mettre en place tout projet.
On s’interroge sur l’absence de responsables chargés de justifier et d’évaluer la pertinence des activités et des programmes que proposent les candidats, en particulier en ce qui concerne les bénéfices pour les Malgaches. Aucune structure n’est en place pour encadrer et gérer la base du développement économique, social, voire politique, de Madagascar.
La démocratie semble être bafouée de multiples manières, avec non seulement une absence de liberté d’expression, mais surtout l’absence de programmes réels en place. Les communautés internationales et les bailleurs de fonds restent étrangement silencieux. Cette situation pourrait-elle être intentionnelle pour tirer profit d’éventuels bénéfices découlant des crises cycliques de Madagascar ? Pourraient-ils favoriser notre instabilité pour prouver leur existence ? Il est grand temps que les Malgaches se réveillent. Mifohaza ry Malagasy.
Ces préoccupations rejoignent les allocutions de La Gazette de la Grande Île, soulignant constamment que « les compétents ne sont pas motivés et les motivés ne sont pas compétents ». Une réflexion profonde sur la situation actuelle et une action concertée sont indispensables pour instaurer une gouvernance transparente et efficace en faveur du peuple malgache.