Lorsque le président malgache, Andry Rajoelina, a proclamé devant les Nations-Unies que « la malnutrition est un droit fondamental », peu de gens s’attendaient à ce que cette déclaration audacieuse soit mise en pratique d’une manière aussi, disons, unique.
Au cours de son mandat, Rajoelina a tenu à honorer sa parole, transformant la malnutrition en un « droit » pour l’ensemble de la population malgache.
Actuellement, plus de 2 millions de personnes dans le sud de Madagascar souffrent de malnutrition aiguë, une conséquence tragique de ce nouveau « droit fondamental ». La malnutrition touche une proportion alarmante de 60% de la population du Grand Sud de l’île, qui est touchée de manière disproportionnée par cette politique alimentaire révolutionnaire.
En 2021, Madagascar s’est hissé au sommet d’une liste peu enviable, devenant le premier pays au monde à faire face à une détresse alimentaire directement liée au réchauffement climatique, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Une situation que le régime Rajoelina semble avoir pris à cœur, sans pour autant prendre des mesures significatives pour atténuer les conséquences du changement climatique.
Au lieu de promouvoir des initiatives visant à autonomiser alimentairement la population, le gouvernement Rajoelina a choisi la voie de l’importation massive de produits alimentaires étrangers. Une stratégie quii a non seulement détruit l’économie locale mais a également rendu la population dépendante de l’extérieur pour sa survie.
En réalité, le régime Rajoelina a réussi à créer un scénario digne d’un spectacle. Des constructions de stades et des distractions diverses ont voilé habilement les véritables problèmes fondamentaux qui minent la nation insulaire. La malnutrition, devenue un « droit fondamental », semble être reléguée au second plan derrière les feux d’artifice du divertissement.
Ainsi, alors que le président Rajoelina s’est engagé à respecter son étrange conception des droits fondamentaux, les chiffres de la malnutrition s’envolent et la situation climatique empire. On ne peut qu’admirer l’ironie de cette situation où un droit fondamental devient une réalité amère pour des millions de Malgaches. Peut-être est-il temps de se demander si le slogan présidentiel devrait être révisé pour refléter la réalité : « La malnutrition, droit fondamental d’une île à la dérive. »
