Mais où sont-ils ? Comment ont-ils quitté Madagascar ? Et jusqu’où iront-ils ?
Depuis plusieurs mois, un scandale de grande ampleur secoue Madagascar, mettant en lumière un duo de criminels particulièrement audacieux et manipulateurs : Stéphane Rakotondrainibe, ancien président de la Fédération Malgache de Tennis, et sa complice Hanitra Rabeson. Surnommés les “Bonnie & Clyde malgaches”, ces deux individus ont mis en place un véritable empire de la fraude, mêlant contrebande d’alcool, escroqueries et abus de confiance, avec une témérité qui défie les lois de la morale et de la République.
Un réseau bien huilé de contrebande
Leur activité principale ? L’importation illégale d’alcool – whisky, champagne, vin – via un réseau souterrain qui opère sans aucun respect des réglementations douanières. Au premier semestre 2023 seulement, trois conteneurs d’alcool de contrebande auraient été introduits illégalement à Madagascar, échappant totalement aux contrôles sanitaires et fiscaux. Un manque à gagner colossal pour l’État, mais aussi un danger sanitaire pour la population, les produits n’étant soumis à aucune norme.
Leur audace ne s’arrête pas là : selon des sources concordantes, leur réseau a même été jusqu’à saboter un conteneur appartenant à un importateur légal de whisky au large de Nosy-Be. Un acte criminel qui a semé la panique parmi les entrepreneurs du secteur et provoqué des pertes financières majeures.
Des escroqueries ciblées, même dans les cercles familiaux
Les victimes du couple sont nombreuses et issues de différents milieux d’influence à Madagascar. Derrière des initiales parfois anonymes (F. L, M. R, E. K, E. R, L. R ou encore le groupe Salone), se cachent des personnalités éminentes tombées dans le piège tendu par Rakotondrainibe et Rabeson. La méthode ? Promesses de partenariat, prêts frauduleux, manipulations juridiques douteuses, voire vente illégale de biens appartenant à autrui.
Un exemple frappant : Hanitra Rabeson aurait vendu une voiture appartenant à Lola Rasoamaharo, sans aucun document officiel, en affirmant à l’acheteur qu’elle détenait une « procuration morale », un terme totalement inventé de toutes pièces. Une imposture qui montre le degré d’aplomb et de cynisme du duo.
Pire encore : Stéphane Rakotondrainibe aurait escroqué ses propres parents de plusieurs milliards d’ariary. Une trahison familiale qui achève de dresser le portrait d’un individu prêt à tout pour s’enrichir, même au prix de l’honneur et de l’éthique.
En fuite à l’étranger : un mystère non élucidé
Alors que la pression judiciaire s’accentue, Stéphane Rakotondrainibe et Hanitra Rabeson sont désormais en cavale à l’étranger. Les détails sur leur départ du territoire restent flous. Ont-ils utilisé des faux papiers ? Bénéficié de complicités au sein des services de l’immigration ? Ou sont-ils simplement passés entre les mailles d’un filet trop lâche ? La question demeure entière : comment ont-ils pu quitter Madagascar aussi discrètement ? Et surtout, où se trouvent-ils aujourd’hui ?
Un appel à la justice et à la coopération internationale
L’ampleur de cette affaire appelle une réponse forte des autorités. Il est impératif que les services compétents malgaches – douane, justice, police criminelle – redoublent d’efforts pour retrouver ces fugitifs et les traduire en justice. Une coopération internationale est également indispensable, car ces criminels pourraient bien tenter de rebâtir leur réseau dans un autre pays.
Ce dossier, qui illustre à lui seul l’impunité et la corruption qui gangrènent parfois certains secteurs de l’économie malgache, doit servir de signal d’alarme national. Le pays a besoin de renforcer ses dispositifs de contrôle, de lutter activement contre la fraude douanière et de protéger les entrepreneurs légitimes contre les prédateurs économiques.
Affaire à suivre…
La traque de ces “Bonnie & Clyde malgaches” ne fait que commencer. Mais plus que leur arrestation, c’est l’assainissement en profondeur du système qu’ils ont manipulé qui doit être engagé. Le peuple malgache mérite un marché économique sain, des institutions fortes, et une justice qui ne tremble pas face à ceux qui piétinent les règles avec arrogance.