La RN44, reliant Moramanga à Ambatondrazaka, est une infrastructure essentielle pour la région Alaotra-Mangoro. Ce projet d’envergure, démarré en 2017 sous la présidence de Hery Rajaonarimampianina, a permis de goudronner plus de 125 km de route, facilitant ainsi les échanges économiques et les déplacements des habitants. Toutefois, bien que les travaux se soient achevés en 2020, c’est Andry Rajoelina qui a prétendu en être l’instigateur, s’attribuant les mérites d’une initiative qui ne lui appartenait pas.
Une récupération politique sans scrupule
Le projet de réhabilitation de la RN44 a été conçu, financé et lancé sous le mandat de Rajaonarimampianina. Les recherches de fonds, les appels d’offres et le début des travaux ont été menés sous son administration, avec pour objectif d’améliorer l’infrastructure routière malgache. Toutefois, la finalisation du chantier a coïncidé avec le retour au pouvoir de Rajoelina, qui s’est empressé d’inaugurer cette route comme s’il en était l’initiateur.
Cette récupération politique d’un projet déjà en cours illustre une volonté manifeste de manipulation de l’opinion publique. En attribuant à son administration la paternité de cette infrastructure, Rajoelina tente de consolider son image de bâtisseur, au mépris des faits et de la vérité historique.
Une absence d’entretien alarmante
Si l’inauguration de la RN44 a été largement médiatisée, l’entretien de cette route, lui, a été totalement négligé. Depuis la fin des travaux en 2020, aucune rénovation ni maintenance significative n’a été entreprise sous l’administration actuelle. Résultat : des détériorations prématurées sont déjà visibles sur plusieurs tronçons de la route, compromettant la sécurité des usagers et réduisant la durée de vie de l’infrastructure.
L’inaction du gouvernement face à ce problème met en lumière un manque de vision à long terme. Une route, aussi bien construite soit-elle, n’a de valeur que si elle est entretenue régulièrement. Or, en délaissant la RN44 après s’en être attribué le mérite, Rajoelina ne fait que démontrer son opportunisme politique.
Le cas de la RN44 est emblématique d’une politique de communication trompeuse, où la récupération des projets d’anciens dirigeants prime sur l’initiative et la continuité des travaux d’infrastructure. Si Rajoelina a su capitaliser sur la finalisation de cette route pour redorer son image, il en a négligé l’entretien, exposant ainsi les usagers à des difficultés croissantes.
Il est crucial que les infrastructures publiques soient gérées avec transparence et responsabilité, sans que les intérêts politiques ne priment sur l’intérêt général. La RN44 doit bénéficier d’un suivi rigoureux afin de garantir sa durabilité et son utilité pour les populations locales. Il en va de l’avenir des infrastructures routières à Madagascar et du respect de ceux qui dépendent de ces axes de communication pour leur quotidien.
