Alea jacta est ! A la clôture du dépôt de candidatures, 7 dossiers ont été reçus.
A moins d’un de ces tours de passe-passe dont la CENI et la Justice ont le secret, les électeurs de la capitale auront à choisir entre ces 7 candidats. C’est ainsi que le candidat IRMAR Hyacinthe Aymar Todimanana BEFENO, arrivé 2ème, a pris la place de l’indépendant Noriat Richard RAJAONARISON.
Malgré les nombreuses fraudes, l’IRMAR n’avait obtenu que 81/163 sièges selon les résultats de la CENI. La HCC avait fait sa part en faisant cadeau de 3 sièges supplémentaires pour donner la majorité à Vazaha Ratandrametaka. Dans son discours à l’occasion de la re-nomination du PM Ntsay Mike Tyson, il avait indiqué avoir reçu le ralliement de 16 députés « indépendants », portant à 100 le nombre de députés du groupe parlementaire IRMAR. Pas suffisant néanmoins pour atteindre les 2/3 qui pourraient éventuellement voter l’empêchement temporaire du président de la République.
Seule ombre au « tableau », l’IRMAR a perdu dans toutes les grandes villes, notamment les 5 chefs-lieux de province autres que Fianarantsoa. Préfigurant la possibilité d’avoir des maires d’opposition dans ces grandes villes, notamment Antananarivo. Conscients de ce « danger », Vazaha Tandrametaka a donné des instructions fermes pour empêcher à tout prix la candidature de Ra8 à la mairie d’Antananarivo. D’où cette histoire abracadabrantesque d’engagement de Ra8 de régler les arriérés de ses sociétés! Un engagement de septembre 2023 valant acquittement, alors qu’on ne parle que d’estimations et sans qu’il y ait d’échéancier précis !
Même punition pour Christine Razanamahasoa, pas de certificat fiscal, et elle a retiré sa candidature. Pourtant, en tant que magistrate ou de députée, son unique employeur est l’Etat, qui perçoit à la source l’IRSA (Impôt sur les revenus Salariaux). Mais nous sommes à Madagascar, avec l’arbitraire devenu la règle !
Vazaha Tandrametaka, conscient de son impopularité grandissante dans les grandes villes, mise sur quelques « indépendants » qui viendront le rejoindre après les élections, s’ils arrivent à se faire élire. Le prétexte est déjà tout trouvé « Les maires ont intérêt à travailler avec le régime, afin de disposer de plus de moyens ».
Donc, avis aux électeurs, un petit conseil ! Vous ne voulez plus de Vazaha Tandrametaka ? OK, vous savez qu’il ne faut pas voter pour l’IRMAR. Si vous ne voulez pas voter pour l’opposition, étudiez bien le parcours de ceux qui se prétendent INDEPENDANTS.
Nous essayons cette fois d’analyser le parcours des candidats à la mairie de la CUA.
Le choix de l’IRMAR
Le choix de l’IRMAR s’est porté sur la PDS Mme Harilala Ramanantsoa, était attendue et n’est une surprise pour personne, n’en déplaise au gouverneur Rasoamakamaro.
Le régime avait compris que Naina Varira s’est grillé et persister à le représenter équivalait à une perte de la mairie pour le régime.
C’est pour cette raison qu’on l’a dégagé par le haut en le nommant ministre. C’est également pour la même raison que finalement, le ministre Naina Varira avait démenti la tenue simultanée des législatives et des communales, comme prévu initialement.
Il fallait donner du temps au PDS qui allait être nommé, pour redorer un peu l’image du régime, et essayer de faire oublier le fiasco Naina Varira
Feu Ramanambitana, « notre ami, notre frère » allait être « notre candidat« , avait confirmé Vazaha Tandrametaka. Après quelques efforts sur l’enlèvement des ordures, il a osé, malheureusement pour lui, s’attaquer à une des décisions marquantes de l’ex-maire Naina Varira : la perception des taxes des marchés d’Antananarivo qui avait été confiée à la nouvelle société SMGD (Société Municipale de Gestion Digitale). Cette SMGD avait emprunté 11 milliards ariary à la CNAPS, dont le DG était à l’époque Mamy Rakotondrainibe, un homme de Mamy Ravatomanga alias PB.
Le nouveau PDS avait pris la décision de rendre à la mairie la perception directe de ces taxes. Ce qui n’avait du tout pas plu à l’équipe de Naina Varira, et rendait ce PDS non fiable au yeux de ce dernier et de PB. Lalatiana Ravololomanana, qui fait partie de la garde rapprochée de Naina Varira avait été chargée d’attaquer cette décision auprès des instances judiciaires. Raté malheureusement!
Heureusement, quelquefois le « hasard » fait bien les choses et « notre candidat » était tombé malade. Le temps pressait et « on » n’avait pas la patience d’attendre son rétablissement ou son décès. Il fallait le remplacer très rapidement.
Harilala Ramanantsoa a été nommée sans les deux vice-présidents afin de lui laisser les mains libres. Elle a commencé à prendre des mesures pour mieux fluidifier le trafic automobile du côté de Soarano/Behoririka, au grand plaisir des automobilistes, mais pas des piétons « mifanitsa-kitro » au sens propre. Ce qui favorise les pickpockets et n’est pas du goût des petites échoppes qui voient leurs clients les fuir.
Des piétons mifanitsa-kitro
Mêmes initiatives du côté d’Ampasampito ou sur le marché « petite vitesse » fortement critiquées et diversement commentées : https://www.facebook.com/share/v/wHoPcCsFgDTucS7U/ .
En 2015, Harilala Ramanantsoa avait déjà été candidate à la mairie (parmi 9 candidats), forte de la réussite de « la Grande Braderie de Madagascar » pilotée pas sa société Madavision. Elle disait alors « Les grandes écuries politiques ont démontré ces vingt dernières années qu’elles ne pouvaient pas dépasser les disputes intestines et la concurrence pour la course au pouvoir ».
Cette fois, elle se présente sous les couleurs de la grande écurie IRMAR.
« Retrouvailles presque 10 ans après, titrait récemment un de nos confrères ». Malgré son échec, elle avait été une des proches collaboratrices de Lalao Ravalomanana avec sa société Madavision.
Harilala Ramanantsoa en 2015
Nous ne présentons pas Tojo Ravalomanana du parti TIM. Il pensait se présenter à la mairie d’Andranomanelatra, semble-t-il, avant d’être appelé à remplacer Ra8.
Monja Roindefo, le 1er PM de Vazaha Tandrametaka en 2009, rêve de rééditer l’exploit de son père qui fut élu député en 1983 par les Tananariviens. A titre de rappel, son père Monja Jaona avait été élu conseiller municipal de Toliara en 1956 et 1er maire de la ville de Toliara en 1960.
Tahiana Razafinjoelina était un très proche de Ra8 et du TIM avant de prendre son envol avec son parti Tia Tanindrazana.
Dadafara n’est plus à présenter. Ce soixantenaire avait été ministre de l’élevage du 1er gouvernement de Rajaonarimampianina. Il est surtout connu par son resto-bar Saturne à Ambodivona, puis par son entreprise de commercialisation de matériels de sonorisation Discount Store Saturne. En 2017, il avait été dans le collimateur des services de police. Il refusait de régler des amendes de près de 40 millions ariary, pour stationnement illicite sur les trottoirs devant sa boutique Discount Store Saturne.
Gascar Fenosoa était connu en tant que journaliste vedette de l’émission politique « L’invité du Jour ». Il s’est lancé, non sans succès , dans la bataille des législatives en tant qu’indépendant. Il avait vainement milité pour la création d’un groupe parlementaire Indépendant. Il n’avait pas rejoint, ni l’IRMAR , ni l’opposition.
En tout cas, ses premières piques ont été lancées contre les Ra8 : « Tsy fananam-pianakaviana sy lova tsy mifindra i Antananarivo » (Antananarivo n’est ni une propriété familiale, ni un héritage familial), oubliant volontairement qu’il s’agit d’une élection et que le choix reviendra aux électeurs, quel que soit le souhait de Ra8.
Nombreux se posent la question de connaître les sources de financement du Mouvement Gascar (curieux pour quelqu’un ayant dénoncé le culte de la personnalité !). Son mouvement présenterait des candidats dans plus d’une centaine de communes.
Last but not least, Ndriana Guy RAZANAMASY veut capitaliser sur le nom de son célèbre père Guy Willy RAZANAMASY, ancien Premier Ministre de Ratsiraka et ancien maire d’Antananarivo.
Ndriana Razanamasy s’est assuré de l’assistance de la conseillère municipale Lalatiana Ravololomanana, un des bras droit de feu Guy Willy Razanamasy.
Lalatiana Ravololomanana est une conseillère municipale sortante, faisant partie du 1er cercle de Naina Varira. Comme écrit plus haut, elle avait attaqué une décision de feu Ramanambitana pour le compte de l’équipe de Naina Varira.
Ce serait peut-être conclure un peu vite que Ndriana Razanamasy est le vrai candidat de Naina Varira et de Mamy Ravatomanga alias PB, étant donné les relations d’amitié et d’affaires liant ces deux derniers. Dans le doute, faudrait-il s’abstenir ?
Encore deux mois et demi à attendre avant de savoir vers qui penchera la balance !
Un sosie de son père ?
Guy Willy Razanamasy