Andry Radomelina sera est l’invité du journal télévisé de la TVM, la chaîne publique nationale, dans un tout nouveau format diffusé à 19h30. Cet événement marque une tentative évidente de la part du chef de l’État de se rapprocher des Malgaches, dans un contexte politique tendu. Cependant, un paradoxe flagrant plane sur cette intervention médiatique : la majorité des Malgaches ne pourront tout simplement pas la voir.
L’ironie d’une apparition à la télévision dans un pays plongé dans le noir
Malgré les efforts de la présidence pour s’adresser directement à la population via la télévision publique, une réalité inévitable s’impose : les délestages chroniques qui frappent Madagascar depuis des années, notamment sous la présidence de Radomelina. Depuis 2019, ces coupures d’électricité affectent des millions de foyers à travers le pays, privant plus de 90 % de la population de lumière, de communication, et bien sûr, d’accès à la télévision.
L’ironie de la situation est saisissante. Radomelina, en quête de visibilité et de soutien, se retrouve paradoxalement coupé de ceux à qui il souhaite s’adresser. Tandis qu’il tente désespérement de briller sous les projecteurs du plateau de la TVM, la majorité des Malgaches, eux, sont plongés dans l’obscurité, victimes de coupures d’électricité continues. Les mensonges qu’il espère véhiculer à travers les ondes risque de tomber dans le vide.
Un délestage qui dure depuis des années
Le problème du délestage n’est pas nouveau, mais il s’est aggravé sous l’actuelle administration. Malgré les promesses de réformes et d’amélioration du réseau électrique, la situation s’est détériorée. Les Malgaches subissent des coupures d’électricité de plusieurs heures, parfois même de plusieurs jours, affectant leur quotidien, leur économie, et maintenant, leur accès à l’information. Ce qui aurait dû être une plateforme directe, devient en réalité une vitrine de l’échec du gouvernement à résoudre un problème fondamental.
Une tentative désespérée ?
Le choix de ce nouveau format du journal télévisé est une tentative de regagner la confiance de la population malgache, lassée des promesses non tenues et des difficultés croissantes. Mais comment espérer capter l’attention d’un public qui, en raison des délestages massifs, ne peut tout simplement pas allumer son poste de télévision ?
L’ironie ne s’arrête pas là. La stratégie médiatique de Radomelina est déconnectée de la réalité quotidienne des citoyens malgaches. Alors que la majorité lutte pour accéder à des services de base, il mise sur une apparence télévisée pour renforcer son image. Une démarche qui pourrait s’avérer contre-productive si elle n’est perçue que comme une simple manœuvre politique dénuée de solutions concrètes.
La déconnexion entre le gouvernement et le peuple
Cette apparition symbolise bien plus qu’un simple passage à la télévision. Elle révèle la fracture croissante entre les élites dirigeantes et le peuple malgache. Le fait que Radomelina utilise une plateforme inaccessibile pour la majorité illustre le fossé qui s’est creusé entre ceux qui gouvernent et ceux qui subissent les conséquences des décisions politiques. Les défis du quotidien, tels que le délestage, sont souvent négligés dans les discours officiels, mais ils pèsent lourdement sur la population.
En tentant d’apparaître sous un nouveau jour à la télévision nationale, Radomelina oublie que son audience est limitée par les réalités du pays qu’il dirige. L’ironie de la situation est amère : comment espérer regagner la confiance de la population lorsque cette dernière est, littéralement, laissée dans le noir ? Une chose est certaine, les projecteurs seront braqués sur Radomelina, mais la grande majorité des Malgaches, eux, seront toujours plongés dans l’obscurité des délestages.
