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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Quel capital humain pour le 1er pilier du nouveau « programme » de Cédric Vazaha ?

La gazette de la grande île
22/12/20239 minute read

« Je ne serai pas plus nul que lui », disait Cédric Vazaha, en parlant de Ra8. Et pourtant… !
Certes, être diplômé n’est pas une condition nécessaire pour être un bon président de la République. Il y a tout de même un minimum de bons sens à avoir, dont savoir compter ses sous. Comment suivre un président incapable de faire, sans une machine à calculer, une addition aussi simple que 13 + 6 ou l’opération 100 X 10 et se tromper de 1 000 à 10 000 ?
On lui avait pardonné ses erreurs de jeunesse dans le choix de ses ministres et collaborateurs pendant la Transition. Mais les résultats de son 1er mandat électif ont montré qu’il ne s’est pas bonifié et ont étalé au grand jour sa totale incompétence.
De nouveaux métiers se sont créés durant ce mandat, et il a promis d’en créer de nouveaux en formant des jeunes filles à la couture et de jeunes hommes à la soudure !

Un nouveau métier créé par Cédric Vazaha

Quant au choix de ses ministres, on a vu défiler des ministres incompétents comme le ministre cyclope à roulettes, ou le ministre Lala sy Noro qui prétend avoir fréquenté l’ENA. Le président JFK n’a-t-il pas dit « L’art de la réussite consiste à savoir s’entourer des meilleurs« , et c’est malheureusement un des points faibles de Cédric Vazaha.

Quant au choix de ses collaborateurs directs et la gouvernance à la Cédric Vazaha, Madagascar Airlines est un exemple plus que parlant.
En décembre 2022, Cédric Vazaha présidait au palais d’Iavoloha la signature du contrat de location par Madagascar Airlines d’un avion Embraer E190-E2 auprès de las société Azorra. On parlait même de 2 autres Embraer du même type qui allaient suivre.
Parallèlement, le nouveau DG de Madagascar Airlines Thierry de Bailleul était présenté à l’assistance. Cédric Vazaha disait alors « Il nous faut un manager de crise qui sache gérer la crise pour redresser notre entreprise » (Il reconnaissait donc que Madagascar était déjà en crise quelques mois seulement après sa naissance). Cédric Vazaha rajoutait  » Je n’ai pas hésité. Il a beaucoup d’expérience ». Effectivement, le dernier poste occupé par Thierry de Bailleul avant de rejoindre Madagascar Airlines était responsable commercial des Vins Bertrand. Si c’était réellement un cadre de grande valeur, cela se saurait. Venir terminer sa carrière dans une société de transport aérien qui ne possède aucun avion, avec une flotte de 3 ATR 72 en location et opérationnels, n’a rien de glorieux. Mais tel est le DG présenté par Rinah et adoubé par Cédric Vazaha.
Avoir mis une année avant de s’apercevoir que Madagascar Airlines perdait mensuellement 2,8 millions de dollars à cause des vols long courrier ! Quel manager de crise effectivement !
Rinah ne semble pas du tout d’accord avec les chiffres et le plan de ce DG, qui a pourtant obtenu le feu vert du conseil des ministres. Et elle le dit haut et fort lors d’un récent interview que le lecteur peut suivre sur le lien ci-après : https://fb.watch/p4tqC1aJb6/ .
« Non, Madagascar Airlines ne perd pas mensuellement 2,8 millions de dollars. Non, il ne faut pas arrêter les lignes internationales ». Et ainsi de suite…

Rinah Rakotomanga PCA de MGH administrateur et actionnaire à 79% de Madagascar Airlines

Quant au DG Thierry de Bailleul, il a donné son point de vue lors d’un interview à l’écho touristique, et se gargarise d’avoir obtenu 25 millions de dollars de financement de la Banque Mondiale..
Cependant, ce marchand de vin Thierry de Bailleul va dilapider très vite ces 25 millions de dollars, avec « son plan de continuité » qui fait sourire les vrais professionnels, dont des retraités du regretté Air Madagascar : https://www.lechotouristique.com/article/pourquoi-madagascar-airlines-va-stopper-le-long-courrier .

Quelle est la situation lors de votre arrivée à la tête de Madagascar Airlines ?

Thierry de Bailleul : Quand j’arrive, la nouvelle compagnie est déjà en difficulté. Elle présente 15 millions de dollars de dette et 25 millions de pertes opérationnelles. La raison est assez facile à identifier : la compagnie est en contrat Wet lease pour ses avions qui volent vers l’Europe. Le Wet lease est un contrat de location d’avion en plus duquel le loueur fournit un équipage complet, l’entretien et l’assurance de l’avion, de l’équipage, de la maintenance. C’est le contrat le plus cher en termes de location. Plus de 90% de nos pertes en provenaient. Par ailleurs, les vols domestiques étaient opérés en ATR. Mais à cause des problèmes financiers, le programme de maintenance ne pouvait plus être respecté donc très rapidement il n’y a plus eu que 2 ou 3 ATR à voler. C’était un cercle vicieux.

Quelles ont été vos premières décisions ?

Thierry de Bailleul : Il faut d’abord savoir que Madagascar est, en tant qu’île, fortement dépendante de ses liaisons aériennes. A l’international mais aussi en domestique ! Les distances entre chaque ville sont très grandes. Quand je suis arrivé, j’ai demandé un changement de gouvernance avec un nouveau plan de continuité d’activité, que j’ai obtenu. Le plan a désormais été approuvé par le ministre des Transports malgache.

Que prévoit ce plan ?

Thierry de Bailleul : Le plan est structuré en trois parties. La première, c’est l’arrêt du long-courrier. La seconde, c’est la restructuration de la flotte avec une remise en état des ATR pour le domestique. Et la troisième, l’acquisition de jets régionaux Embraer E1 pour pouvoir se recentrer sur le domestique et le régional. Après cela, si toutes ces phases se sont bien passées, on pourra envisager l’acquisition d’Airbus A330-200 pour relancer le long-courrier. Mais il faudra que le réseau domestique soit revenu à l’équilibre.
Comment va se passer le retour au tout domestique dans un premier temps ?
Thierry de Bailleul : Pour la flotte, on garde trois de nos ATR que l’on remet en état de marche et on commande 3 Embraer. Nous avons établi un nouveau réseau domestique depuis novembre. Il prévoit 70 à 90 rotations par semaine. Ce que nous visons c’est une stabilité, une ponctualité et une régularité. Pour reconquérir la confiance du marché et des clients. Il restera peut-être encore un peu de retard mais ce sera résiduel et dû à une maintenance par encore à jour.
Quel agenda avez-vous imaginé pour la compagnie ?
Thierry de Bailleul : J’espère pouvoir relancer le régional dès 2024 avec les Embraer vers La Réunion, les Comores, Maurice. Puis avancer par cercle concentrique, augmenter les cadences. 2025 devrait être l’année de la relance du long-courrier, si on une rentabilité sur le réseau intérieur. Alors, nous prendrons notre temps avant afin de réussir notre commercialisation des avions long-courriers, notamment auprès des TO.
Comment avez-vous financé le redémarrage de la compagnie ?
Thierry de Bailleul : Nous avons obtenu 25 millions de dollars de la part de la banque mondiale afin de remettre à niveau les ATR, commander les Embraer régionaux et la transformation digitale qui sera très importante pour bien commercialiser le domestique. La banque mondiale a vu l’évolution positive de notre compagnie, elle est même prête à remettre une vingtaine de millions sur la table. Mais au total, il nous faudra encore 50 autre millions à long terme.
Etes-vous prêt à faire appel à des investisseurs privés pour aller les chercher ?
Thierry de Bailleul : Madagascar Airlines a de très belles choses à offrir. Nous sommes en position de monopole sur le marché domestique. En général, les touristes ne restent pas à Antanarivo, ils prennent un vol pour se déplacer sur l’île.  Et nous avons en interne une société de catering et de handling rentables (MGH, Sofitrans). Nous discutons avec tout le monde, notamment les compagnies qui viennent déjà dans la région comme Air France Corsair ou Air Austral, pour voir ce qui est possible. Mais aussi les compagnies du Golfe. Nous allons avoir des investisseurs privés, l’Etat malgache n’est pas fermé à l’idée. Donc je commencerai un road show à partir de janvier 2024″.

Effectivement, les filiales MGH et Sofitrans sont rentables. Malheureusement, leurs bénéfices ne servent qu’à renflouer les pertes opérationnelles de Madagascar Airlines. Demandez combien Rinah la Présidente du conseil d’administration de MGH se fait payer mensuellement (une des raisons qui a amené l’ancienne DG à démissionner), et à combien se montent les créances de Sofitrans chez Air Madagascar et Madagascar Airlines, obligée de vivoter.
D’autant plus que jusqu’ici, Cédric Vazaha n’a pu tenir sa promesse (une de plus !) aux employés de Sofitrans, de faire ouvrir dans la zone sous-douane des aéroports d’Ivato et de Nosy Be les duty free shops Sofitrans. Ces deux aéroports restent ainsi un des rares aéroports internationaux au monde sans duty free shop !

La bonne gouvernance Cédric Vazaha : comment comprendre que l’administrateur qui représente l’actionnaire à 79% de Madagascar Airlines n’ait pas le dernier mot quant aux décisions stratégiques concernant cette compagnie ?

En tout cas, il est dommage que Cédric Vazaha se soit cru obliger de « tuer » Madagasikara Airways, tout simplement parce cette compagnie appartenait aux frères RAOBELINA ! Andry Raobelina était conseiller du président Rajaonarimampianina, et ceci explique cela !
Il était également un des C11 !

Feu Madagasikara Airways et son personnel

Vivement que d’autres compagnies privées viennent s’implanter pour assurer des vols domestiques, indispensables pour le développement du tourisme ! L’économie ne peut pas compter sur Madagascar Airlines devenue une sous compagnie Tsaradia !

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