Rajoelina Gasy Tapany ne se représentera plus aux prochaines élections présidentielles, non seulement parce qu’il n’a plus le droit de s’y présenter, mais surtout parce qu’il n’a aucune chance de les gagner même s’il va essayer de s’imposer indûment comme candidat.
Selon l’article 46 de la Constitution, « Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malagasy ».
Par ailleurs, le titre III chapitre premier de l’ordonnance n°30-064 du 22 juillet 1960 portant code de la nationalité malgache traite de la perte de la nationalité malagasy. Ainsi selon l’article 42, “Perd la nationalité malgache, le Malgache majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère ».
Rajoelina était né le 30 mai 1974, donc après 1960 année de l’indépendance de Madagascar. Avant 1960, la nationalité malgache n’existait plus et les Malagasy nés avant l’indépendance peuvent être considérés comme nés français, ce qui n’est pas le cas de Rajoelina. Il a donc acquis sa nationalité, et comme le confirment certains proches, c’était une acquisition par mariage, car sa femme est française.
Il est donc indiscutable que Rajoelina a perdu sa nationalité malgache et une HCC indépendante ne pourra que rejeter sa candidature éventuelle. La date de délivrance de ce passeport est le 13 mai 2015 (Rajoelina était donc déjà majeur), ce qui implique qu’il n’aurait même pas dû pouvoir se présenter aux élections présidentielles de 2018, et a fait une fausse déclaration par omission. Ce constat devrait obliger une HCC indépendante à prononcer immédiatement sa déchéance. Mais Florent Rakotoarisoa, alias Flamant rose, ne fera malheureusement jamais ce pas.
Ce qui est surprenant, c’est qu’aucun des candidats putatifs n’ait repris jusqu’ici cette information. Serait-ce parce qu’ils seraient tous dans la même situation ? Nous demanderons à ce que tous les futurs candidats soient obligés à faire une déclaration sur l’honneur qu’ils ont uniquement la nationalité malagasy.
Dans sa prestation de serment, Rajoelina Gasy Tapany a juré de veiller au respect de la Constitution, des lois et règlements, comme sur la prunelle de ses yeux.
Pourtant, des violations répétées ont eu lieu durant son mandat, pour ne citer que la non organisation des élections régionales et provinciales, ni celles de maires dont les élections avaient été invalidées.
Son immixtion dans les affaires de l’Assemblée nationale, comme lors de la dernière motion de censure. Organisation des élections sénatoriales sans la convocation de tout le collège électoral.
Et bien d’autres violations qui ne pourront malheureusement être portées devant la HCC, les organes pouvant le faire étant sous le contrôle de Gasy Tapany.
La HCDDED présidée par M. Pierre Lenoble a bien essayé de saisir deux fois la HCC, mais l’a appris à ses dépens. Pire, Rajoelina Gasy Tapany a raccourci le mandat de ses membres, sans qu’il ait pris la peine d’en nommer de nouveaux. C’est comme de nombreux postes d’ambassadeurs vacants durant tout le mandat de Gasy Tapany. Par exemple celui du Japon qui pourtant est le plus grand donateur avec des projets très importants comme Papriz, ou encore l’extension du port de Toamasina.
Et le président de la HCDDED a même été convoqué par l’Inspection Générale de l’Etat comme un vulgaire petit fonctionnaire. Au pire, une éventuelle demande d’explications aurait dû suffire, mais il fallait absolument l’humilier par cette convocation pour lui « apprendre les bonnes manières ».
Enfin mais pas des moindres ! Rajoelina avait prêté serment comme président le 21 mars 2009 et a passé le pouvoir à son successeur Hery Rajaonarimampianina le 25 janvier 2014, 5 ans plus tard. La Constitution actuelle avait été adoptée le 11 décembre 2010, ce qui signifie que Rajoelina Gasy Tapany a déjà servi pendant un mandat sous la Constitution actuelle, du 11 décembre 2010 au 25 janvier 2014. Son mandat courant est donc son 2ème mandat, et selon l’article 45 de cette Constitution, son mandat n’est renouvelable qu’une seule fois.
Voilà donc une deuxième raison pour laquelle Gasy Tapany ne devrait plus pouvoir se représenter.
Si par malheur et par inconscience il persiste à se représenter, il n’a aucune chance d’être réélu.
-Déjà en 2018, tout le monde sait qu’il n’a été élu à la place de Ra8, que parce que la HCC a rejeté sans fondement toutes les preuves des fraudes. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles, le comité de suivi de l’Union Européenne avait, parmi ses recommandations, demandé à ce que les lois électorales précisent davantage les motifs de rejet éventuel des réclamations des candidats.
Mais Rajoelina Gasy Tapany s’est bien gardé de toucher aux lois électorales depuis 2019. Aux seules fins d’utiliser les mêmes ficelles pour les prochaine élections ? Lui qui ne cesse de répéter que quoiqu’il arrive, il sera réélu, et même au 1er tour grâce à ses réalisations manara penitra.
Sans parler des doublons, ni des triplons qu’avait confirmé le vice-président du CENI de l’époque Thierry Rakotonarivo.
-Ensuite, Rajoelina Gasy Tapany a été élu grâce aux voix des électeurs des zones côtières. N’a-t-il pas par exemple rappelé à Maroantsetra qu’il y avait été élu à plus de 90% ?
Quand on voit l’état des routes qui permettent très difficilement à ces électeurs de se déplacer et de vendre leur production, comme par exemple le cas des habitants d’Ikongo.
Quand on voit combien souffrent les paysans producteurs de vanille, d’ylang ylang ou de cacao. Sans parler des riziculteurs victimes de la concurrence des paysans indiens par l’importation massive de riz (plus de 800 000 tonnes en 2022, et ça continue !).
Quand on voit des habitants du sud-est mourir de faim, une région si fertile, où on ne sait que faire actuellement des langoustes !
Et l’insécurité tant urbaine que rurale ! Les délestages intempestifs et interminables !
Croyez-vous que cette frange de la population continuera à voter pour Rajoelina Gasy Tapany ? Encore moins dans la région Analamanga où il essaie d’implanter de force ce fameux téléphérique, et où il remblaie à tout va des rizières pour ses 80 km d’autoroute sans aucune étude d’évaluation des impacts sociaux et environnementaux.
Où les petites gens sont obligées de faire la queue avec les bidons jaunes, dont l’eau coûte 10 fois plus chère que celle du robinet. Du jamais vu ces dernières 60 ans !
Et des employés touchant le salaire minimum d’embauche qui ont vu, depuis janvier 2023, baisser leur salaire de 250 000 à 238 000 ariary. Simplement illégal !
Cela commence à faire beaucoup ! Le bilan d’Hery Rajaonarimampianina était autrement beaucoup plus élogieux, mais malgré cela il n’avait récolté qu’un maigre 8% (certes dues en partie aux fraudes).
Le Président bis, Mamy Ravatomanga, commence à perdre patience et préparerait son plan B. Et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, il semblerait (à en croire les articles ci-dessous) qu’il prépare activement sa candidature, et son aide financière va beaucoup manquer à Rajoelina Gasy Tapany. Adieu aux jets, hélicoptères, tee-shirts nylon à gogo ?
https://actucameroun.com/2023/06/07/presidentielle-2023-madagascar-ravatomanga-le-pari-de-la-france/ .
Dans ce dernier article, on apprend d’ailleurs que le Russe Wagner avait directement soutenu l’élection de Rajoelina et les activités de son gouvernement. Ce qui n’a pas l’heur de beaucoup plaire à la France, qui ne veut plus fermer les yeux sur ces liens devenus inacceptables.
Alors, que va dire Macron à Gasy Tapany, celui qui a accordé un interview à l’hebdomadaire français L’Express « L’Afrique ne veut pas recevoir de leçons des pays occidentaux » ?
Patientons encore quelques heures !