La Banque mondiale a approuvé un crédit de 400 millions de dollars pour le projet « Digital and energy connectivity for inclusion in Madagascar » ou DECIM, selon Serge Zafimahova, dans ses analyses sur l’énergie fossile et l’indépendance énergétique, dans la revue de la MCI Développement. Ce projet vise en effet à contribuer, voire à doubler l’accès à l’énergie de la population de 33,7% en 2023 à 67% en 2030 à Madagascar et à ajouter 3,4 millions d’utilisateurs d’Internet supplémentaires pour promouvoir l’inclusion socio-économique.
A l’heure actuelle, en 2023, l’atteinte de l’objectif reste encore douteuse, car malgré l’augmentation de l’accès à l’énergie ces derniers temps, les délestages ou coupures prennent de l’ampleur. Selon ce rapport, « au moins 10 millions de personnes, dont 2 000 000 de ménages et plus de 150 villages de communautés mal desservies, auront accès à l’électricité. Le projet profitera également à 3 400 000 nouveaux utilisateurs d’Internet et connectera quelque 2 000 centres de santé et écoles aux énergies renouvelables et aux services numériques », a-t-il précisé.
Il est à noter qu’en faisant désormais référence à un taux de pénétration de l’électricité de 15% des ménages au lieu du taux de 15% de la population, cité en 2022, la Banque Mondiale change fondamentalement la base du raisonnement. La Banque Mondiale parle aujourd’hui d’un taux de pénétration de l’électricité de 33,7% de la population en 2023.
Aussi, ce projet apporte une distribution gratuite de produits solaires, mais actuellement, qui sont à vendre en kits clés en main d’énergie renouvelable.
Avec un fonds de 400 millions de dollars Us qui est le montant du prêt de la Banque Mondiale au projet DECIM et à rembourser par l’État malgache, on peut aisément lever même 2 milliards de dollars Us pour cofinancer différents projets de croissance et de développement avec des partenaires de premier plan, partant, par exemple, de l’extraction des minerais du sous-sol malgache jusqu’à la transformation industrielle en produits finis manufacturiers à l’exemple des batteries électriques ou du matériel solaire.
La dette globale de Madagascar dont l’essentiel consiste en une dette extérieure, qui était d’environ 4 milliards dollars Us, soit environ 39% du PIB en 2019, a explosé à 8,681 milliards dollars Us soit 56,99% du PIB à fin Avril 2023 dont près de 4,2 milliards dollars Us rien que pour la Banque Mondiale. Sur le plan qualitatif, la dette extérieure de Madagascar est une dette qui plombe le développement donc qui appauvrit encore plus le pays, car elle finance essentiellement des secteurs non productifs. Ceci dit que l’énergie à Madagascar reste un problème colossal.