C’est un paradoxe à Madagascar, le prix du kilowattheure de l’électricité atteint les 0.80 dollar (3.810ar) en zone rurale où la pauvreté atteint 78% de la population contre 0.22 dollar (952ar) en zone urbaine ou périurbaine où la pauvreté touche 50% de la population.
Ce constat a été évoqué par Mamisoa Rakotoarimanana, secrétaire exécutif de l’Agence de développement de l’électrification rurale (ADER) dans l’Atsimo Andrefana la semaine dernière lors d’une Plateforme d’échanges public-privé.
En milieu rural, le taux d’accès à l’électricité est de 15 % selon l’Institut national de la statistique (Instat). Ce taux d’accès atteint les 74 %. Notons cependant que 80% de la population malgache vivent dans ces zones rurales.
Le paradoxe résulte du fait que plus la population est pauvre, plus elle doit payer cher pour avoir de l’électricité. Plus elle est éloignée des grandes villes, plus elle a du mal à accéder à l’électricité, donc à la lumière. La population rurale malgache est donc confrontée à plus de difficultés que la population urbaine pour entreprendre des projets de développement nécessitant de l’électricité.
De ce fait, l’électrification rurale doit faire partie des priorités de l’Etat. L’installation de parcs solaires dans 37 districts, annoncée par le Président de la République est une voie vers cette électrification. Le déséquilibre de l’accès à l’électricité, tant en coût qu’en disponibilité entre la population rurale et la population urbaine, creuse davantage le gap entre la population pauvre et les autres. « C’est seulement l’équilibre entre les deux qui permet la réussite d’un projet en électrification rurale. Et ce n’est pas une mince affaire » ajoute Mamisoa Rakotoarimanana.