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Le Journal de l'île Rouge
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Malaise chez nos Forces armées ? Nomination en catimini de généraux

La gazette de la grande île
26/02/20245 minute read

Peu de gens avaient relevé le changement de dénomination du ministère de la défense en ministère des forces armées. Le nouveau ministre l’expliquait alors par une « logique d’inter-opérationnalisation et interarmisation ». Un jargon volontairement rendu incompréhensible, comme pour cacher la clanisation qui couve actuellement au sein de l’armée malagasy !
Notre dernier article « Militaires, ne soyez pas des lâches ! Osez enfin prendre vos responsabilités » ! se demandait déjà pourquoi les postes de CEMA (Chef d’état-major des armées) et de COMGN (Commandant de la gendarmerie nationale) restaient encore vacants depuis plus d’un mois. Comme s’il s’agissait d’un poste civil sans importance comme le DG de la Jirama.
On se demandait d’ailleurs si Cédric Vazaha n’allait pas encore lancer un appel à candidatures et à un cabinet d’experts, comme il nous avait habitués.
Il est vrai que les Etats Unis et le Royaume Uni peinent actuellement à recruter des militaires. Au point qu’au Royaume Uni, on a pu lire sur le réseau social Linkedin « La Royal Navy cherche une recrue pour l’un des postes clés de la dissuasion nucléaire. Profil visé : ancien militaire, de préférence membre de la réserve. Le candidat aura pour mission de commander des sous-marins nucléaires britanniques, pour un salaire de plus de 200 000€ annuels. Il sera chargé des opérations furtives hautement classifiées ».

Nomination sans conseil des ministres :

Par les décrets n°2024-360, 2024-361 et 2024-362 pris en conseil des ministres, tous datés du 23 février 2024, des officiers généraux ont été élevés aux grades supérieurs.
Le lecteur peut télécharger ces 3 décrets sur le lien https://we.tl/t-HgIa1dL9gC .
On apprend à tout âge, et si l’accession aux grades de général de brigade ou de division se fait par nomination, pour le général de corps d’armée, on dit « Le général de division reçoit rang et appellation de général de corps d’armée ».
C’est ainsi que le ministre des forces armées Sahivelo Lala Monja Délphin (é dans le décret) est maintenant général de corps d’armée, tout comme le ministre délégué en charge de la gendarmerie (et non plus le fameux SEG) Rakotondrazaka Andriantsarafara Andriamitovy.
Sans doute en récompense et reconnaissance des répressions sans concession de l’opposition et des services rendus à Cédric Vazaha pendant les présidentielles.
Tel est également le cas du général de brigade promu en général de division Dera Zafindravalomananarivelo Didier, commandant de la ZDS Ikopa Analamanga.
A titre de rappel, le général de division Andrianavoany Ratsisetrainarivo Razafy, ex-commandant de cette ZDS, avait refusé un ordre du CEMA d’envoyer un contingent supplémentaire place du 13 mai pour les weekends des 4 et 5 novembre, ou le collectif des 10 candidats avait prévu une manifestation.
Un refus d’obtempérer à l’ordre d’un supérieur, qui aurait dû relever des procédures militaires. A la place, il avait été auditionné par un colonel de gendarmerie (oui, un colonel et de la gendarmerie) à la Gestapo de Cédric Vazaha de Fiadanana. Ce général de division avait été mis à pied le 3 novembre 2023, limogé en conseil des ministres du 8 novembre 2023 par le général Baomba Korotamby. Il était alors placé en résidence surveillée, et la Gazette ne sait pas ce qu’il est devenu.
Toujours à titre de rappel, le général de gendarmerie Ottman Itibar qui était second adjoint du COMGN, avait été également auditionné à la Gestapo et placé en résidence surveillée. Quel est son sort et est-il toujours second adjoint du COMGN ?
Très probablement, ces officiers ainsi que les colonels Randrianirina Mickaël et Rampanarivo, condamnés à un an de prison avec sursis et peut-être rayés des cadres de l’armée, ont leurs partisans et défenseurs. Accentuant la clanisation des armées, avec des risques non négligeables de coup d’état militaire comme chez nos voisins africains !

Pour en revenir aux 3 décrets précités datés du 23 février 2024, aucune trace dans les Comptes rendus des conseils des ministres antérieurs à cette date. Impossible de les trouver non plus sur le site officiel  https://cnlegis.gov.mg/. Alors, quelle valeur légale accorder à ces décrets ?
Afin d’illustrer le mode de travail de l’équipe présidentielle, lorsque vous souhaitez lire la version française du compte rendu du conseil des ministres du 7 février 2024, vous tombez sur la page https://www.presidence.gov.mg/images/2024/cm/07022024/Conseil_des_Ministres_20122023.pdf , qui est plutôt le compte rendu du conseil des ministres du 20 décembre 2023 !
Quel professionnalisme !

Quels nouveaux CEMA et COMGN ?

Serait-ce l’un des généraux de division nouvellement nommés ?

Pour l’armée :

– Ramanantsoa Gabriel
– Rajaonarison Volamanana Mamiarivelo
– Zafisambo Ruphin Fortunat Dimbisoa
– Dera Zafindravolamananarivelo Didier
– Rasolomampionona Marcel Soldat
– Rakotoson Jocelyn
– Ramanantsoa Harifidy Roland

Pour la gendarmerie :

– Dabaka Jean Michel
– Boto Lucien Maurice
– Nixor Tsitambala
– Randrianarisoa Fidèle

A moins que ce ne soit un des vieux routiers ayant participé activement à l’accession de Cédric Vazaha au pouvoir en 2009 comme le général Lyllison ? Peu probable cependant selon certains connaisseurs

Suite au prochain conseil des ministres du 31 janvier 2024 !

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