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Le Journal de l'île Rouge
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Projet de loi d’amnistie générale : un apaisement politique certain !

La gazette de la grande île
27/02/202412 minute read

Cette excellente nouvelle qui va apaiser les tensions politiques et permettre d’aller plus sereinement aux élections et s’occuper des vrais problèmes de la population, concerne les Sénégalais.
Le président Macky Sall a instruit son ministre de la Justice de « préparer un projet de loi d’amnistie générale sur tous les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024, dans un esprit de réconciliation nationale. Cela permettra de pacifier l’espace politique, de raffermir davantage notre cohésion nationale. Ma volonté et mon vœu le plus cher sont de faire tenir l’élection présidentielle dans les meilleurs délais et ceci avant l’hivernage (saison des pluies qui s’étend de juillet à septembre) prochain, et dans la paix. En convoquant ce dialogue, je n’ai qu’un seul souci : trouver un consensus sur la date de la prochaine élection présidentielle afin que le scrutin se déroule dans les meilleures conditions ».
Ces mesures d’amnistie devraient concerner notamment un ancien opposant Karim WADE, fils d’Abdoulaye WADE (rappelez-vous Dakar II) ainsi qu’ Ousmane SONKO, un farouche opposant bien placé pour gagner les élections présidentielles.
Quel Président (avec un grand P svp). Oui, un très grand Président qui a accepté, sans barguigner, de quitter le pouvoir le 2 avril prochain. Même s’il devait y avoir un président par intérim avant l’investiture du prochain président.
Il veut laisser un Sénégal apaisé et stable, et pense plus aux intérêts de ses compatriotes sénégalais qu’aux siens propres.
Où en sommes-nous à Madagascar ?
Le discours de la PAN Christine Razanamahasoa, pendant l’ouverture de la 2ème session ordinaire de l’Assemblée Nationale, le 17 octobre 2023, résume parfaitement l’état du pays. Nous reproduirons ce discours à la fin de cet article.
Depuis ce jour, la PAN n’a cessé d’essayer d’amener les différentes parties à dialoguer autour d’une table. La plateforme PAN-FFKM était née.
Mais seul contre tous, Cédric Vazaha s’y était opposé, craignant avec raison de ne pouvoir se présenter du fait de l’acquisition de la nationalité française, et de la perte de la nationalité malagasy qui s’ensuivit.

Et les tensions politiques persistent jusqu’à maintenant, exacerbées par l’insécurité grandissante et la pauvreté ambiante.
Un rapport de la Banque Mondiale sur la pauvreté et équité pour la période 2012-2022, souligne que ces 10 années ont été sans progrès socioéconomique à Madagascar.
On peut télécharger la version anglaise de ce rapport sur ici .
Un résumé en français peut être téléchargé sur ici .
Madagascar aux Malagasy
Lors de la crise de 2009, la Communauté internationale avait imposé sa solution avec le fameux « Ni, ni ». Et l’opposition pensait qu’il en sera encore ainsi cette fois-ci, d’où les diverses réunions du C11 avec certaines ambassades et les communiqué de ces dernières.
La situation géopolitique a changé, et maintenant « Chacun pour soi » : regardez les aides fournies à l’Ukraine en seulement deux ans, comparées à celles destinées à l’Afrique ces 20 dernières années. De surcroît, Madagascar étant une île, la crise ne risquait pas de traverser ses frontières. La Fameuse communauté internationale ne pensait qu’à « Mampandry adrisa » (siffler afin d’endormir la sauterelle), ainsi qu’à leurs propres intérêts.
Tant que nous, Malagasy, n’avons pas compris qu’on ne peut compter que sur nous Malagasy pour nous en sortir, on fera du surplace au mieux !
Les Vazaha (Européens, Karanas, Chinois) ne feront que profiter de nos divisions pour s’accaparer de nos richesses.
Fihavanana et Marimaritra hiraisana
Si on peut à la rigueur traduire la deuxième expression par consensus, il n’y a pas de mot dans aucune langue qui puisse traduire Fihavanana. Le pape l’avait reconnu et avait lui-même utilisé fihavanana dans son discours lors de sa visite à Madagascar.
Ce mot figure dans les préambules des Constitutions Malagasy successives. Dans la Constitution actuelle, nous voulons conserver nos valeurs et principes fondamentaux traditionnels basés sur le « fanahy malagasy » qui comprend « ny fitiavana, ny fihavanana, ny fifanajàna, ny fintandroana ny aina » (en malagasy même dans la version française).
Pour Cédric Vazaha, « Ny fitiavana no lehibe indrindra ». Alors, s’il aime vraiment ses compatriotes, il doit commencer par ramener l’apaisement politique, sans lequel il n’y aura pas de développement possible.
Quant à l’opposition, même si le 29 mars approche, elle devrait accepter de mettre en sourdine sa réclamation « Tsy mila Vazaha » et ne pas remettre en question le mandat actuel de Cédric Vazaha. En contrepartie, on amendera la Constitution comme l’ont fait les Sénégalais « Un candidat aux fonctions de président de la République doit avoir exclusivement la nationalité malagasy », un article applicable pour les prochains mandats
Cédric pourra faire ensuite préparer un projet de loi d’amnistie générale pour tous les prisonniers politiques, y compris ceux qui ont dû s’exiler. Suivra ensuite un dialogue national, avant d’aller aux prochaines élections.
De nombreux Malagasy compétents sont plus capables que les Vazaha qui gravitent autour du président Rajoelina (nous-mêmes nous engageons à donner l’exemple et ne plus l’interpeler par Cédric Vazaha).
Un vendeur de vin pour redresser Airmad ? Soyons sérieux ! Un Gérard Perceau qui a fait perdre des milliards de dollars à Madagascar ? Plus jamais ça ! Nous connaissons des Malagasy compétents pour redresser la Jirama.
Une politique routière digne de ce nom ? Nous connaissons des ingénieurs qui mettront en place les programmes d’entretien des routes dignes de ce nom, sans lesquels refaire des routes ce serait à fonds perdus.
Et bien d’autres domaines comme l’adduction d’eau potable, ou l’éducation nationale qui ne se contentera pas de construire des établissements scolaires ou universitaires.
M. Le Président, vous détenez les clés
Imaginez Madagascar, où les Malagasy vont enfin de nouveau se donner la main et tirer dans le même sens !
M. Le Président Rajoelina, vous avez l’occasion de marquer l’Histoire, ne la manquez pas. N’écoutez pas certains de vos entourages qui ne pensent qu’à leurs intérêts personnels.
Amnistiez tous les prisonniers politiques. Appelez à un dialogue national. Faites appel à tous les fils de ce pays de ne plus se regarder en chiens de faïence et de se donner la main.
Le développement de Madagascar dans la paix est à portée de main, et vous en avez le pouvoir.
AZA MIAMBOHO ADIDY IANAO, PREZIDA !

« Discours de Madame Christine RAZANAMAHASOA, Présidente de l’Assemblée Nationale pendant l’ouverture de la 2ème session ordinaire de l’Assemblée Nationale
D’habitude, je cherche les mots pour formuler mon discours. Depuis toujours, intervenir publiquement n’est jamais une chose facile encore moins aisée. Avoir la carrure et les poignes de mes prédécesseurs des années 70 et 80 n’est pas à la portée d’un premier venu.
Un des nôtres, l’illustre politicien et grand orateur : Lucien Xavier Michel ANDRIANARAHINJAKA, un homme droit, honnête et réputé ne mâchait pas ses mots quand il s’agissait de l’intérêt général. Sincèrement, j’étais tentée d’agir comme ce grand monsieur.
Dommage que ma lucidité me ramenait vite sur terre, j’allais oublier que dans ce pays, dire vrai et clamer la vérité dérangent, défendre l’intérêt général pourrait être source d’ennuis.
Je me sentais frustrée, connaissant mon caractère, je me suis vite ressaisie et au même moment le courage et l’amour de mes concitoyennes et concitoyens que je ressens au plus profond de mon cœur m’ont poussée à me tenir droite et ferme dans mes propos.
Aujourd’hui, ce n’est pas les mots qui manquent pour définir nos problèmes socio-politiques, je ne vais même pas aborder nos déficiences catastrophiques économiques, et à contre cœur, ici dans cet hémicycle, je ne déplorerai qu’avec des métaphores le mode de gouvernance qu’on implante depuis quelques années dans notre République.
Je ne vais pas non plus chercher à accuser et à récuser l’unilatéralité de la prise des mauvaises et démesurées décisions adoptées à l’encontre de la démocratie, des schémas et des politiques initiés à l’opposé des droits fondamentaux et des droits humains ceci sans minimiser l’utilisation abusive de la répression morale et politique pour lesquels se révoltent nos concitoyens.
La démocratie se dégrade fortement.
La situation actuelle se définit par quelques phrases :
• NOTRE PAYS VA MAL
• NOTRE PEUPLE SOUFFRE de nos insuffisances et de nos incompétences.
• NOTRE CIVILISATION EST EN FAILLITE (Dégradation du Fihavanana)
C’est une évidence que je fais partie à part entière de mes observations et je n’en disconviens point.
Il est aussi évident que personne n’a le monopole du juste et du vrai.
Et j’étais tentée d’aborder l’approche par la voix du peuple qui seul détient la solution. Mais, le contexte sur le non-respect des valeurs et des normes m’ont vite dissuadée.
En effet, les valeurs par le respect, nous saisissent, et les normes nous restreignent. La vertu humaine par excellence exige d’avoir la capacité de discernement du bien et du mal pour s’imposer à se doter des aptitudes morales de se fixer des limites conventionnelles.
Ces quatre axes ainsi observés et analysés : je ne vous mentirai pas si je constate que nous avons et continuons de perdre nos valeurs morales, les limites morales, normatives et conventionnelles sont systématiquement violées.
Dire que dans les conditions actuelles, seule la consultation du peuple par la voie des urnes est l’unique solution, alors que les normes morales et les normes universelles sont loin d’être remplies, ouvre la voie vers une spirale de crises.
L’unilatéralisme et l’ultracentrisme monopolaire ou monopolistique s’adjuge la raison au gré du pluralisme.
Notre peuple se sent désabusé.
Quand nos compatriotes ont besoin de lumières, ils reçoivent l’obscurité et on leur impose l’obscurantisme dans la gestion de l’État.
Quand, ensemble, nos peuples souhaitent s’exprimer, on ne leur accorde ni l’espace, ni la parole.
Et, quand les élus projettent de rencontrer leurs électeurs, cela, dans certains endroits de notre pays, s’apparente à une révolte et à un affront contre une influente minorité.
Notre pays va mal, disais-je, ci-haut. On est dans l’impasse.
Un bloc de candidats présidentiels face à un président sortant.
Je remercie les différentes forces vives de la nation, les structures religieuses et la communauté internationale qui jusque-là ne cessent pas de chercher les issues et les résolutions pouvant nous sortir de ce blocage inhérent sommes toutes à des fins personnelles au détriment des intérêts communs.
Je remercie du fond du cœur les pays partenaires et amis de Madagascar et des malgaches d’avoir initié des échanges permanents ceci depuis le début de cette crise. Votre présence dans cet hémicycle nous touche de près et nous honore.
Je profite de cette occasion ô ! Combien formelle en formulant une sollicitation « j’exhorte la communauté internationale, face à l’urgence à agir. Je sais et je suis convaincue que vos constats respectifs rejoignent les nôtres, sur certains domaines et secteurs vous êtes dissuasifs, le temps n’est plus à la diplomatie. Les germes des provocations pour une guerre fratricide sont visibles et ne cessent pas de s’amplifier, votre responsabilité respective est aussi engagée plus que la nôtre ».
Je rappelle qu’étant présidente de cette assemblée, et élue à l’unanimité par toutes les sensibilités politiques, ma conduite avait été, est et sera dictée par cette pluralité de visions politiques.
AUSSI, au détriment de toutes affiliations politiques, pour éviter d’être juge et partie, officiellement, à partir de ce jour, sans renier mon statut de présidente des élus de cette noble assemblée, j’ai l’ honneur de vous informer que je me mets à la disposition de la République et je me priverai d’instaurer la division.
Par conséquent, dans les prochains jours :
• Les consultations de toutes les forces seront nécessaires.
• Les consultations et les échanges de vues avec les pays amis de Madagascar se feront.
et
• L’entente et la collaboration constructive avec les forces de l’ordre seront établies.
Rappelons que cinq points de blocages sont maintes fois revendiqués :
1. le non-respect de la loi et de la constitution
2. la partialité de la HCC
3. la mise en place d’une nouvelle CENI
4. le changement du premier ministre et du gouvernement
5. l’élection du 16 novembre : il y a ceux qui revendiquent l’ajournement, il y a ceux qui exigent le maintien du scrutin pour la date du 09 novembre.
Bref, j’irai là où l’issue de sortie de crise sera trouvée durablement ceci pour l’intérêt suprême de la nation.
Vive Madagascar et les malgaches.
Je vous remercie ».

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