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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Grande frustration des 17 tribus et des Malagasy. La PAN devrait saisir la HCC pour refuser l’investiture du Vazaha Cédric

La gazette de la grande île
06/12/20237 minute read

Ça suffit ! 21 ans de présidence Merina ! Depuis 2002, Ra8, Cédric Vazaha, Rajaonarimampianina, Cédric vazaha ! Et nous allons encore subir Cédric pendant 5 années supplémentaires. Cédric est non seulement Merina mais de surcroît Vazaha ? Si c’était inévitable, vous auriez pu au moins nous « fourguer » au moins un Merina intelligent, nous glissait un ami Antaisaka qui n’a pas sa langue dans la poche.
Pas un Merina qui pense que pour résoudre les problèmes d’énergie électrique de Madagascar, il suffirait de distribuer des kits solaires. Un Merina qui a accaparé tous les leviers du pouvoir en le centralisant à outrance, jusqu’à voler les pouvoirs des chefs de région par la nomination des gouverneurs. Des Ragôvas qui rappellent furieusement des moments douloureux de la colonisation !
Tout pour Tana, jusqu’aux projets dits présidentiels les plus prestigieux comme le stade Barea (pas la piscine olympique promise à Tuléar), le projet téléphérique (pas la totalité de la RN13), le Colisée et le Rovan’i Madagasikara (pas les Tranobe)…Et la construction de l’autoroute Toamasina/ Antananarivo n’a même pas commencé à Toamasina, comme cela aurait dû l’être techniquement et financièrement !
 Et ce sont tous les Malagasy qui vont devoir payer toutes les dettes y afférentes ! Tel serait actuellement l’état d’esprit de la majorité des « Côtiers ».

Ils ont mis beaucoup d’espoir en Siteny qui avait placé la décentralisation au centre de sa campagne, mais la fraude a été telle que Cédric Vazaha s’est fait élire dès le 1er tour. Une énorme frustration, comme celle des électeurs d’Antalaha dont plus de 2/3 auraient voté pour Cédric Vazaha selon les résultats officiels ! Ces électeurs avaient cru en 2018 aux promesses de Cédric Vazaha de tripler le prix de la vanille et avaient alors voté en masse pour lui à l’époque. La majorité de la population de cette région souffre actuellement de la chute du prix de la vanille et de sa mévente ! C’est vraiment les prendre pour des masochistes idiots, que de proclamer qu’ils l’ont mieux réélu qu’en 2018!

Cédric Vazaha a réussi le tour de force d’avoir ressuscité la dichotomie Merina/Côtiers .

Un peu d’Histoire

L’utilisation de ce terme côtier pour désigner les tribus autres que Merina est d’ailleurs mensongère, colonialement connotée,  inadaptée, inopérante et inopportune, comme l’écrivait Loïc Hervoet. Mensongère car les tribus non Merina tels les Betsileo, les Tsimihety, les Bara, les Tanala, les Sihanaka et les Bezanozano, n’ont aucun accès à la mer. Connotée car ce terme côtier avait été inventé par l’administration coloniale pour diviser les Malagasy et affaiblir la monarchie Merina, principale adversaire des troupes de Galliéni. Inadaptée car les divisions se verraient plus entre les castes. Inopérante car les Malagasy se définissent plus comme d’abord Malagasy, avant de se dire de telle ethnie.
Pas une seule guerre sur base ethnique n’a été menée à Madagascar, sauf peut-être le rotaka de 1976 contre les Comoriens à Majunga, qui a fait plus de 500 victimes comoriens.
La pérennité de ce découpage (et non antagonisme) ethnique est plutôt à chercher du côté des rites funéraires. Le Malagasy se situe par rapport à son Tanindrazana, le lieu d’où il vient et où il retournera après sa mort. Un tombeau ou cimetière « collectif » est encore difficilement concevable. C’est ainsi que le Fasan’ny Firaisampo de la Covid 19 n’est qu’un passage temporaire, avant le transfert définitif des corps vers les Tanindrazana.

Fédéralisme ?

Cédric Vazaha a bien compris qu’à Madagascar sa légitimité est largement contestée. C’est pour cette raison qu’il ne s’est pas attardé à Madagascar et a pris le risque d’aller chercher cette légitimité à Dubaï.
Mais c’est à mourir de rire de lire les félicitations du président Comorien, président de l’Union Africaine « Je félicite notre frère Andry Rajoelina d’avoir été élu à Madagascar. Nos félicitations vont aussi à Madagascar, le pays voisin, pour la réussite de ce scrutin dans un cadre serein et sécuritaire. Vous nous avez donné une très belle leçon car les changements anticonstitutionnels que nous sommes en train de vivre en Afrique sont à bannir« .

Contrairement à ce qu’a affirmé le président comorien, Cédric Vazaha n’est pas du tout assuré de terminer son mandat et le risque d’un changement brusque anticonstitutionnel est réel . A commencer par la mise en place d’un gouvernement insurrectionnel dont le siège serait en province. A l’image de ce qui s’était passé en 2002.
La demande des Antandroy de libérer le colonel Mickaël Randrianirina n’est peut-être que le début de ce mouvement. L’assassinat public à Andohan’i Mandroseza du Tuléarien ( St Augustin) Mampihongo Roberto Carlos, abattu comme un vulgaire criminel, alimente ce ressentiment contre le régime Baomba/Cédric Vazaha.

Pas de Vazaha à la tête de l’Etat

La demande et l’acquisition de la nationalité française par Cédric Vazaha a créé une autre ligne de fracture entre Malagasy. « Tsy mila Vazaha » (Nous ne voulons pas de Vazaha), figurait en bonne place sur les banderoles brandies lors des manifestations menées par le C11.
Les 11 candidats s’étaient lourdement trompés en demandant l’invalidation de la candidature de Cédric Vazaha sur la base de l’alinéa 1 de l’article 46 de la Constitution « Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malagasy… ». Seul le président Rajaonarimampianina avait dit publiquement que ce n’est pas tant sa perte de nationalité malagasy qui pose problème, mais plutôt sa nationalité française. Malheureusement, il n’est pas allé au bout de son raisonnement et n’est pas allé jusqu’à demander l’invalidation de la candidature de Cédric Vazaha sur la base de l’alinéa 3 de l’article 45 de la Constitution « …Il veille à la sauvegarde et au respect de la souveraineté nationale tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il est le garant de l’unité nationale« .
Un Vazaha, quand bien même il aurait également la nationalité malagasy, n’a pas la pleine capacité de veiller à la sauvegarde et au respect de cette souveraineté nationale. Il sera toujours tiraillé entre ses devoirs vis-à-vis de l’une ou l’autre de sa patrie.
Par ailleurs, cette question divise les Malagasy en deux camps et met en péril l’Unité Nationale ! Cédric Vazaha ne peut en aucun cas satisfaire à cet article 45 de la Constitution.

Nous implorons la PAN, magistrate et cheffe d’une Institution habilitée à saisir la HCC, à demander à cette dernière d’annuler l’investiture de Cédric Vazaha.
Sinon demain, rien n’empêchera que Madagascar soit comme Maurice et pourra avoir comme président un Hassanein Hiridjee ou un Ylias Akbaraly ! Et cela, c’est trop ! La PAN doit préserver Madagascar du risque de déclencher demain une nouvelle OPK !

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