Telle est la conclusion de l’article qui nous vient du Burkina Faso, et que nous publions ci-dessous. Oui, les yeux du Monde sont braqués sur les péripéties des élections présidentielles malagasy.
L’opposition et la plateforme PAN FFKM étaient prêtes pour une table ronde, mais Cédric Vazaha n’en voulait pas. Il était certain des résultats grâce aux fraudes planifiées d’avance. Malheureusement pour lui, les fraudeurs étaient des amateurs et ont fait des erreurs grossières. Plus surprenant encore , la CENI a publié tels quels ces résultats !
Ainsi par exemple, dans le bureau de vote EPP KELIAMBIA AVARATRA, Fokontany ANDRANOMAFANA, Commune ANDRANOMAFANA, District ANKAZOABO SUD, Région ATSIMO-ANDREFANA, le candidat n°3 a 100% des voix des 15 votants, alors qu’il n’y a que 13 inscrits.
Et des exemples du même acabit, il y en a une flopée ! Gageons cependant que la HCC va détourner le regard.
Des observateurs de Safidy ont été menacés pour avoir voulu dénoncer des irrégularités comme des bourrages d’urnes. Ils n’osent cependant pas se porter témoins à cause des menaces sur leur personne et même sur leur famille.
Si on fait un recomptage des voix comme il se devrait (Même un grand pays comme les Etats Unis d’Amérique l’ont fait), avec une confrontation bureau de vote par bureau de vote, Cédric Vazaha ne serait pas élu au 1er tour. Et il ne peut pas se le permettre. Donc, cela n’arrivera pas !
Et le résultat ne fait plus aucun doute : la HCC se contentera de quelques modifications mineures, comme preuves qu’elle a fait correctement son travail.
Ces dernières semaines, les yeux du monde entier étaient braqués sur Madagascar. Lors des journaux télévisés, les élections présidentielles malagasy venaient après la guerre Israël Hamas, et même devant la guerre ukraino-russe, comme par exemple sur France 24 :
https://www.youtube.com/watch?v=nAIF1TDfH_8 10 candidats de l’opposition appellent à boycotter le scrutin
https://www.youtube.com/watch?v=OHwn5ro-Qzk La crise s’aggrave à l’approche de la présidentielle
https://www.youtube.com/watch?v=Kmu7EmIQ6zw Forte abstention, l’opposition refuse de reconnaître le vote
https://www.youtube.com/watch?v=5NXsEKrRzS0 Les enjeux démocratiques et socioéconomiques du scrutin malgache sont extrêmement importants
Madagascar est hélas devenue la risée du monde entier, et on parle de notre DJ national.
Selon cet article, le plus dur ne fait que commencer : Cédric Vazaha a créé une crise politique par ses propres turpitudes.
Son EGO SURDIMMENSIONNÉ l’avait déjà empêché de se mettre autour d’une table avec l’opposition avant les élections. S’il voulait se réunir avec l’opposition après son investiture, ce sera sans doute l’opposition qui refusera cette fois.
Et Cédric Vazaha va faire une fuite en avant en dissolvant l’assemblée nationale, pour essayer de couper l’herbe sous les pieds de la PAN. Une campagne législative qu’il va perdre, car le thème en sera très probablement « Voulez-vous un Vazaha comme président ».
Et cette campagne de proximité sera mieux surveillée et ne permettra pas les fraudes massives comme pour ces présidentielles.
Ci-après l’article :
REELECTION D’ANDRY RAJOELINA A MADAGASCAR : Le plus dur commence
Une semaine après le premier tour de la présidentielle à Madagascar, les urnes ont livré leur verdict. Sans surprise, c’est le président sortant qui l’emporte avec 58, 95% des voix, si l’on en croit les résultats rendus publics par la Commission électorale. Ainsi donc, Andry Rajoelina se succède à lui- même, à l’issue d’un scrutin que dix candidats sur 13, ont boycotté, estimant que le jeu politique était verrouillé. Cela n’a rien de surprenant ; tant on voyait venir les choses. Du reste, pouvait-il en être autrement quand on sait que l’ex-disk-joker devenu président, a violé les règles du jeu en perpétrant un coup d’Etat constitutionnel afin de se donner toutes les chances de rempiler pour un second mandat ? Si fait qu’en lieu et place du président du Sénat qui devait prendre les rênes du pouvoir pour organiser les élections conformément aux lois et textes en vigueur, il y a mis son Premier ministre, connu pour être son homme- lige. L’opposition a beau ruer dans les brancards, rien n’y fît. Tel un crustacé dans sa carapace, Andry Rajoelina a préféré continuer son petit bonhomme de chemin, convaincu qu’il finirait par avoir ses contempteurs à l’usure. Et ce n’est pas tout. Car, en plus de la prime au sortant et du soutien de l’appareil d’Etat dont il bénéficie, Rajoelina a fait montre d’une débauche inégalée de moyens financiers. En effet, non seulement il battait compagne à l’américaine, mais aussi il procédait ostensiblement à la corruption et à des achats de consciences dans un pays où la pauvreté a pignon sur rue.
Les poids-lourds de l’opposition qui ont boycotté le scrutin, disent ne pas reconnaître une once de légitimité à Andry Rajoelina
Autant de pratiques malsaines qui interrogent sur la qualité des élections du 16 novembre dernier, et qui ont achevé de convaincre une bonne partie de l’opposition que le président sortant ne joue pas franc-jeu. Maintenant que ce dernier a été réélu pour un nouveau mandat et ce, dans des conditions pour le moins chaotiques, on ne peut s’empêcher de se poser la question suivante : quels lendemains pour la Grande île ? La question reste posée d’autant que les poids-lourds de l’opposition qui ont boycotté le scrutin, disent ne pas reconnaître une once de légitimité à Andry Rajoelina. Aussi, sitôt après la publication des résultats provisoires par l’organe électoral, un des trois candidats en lice, a saisi la Haute cour constitutionnelle (HC) pour demander non seulement l’annulation du scrutin, mais aussi la disqualification de Andry Rajoelina dont la candidature aurait dû, dit-il, être invalidée du fait de sa double nationalité. Il motive sa requête par le fait qu’en 2014, l’ex-maire d’Antananarivo s’était, en toute discrétion, naturalisé français. Mais quand on sait que la HCC est inféodée au pouvoir en place, on peut, d’ores et déjà, affirmer que celle-ci ne prendra pas le risque de contrarier le président réélu qui a déjà annoncé son investiture pour le 9 décembre prochain. Cherche-t-il à couper l’herbe sous les pieds de ses contempteurs ? Tout porte à le croire. Mais la diversion ne saurait tarder. Car, le plus dur ne fait que commencer pour Andry Rajoelina qui a tout intérêt à résoudre la crise politique qu’il a, par ses propres turpitudes, provoquée dans son pays. Saura-t-il dépasser son ego surdimensionné pour tendre la main à son opposition en vue d’une décrispation de l’atmosphère sociopolitique à Madagascar ? On attend de voir !
Boundi OUOBA