Le Fonds monétaire international (FMI) a récemment exprimé des réserves quant à l’opérationnalisation du Fonds souverain malagasy (FSM). L’institution de Bretton Woods insiste sur la nécessité de clarifier la capacité du FSM à engager la signature de l’État pour des projets d’investissements, ainsi que sur les garanties de transparence et d’indépendance du fonds. Ces demandes de clarification ont été abordées lors des négociations du nouveau programme sur la Facilité élargie de crédit (FEC) entre les autorités malgaches et les services du FMI.
Cette demande de transparence accrue se justifie par les antécédents de mauvaise gestion financière et de détournements de fonds sous le régime de Rajoelina. En effet, l’histoire récente de Madagascar est marquée par l’utilisation inefficace des fonds publics dans des projets futiles, sans impact durable, et par des pratiques de corruption endémiques.
En mai 2024, un décret fixant à 15% le taux de résultat d’exercice du FSM a été adopté, visant à constituer des réserves financières pour les générations futures, placées dans un compte auprès de la Banky foiben’i Madagasikara (BFM). Malgré cette mesure, le FMI continue de demander des clarifications supplémentaires.
Cependant, la capacité éventuelle du FSM à engager la signature de l’État sur des projets d’investissement ou des partenariats publics-privés impliquant des paiements publics reste une source de préoccupation majeure. Le FMI exige des garanties strictes de transparence et de bonne gouvernance, notamment par la présentation au Parlement et la publication régulière de rapports annuels et d’états financiers.
Créé en 2021, le FSM est destiné à financer et réaliser des projets de développement prioritaires dans le cadre de la Politique générale de l’État (PGE). Il vise également à investir dans des projets stratégiques et rentables, à créer des emplois, et à constituer des réserves financières pour les générations futures. De plus, le FSM sert à valoriser les ressources naturelles et à gérer prudemment les actifs confiés par l’État.
La persistance du FMI à demander des clarifications supplémentaires peut être interprétée comme une méfiance envers l’État malgache, exacerbée par les pratiques de détournement de fonds et la réalisation de projets peu judicieux sous le régime actuel. En fin de compte, cette approche du FMI pourrait être vue comme une tentative de s’assurer que les fonds internationaux soient utilisés à bon escient et de protéger les intérêts financiers à long terme de Madagascar.
