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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Les caisses sont vides, le Trésor n’a plus d’argent : plus de sous pour acheter le carburant de la Jirama !

La gazette de la grande île
19/03/20245 minute read

« Des coupures alternées à telle localité à partir de ce jour pour cause d’insuffisances de carburants« , tel est le contenu des communiqués habituels de la Jirama pour justifier les délestages. L’arrivage de la cargaison aurait été retardé à cause de la mauvaise route, d’une panne, etc…
La population n’est plus dupe et n’accorde plus aucun crédit à ces prétextes. C’est ainsi que la semaine dernière, nous avons vu à Majunga une dame manifester toute seule son ras-le-bol.

Depuis deux jours, les réseaux sociaux parlent beaucoup du black-out à Tamatave.
Certains ironisent sur Miami, d’autres sur l’absence de DG à la Jirama. Pas à cause d’un siège éjectable, mais plutôt une chaise électrique d’exécution selon une caricature du journal en ligne actutana. On attend toujours l’arrivée de ce fameux Manager de redressement ! Si c’est comme ce vendeur de vins Thierry de Bailleul de Madagascar Airlines, pas grand-chose à en attendre !
 

Tamatave se rappelle encore le lynchage du DG de la Jirama de l’époque Vonjy Andriamanga, centralien et ex-ministre de l’énergie de Rajoelina, lors de l’inauguration d’une centrale hybride à Betainomby. Vonjy avait quitté un poste confortable au sein d’une grande entreprise française, pensant pouvoir apporter sa contribution à la mise en œuvre de l’IEM.
C’était en janvier 2021, et Rajoelina avait dit « Il est inacceptable que le service soit nul alors que la facture augmente de 100%. Un de mes collaborateurs payaient habituellement 200 000 ariary par mois, et tout d’un coup c’est monté à 600 000 ariary. La Jirama doit revenir sur sa décision d’appliquer ce nouveau système de tarification Optima« . Tout ce ramdam pour rien ! Ce tarif Optima avait été concocté avec la Banque Mondiale, en application des engagements de l’Etat dans les accords de financement. Et ce tarif a finalement été appliqué et maintenu jusqu’à présent.
Il y a du carburant à Tamatave dans les citernes des pétroliers, mais pas dans ceux de la Jirama qui n’a pas de sous pour en acheter. Malheureusement, plus de réquisition possible comme l’Etat faisait auparavant, pour rester conforme aux engagements pris avec les bailleurs de fonds.
Et la trésorerie ne pourra s’améliorer que lorsqu’on arrivera au décaissement de la dernière tranche de la FEC, ainsi que de la 2ème tranche de l‘appui budgétaire de la Banque Mondiale.
Encore faut-il que le gouvernement satisfasse aux conditionnalités imposées ? Comme par exemple, la mise en place de compteurs prépayés dans tous les services administratifs. Oui, l’Etat est un très mauvais payeur et la Jirama n’ose pas lui couper le courant !
La seule solution pérenne acceptable est de baisser le prix de revient de production de la Jirama qui avoisine les 30 cents/KWH. Le prix moyen de vente de la Jirama imposé par l’Etat est de 15 cents/KWH, et l’Etat doit combler la différence, grevant ainsi son budget de fonctionnement. Les coûts de cession de l’énergie produite par Sahofika et Volobe étaient d’environ 7 cents/KWH. Si seulement, Rajoelina avait commencé les travaux de ces deux barrages en 2019 !
Un article de notre journal, paru le 12 février 2024, avait montré que Madagascar avait perdu des milliards de dollars en tergiversant et en n’ayant pas appliqué une politique de continuité de l’Etat pour la construction de ces barrages :  ICI .

Et ce n’est pas faute d’avoir été prévenu dès juin 2021 par des ambassadeurs, comme l’atteste la lettre ci-dessus adressée à Ntsay Mike Tyson.
Tout comme l’avait fait également en novembre 2021 le secteur privé à travers le président du GEM, Thierry Rajaona « Nous déplorons le retard accusé dans la finalisation des contrats sur la mise en place et l’opérationnalisation des centrales hydroélectriques de Sahofika et de Volobe. Une tergiversation qui priverait le pays d’une énergie fiable et à un prix abordable, d’après ses explications lors d’un échange virtuel avec des journalistes« .

Mais « Henoy izany ry hazon-damosina » (traduite mot à mot , Ecoute çà le bois de mon dos), pour dire qu’il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ! Et qui se croit plus intelligent que les autres !

Ce projet de barrages est revenu d’actualité après la dernière invitation de la PAN à Paris et de son interview à son arrivée à Ivato. Des oreilles ont dû siffler lorsqu’elle a déclaré au sujet de ces barrages « Ces investissements ne sont pas bloqués faute de financement, mais pour une question de personne ».

Depuis, tout le monde essaie de savoir de qui la PAN voulait parler. Sherlock Holmes poserait la question « A qui profite le crime » ? Elémentaire, mon cher Watson ! Cela profite aux pétroliers et aux transporteurs de carburant. Suivez notre regard !
La PAN a rajouté, ce qui semble une évidence pour tout le monde sauf pour Rajoelina « Pourquoi inciter des investisseurs à venir, alors qu’on n’arrive même pas à satisfaire les besoins en énergie électrique de ceux qui sont déjà installés », et qui commencent à le regretter ?

Ce régime n’a rien fait, tant que les robinets des financements restaient ouverts. Maintenant que le FMI et la Banque Mondiale imposent le respect des engagements pris, il y a une petite chance que cela bouge enfin !

Ras le bol à Ambolomadinika (Toamasina)  https://www.facebook.com/share/v/eDjBztgHjjuKiXN6/?mibextid=w8EBqM

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