« Le PM, en conseil de gouvernement, fixe le programme de mise en œuvre de la PGE et arrête les mesures à prendre pour en assurer l’exécution« , précise l’alinéa 1 de l’article 66 de la Constitution.
Cela suppose que le nouveau gouvernement, « composé du PM et des Ministres » (article 63 de la Constitution), sera au complet avant le 09 août 2024. Peut-être pour paraître respecter la Constitution à la lettre, à défaut d’en respecter l’esprit.
Contrairement à ce qu’avait dit le 31 janvier 1964 Charles de Gaulle « Une Constitution, c’est un esprit, des institutions, une pratique« .
Dans tous les cas, peu importe que le nouveau gouvernement soit complet ou non. C’est désormais le FMI et la Banque Mondiale qui mène la danse et fixe les maigres marges de manœuvre de ce gouvernement, comme vous pourrez le constater à la lecture de la fameuse lettre d’intention du gouvernement au FMI.
Qu’il semble loin le temps où Radomelina Vazaha disait dédaigneusement vouloir prendre ses distances avec les bailleurs de fonds traditionnels comme le FMI ou la Banque Mondiale : « Si l’on continue à ne travailler qu’avec ces bailleurs de fonds traditionnels, Madagascar restera sous-développée même en 2050 ».
Actuellement, heureusement encore le FMI et la Banque Mondiale sont là, certes avec leurs conditionnalités. Les fonctionnaires de des deux institutions semblent prendre un malin plaisir à prendre leur revanche. Radomelina Vazaha et Ntsay Mike Tyson rampent et mangent dans leurs mains.
Rappelez-vous le parabole de la poule d’Hitler: ICI.
Les prédictions de Rajoelina prennent tout leur sens « A la fin de son mandat, Madagascar sera plus que jamais dans le peloton de queue des pays sous-développés à l’extrême« .
Même pour la Jirama, le gouvernement doit rendre compte mensuellement de tous les contrats signés. Et certaines informations doivent être envoyées quotidiennement au FMI. C’est dire : ce gouvernement doit rendre compte au FMI et se fout pas mal de sa redevabilité vis-à-vis de la population malagasy ou de ses représentants.
FEC et FRD, instruments de la mise sous tutelle de Madagascar
Le 21 juin 2024, un communiqué du FMI apprend aux Malagasy l’approbation d’un accord de 36 mois au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) d’un montant de 337 millions de dollars, ainsi que d’un accord au titre de la Facilité pour la résilience et durabilité (FRD) d’un montant de 321 millions de dollars. Ce qui nous liera jusqu’à fin juin 2027.
Lors d’une conférence de presse tenue en présence du représentant local du FMI, la ministre des finances démissionnaire avait confirmé avec fierté cet accord, tout en se félicitant de devenir un pays pilote pour la FEC et la FRD. Elle s’était bien gardée de rentrer dans les détails des engagements qu’elle a pris pour le compte du gouvernement.
Dans le passé, le terme « Conditionnalités » a tellement rebuté les populations des pays sous programmes, qu’il a fallu les remplacer par une lettre d’intention des gouvernements, dans laquelle ils détaillent les mesures (ex-conditionnalités) qu’ils comptent prendre.
La LFR n°012/2024 adoptée par le parlement sortant le 10 juin 2024 fait partie de ces conditions préalables et donne déjà le ton. Les députés novices devraient commencer par la lire, au moins dans sa partie « Exposé des motifs »: ICI .
Madagascar est entrée dans une politique de restriction budgétaire
Baisse des recettes fiscales
Baisse des dépenses de fonctionnement et d’investissement
A la baisse des recettes fiscales, se rajoute celle des recettes douanières ramenées à 3 768 milliards . Ce qui implique conséquemment une réduction des dépenses :
-Le poste salaires diminue de 272 milliards ariary, et oblige le gouvernement à s’engager à ne plus recruter de nouveaux fonctionnaires autres que le forces de l’ordre et les agents pénitentiaires, exprimant la priorité de ce régime. Tant pis pour les professeurs sortants des écoles normales supérieures, les médecins et personnels soignants ! L’éducation nationale et la santé publique ne rentre pas dans les priorités de ce régime ! Il est vrai que les enfants des dignitaires de ce régime fréquentent le lycée français. Si l’on veut que ce gouvernement s’attaque enfin à l’amélioration qualitative du système scolaire, il faudrait interdire au lycée français de Tana de prendre des enfants ayant la nationalité malagasy.
-Bien entendu, les dépenses de fonctionnement hors transferts (les fameuses subventions à la Jirama) vont baisser.
-Les dépenses d’investissement vont également baisser de 3329 milliards ariary, soit de 40%. La baisse des investissements sur financements extérieurs traduit la baisse de la capacité d’absorption des crédits extérieurs, reflet du non professionnalisme du régime Radomelina Vazaha.
Adieu le projet d’autoroute financé par le PIP interne !
En résumé, ce gouvernement est sous tutelle du FMI et de la Banque Mondiale
La fameuse PGE est strictement encadrée par cette LFR, ainsi que les engagements pris par le gouvernement dans le cadre des accords FEC et FRD.
On ne sait pas ce que Ntsay Mike Tyson pourra dire de plus que ce qui est détaillé dans les documents ci-après.
Les députés peuvent lire notre analyse sur l’un des deux sites ci-après :
– ICI
– ICI
Dans cet article figure le lien permettant de télécharger le détail des engagements FEC et FRD. Afin de faciliter la lecture de ce document de plus de deux cents pages, nous l’avons séparé en plusieurs documents moins volumineux :
-La lettre d’intention ICI
-Le Mémorandum des politiques économiques et financières ICI
-Le Protocole d’accord technique ICI
-La déclaration des administrateurs africains au FMI représentant Madagascar ICI
-Le rapport du FMI ICI
-L’évaluation FRD de la Banque Mondiale ICI
-Le volet dettes publiques ICI
Attention, ces derniers liens disparaitront dans 3 jours. Vous pouvez toujours retrouver la totalité du document FEC FERD sur le lien : ICI
