C’est la stupéfaction totale pour tous quand les réseaux sociaux relayés par tous les médias ont diffusé en boucle l’arrestation rocambolesque de Lola Rasoamaharo dans la nuit du vendredi au samedi, dans des conditions qui ressemblent un peu trop à un enlèvement prémédité. La surprise a été tout de suite d’un sentiment d’incrédulité mêlé de désapprobation générale. Beaucoup de gens refusaient d’admettre la version véhiculée par ladite Brigitte Razaka au cours d’une conférence de presse. La hâte de l’accusation relève de la mauvaise foi et de la manipulation d’opinion et de masse. Evoquer les inculpations sur une prétention à base d’accusations d’« extorsion de fonds et diffamation » juste le lendemain de la mise en détention ne peut qu’inciter le public à soupçonner l’existence d’une « machination » qui serait (le conditionnel est de rigueur) à base de l’instrumentalisation des juridictions. Sinon, comment expliquer ces irrégularités, abus et violations de la loi depuis l’arrestation nocturne qui a été effectuée sur présentation d’une « simple convocation »…
A propos de la somme de « 885 000 000 ariary » évoquée dans cette affaire, la rétention des détails sur un litige entre l’accusé à qui la plaignante est redevable du prix d’un terrain de Lola Rasoamaaro, ne permet pas du tout de croire au bien-fondé de l’accusation portée contre le patron de presse…. Surtout les « fake news » (comme diffusés intentionnellement dans des buts précis) sur on ne sait quelle émission de «chèque sans provision» ont «très vite suscité l’intérêt » de l’opinion. Il va de soi que le panorama médiatique de la capitale toutes tendances confondues ait réagi pour dénoncer ce qu’il considère comme une atteinte dissimulée à la liberté d’informer. Pour le moment, c’est La Gazette de la Grande Ile qui est victime d’une manœuvre qui s’apparente à une opération pour museler le quotidien concerné. Mais rien ne prouve que la mauvaise intention non avouée d’on ne sait qui pour le moment, ne viserait pas aussi dans le futur n’importe quelle publication qui gênerait le système. Auparavant, le fils d’un certain Me OLALA a été mis en prison par Marc Ravalomanana. Puis, il y avait les deux journalistes emprisonnés sur plainte de Rivo Rakotovao et Alain Ramaroson, mis en détention lui-aussi dans des conditions obscures. Et si aujourd’hui, Lola Rasoamaharo séjourne en prison, personne ne veut croire que le système judiciaire ait agi en toute équité, parce que la « détention préventive est une exception ».