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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Des condamnations stériles face à l’injustice à Madagascar : L’écho d’une impuissance collective

La gazette de la grande île
15/04/20243 minute read

Dans le paysage socio-politique de Madagascar, une triste réalité émerge de manière persistante : les condamnations verbales envers les actes d’injustice, de corruption et d’abus de pouvoir sont monnaie courante, mais leur impact réel se dissout dans le vide de l’indifférence gouvernementale.

Au fil des années, des voix se sont élevées de tous les horizons de la société malgache : la société civile, les associations étudiantes, les ONG, les anciens politiciens, les représentants des diverses régions et ethnies, les enseignants, les économistes et les simples citoyens ont tous uni leurs forces pour dénoncer les méfaits perpétrés par les dirigeants en place. Chacun, à sa manière, a exprimé sa colère, sa frustration et son désir de voir un changement véritable dans la gouvernance du pays.

Pourtant, malgré cette cacophonie d’indignation et de désapprobation, les condamnations demeurent lettre morte. Elles sont simplement des mots jetés en pâture à une administration sourde aux appels à la justice et à la transparence. Les dirigeants, retranchés dans leur tour d’ivoire, sont immunisés contre les critiques et les reproches, continuant imperturbablement sur la voie de l’abus et de l’exploitation tout en reprimandant ceux qui osent lever la voix.

Il est devenu clair que les condamnations verbales, aussi nombreuses soient-elles, ne suffisent pas à provoquer un réel changement. Elles restent confinées à l’espace de la rhétorique, incapables de franchir le fossé qui sépare les paroles des actes. Les condamnations sur la table sont devenues un rituel creux, dénué de sens et d’efficacité, un feuilleté d’hypocrisie qui masque l’inaction et l’impuissance.

Pour que ces condamnations cessent d’être de vaines lamentations et acquièrent enfin une puissance transformative, il est impératif que la société malgache passe de la parole à l’action. Il est nécessaire de canaliser cette colère et cette frustration vers des initiatives concrètes et organisées.
Il est également crucial que la communauté internationale intensifie sa pression sur le gouvernement malgache, en mettant en lumière les violations des droits de l’homme, la corruption endémique et les abus de pouvoir. Les condamnations émanant de la scène internationale peuvent exercer une pression supplémentaire sur les dirigeants et les inciter à prendre enfin des mesures concrètes pour améliorer la gouvernance et le respect de l’État de droit.

Il est temps pour la société malgache de passer de la résignation à l’action, de transformer ses condamnations verbales en une force mobilisatrice et transformative. Seul un engagement collectif et déterminé peut espérer faire vaciller les fondations de l’injustice et de la corruption qui minent le pays depuis trop longtemps.

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